La cité interdite est le palais impérial des dirigeants chinois du début du XVe siècle au début du XXe. Il s'agit d'un magnifique ensemble de palais, pavillons, cours intérieures, jardins dans lesquels ont été placé un grand nombre de Symboles. Ils étaient la plupart du temps en relation avec les décors des pavillons. Ces décors sont généralement d'une grande qualité et ils ont été faits avec un soin infini. Voici quelques exemples de décorations que l'on peut y voir.
Les couleurs des bâtiments
Les pavillons de la cité interdite sont peints en rouge, du moins c'est la couleur que l'on voit de nos jours. Car pour les Chinois de la féodalité elle est pourpre, la couleur de l'étoile polaire. Oui, l'étoile polaire est, dans l'imaginaire chinois du Moyen-âge, pourpre. Et comme cette étoile est fixe dans le ciel, comme l'univers semble tourner autour, elle a été associée à l'Empereur qui représente le centre de toute chose. Cette couleur a donc un rôle symbolique, il représente l'ordre, le centre des centres, le point parfait de l'univers, un point où se trouve à demeure l'empereur. On trouve quelques exceptions avec certains pavillons peints en vert, mais c'est loin d'être la majorité. Quand aux toits, ils sont faits de tuiles vernissées jaunes pour les pavillons les plus importants, le jaune étant la couleur de l'empereur. D'ailleurs ce dernier était la plupart du temps habillé en jaune, surtout durant ses jeunes années. Jaune et rouge étaient donc les deux couleurs de l'Empire chinois.
Les statues d'animaux
La statuaire de la cité interdite est essentiellement composée de représentations d'animaux. Ils sont souvent avec des visages démoniaques, ils représentent des gardiens (la plupart du temps) destinés à empêcher les mauvaises personnes d'entrer dans un lieu. Ainsi, ci-dessous, on trouve pèle-mêle un dragon, un héron, une tortue, un lion et une lionne, etc. Tous ces animaux sont en bronze, mais parfois on en trouve en marbre. Généralement, dans ce cas, ils sont stylisés.
Les cigognes et les tortues en bronze sont des symboles d'immortalité, c'est pourquoi ils sont associés à l'empereur.
Dragon
Eléphant
Héron
Tortue
Lionne
Lion
Les toits et les décorations animales sur les tuiles
La conception des toits est intéressante. Il existe dans le palais 10 sortes de toits différents, qui se caractérisent en fonction de la présence ou pas d'une avancée, de sa forme pyramidale ou trapézoïdale, de la présence d'un pignon, etc. Petit à petit les caractéristiques des toits vont devenir très symboliques, reléguant le fait qu'avant tout, ils ont pour destination la protection.
Animaux
En pratique ces animaux sont des éléments architecturaux lourds qui favorisent le maintien en place du toit, c'est le rôle initial de ces représentations, mais elles ont rapidement eu un rôle symbolique, comme on vient de le voir. Le nombre d'animaux est un indicateur de la puissance de celui qui vit au-dessous, plus le nombre est élevé, plus il est puissant. C'est donc le pavillon de la suprême harmonie qui a le record, suivi du pavillon de l'harmonie du milieu et enfin le pavillon de l'Harmonie Préservée.
Les Huabiaos
Un Huabiao est une grande colonne en marbre, entièrement sculptée et surmontée d'un lion accroupi. On en trouve deux de chaque côté de la porte du midi. Les deux qui sont à l'intérieur du palais sont nommés "Appel à la sortie de l'empereur", ils regardent vers l'intérieur du palais et ont pour rôle de rappeler à l'empereur de sortir régulièrement de son palais pour rencontrer le peuple et prendre ses doléances. Les deux qui sont à l'extérieur de la porte du Midi sont destinés à attendre le retour de l'empereur lorsqu'il est sorti.
Ces quatre colonnes sont donc essentiellement symboliques, elles n'ont pas de rôle pratique. Elles pèsent 10 tonnes et les dessins sculptés représentent un dragon qui s'enroule autour de la colonne. Deux ailes en marbre sortent du pilier sur la partie haute.
L'escalier du palais de la suprême harmonie
On parle ici de l'escalier central dans la cour extérieure, celui qui monte à ce palais. Il ne pouvait être utilisé que par l'empereur. Il est remarquable car en son centre se trouve une dalle de 250 tonnes mesurant 16m57 x 3m07 x 1m70 sur laquelle est gravée une succession de dragons de toute beauté. On appelle cette fresque les "Dragons flottant parmi les nuées".
Les peintures
Les pavillons de la cité interdite sont richement décorés de nombreuses peintures, à l'exception notable des appartements de l'empereur et des salles d'apparat dans lesquel il a l'habitude de tenir audience. C'est plutôt curieux mais ça fait écho au fait que l'empereur est sensé être l'être le plus parfait de l'univers, au centre de tout, donc son entourage ne peut être fait que de motifs géométriques parfaits et pas d'oeuvres artistiques. De nos jours une grande partie de la collection de tableaux de la cité interdite sont à Tai Pei, la capitale de Taïwan. Ils avaient été réunis par les différents empereurs, généralement férus d'art et souvent eux-même poètes ou peintres.
En 1777 un auteur anonyme publia un livre nommé "Mémoires concernant les Chinois", il y décrit un certain nombre d'éléments de la cité interdite. Il écrit en particulier ceci :
Les cadres et les peintures n'entrent jamais dans la décoration des grands appartements impériaux. La majesté du trône n'admet que des ornements simples, nobles et augustes comme elle-même. Les peintures sont reléguées dans les cabinets, les galeries et les salles des jardins.
Voir aussi les collections du musée.
Autres décorations
Citerne
Décors
Il existe d'autres pièces décoratives dans les cours de la cité interdite, ce sont ces grandes marmites en bronze, placées souvent de part et d'autre d'une porte. Un plus d'avoir un rôle décoratif, elles servaient à éteindre un éventuel incendie qui se produirait à cet endroit. C'est aussi une utilisation de la rivières aux eaux d'or, dans la cour extérieure.
Chaque pavillon a, bien visible, un panneau bleu avec des inscriptions en mandarins. Comme on peut s'y attendre, il s'agit du nom du pavillon. Ces panneaux sont particulièrement réussis, avec un bleu profond et un cadre en or. Les décors des portes, quand elles sont sur des murs en pierre, sont souvent faits avec de la céramique. La couleur verte et la jaune sont les plus employées, mais pas que, par exemple la grande fresque des 9 dragons qui se trouve dans le palais de Qianlong a un fond bleu. Sinon les remparts, d'un rouge profond, sont régulièrement décorés de motifs que l'on ne s'attend pas à trouver ici. On en voit - partiellement - sur la photo ci-dessus qui concerne la porte de la culture de l'esprit : Il s'agit de motifs floraux ceints dans une sorte de mandorle jaune. Les tiges des fleurs - et des fruits - sont très travaillées et forme un maillage de grande qualité. Par contre, ce genre de motifs, on s'attend plutôt à les trouver sur le Taj Mahal, le célèbre mausolée indien, et pas ici.
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