FR EN ES



Le Taj Mahal


Le Taj Mahal est un mausolée se situant en Inde, dans la ville d'Agra. Monument emblématique de ce pays, il est en marbre blanc finement ciselé. Il a été construit entre 1631 et 1653 sous les ordres du Shah Jahan dans le but d'abriter la tombe de son épouse, Mumtaz Mahal, morte en couche lors de l'accouchement de leur 14e enfant. Mumtaz Mahal était aussi appelée Arjumand Bano Begum. Le Taj Mahal est une merveille d'architecture moghole, à la croisée des styles islamiques, iraniennes, perses et indienne.

Le Taj Mahal

Le Taj Mahal

La Taj Mahal a pu traverser l'histoire sans subir de dégâts particuliers, ce qui permet de l'admirer de nos jours tel qu'il était à sa construction. Si le mausolée est le plus connu, il ne faut pas réduire ce monument à cette construction de marbre, le Taj Mahal est en fait un ensemble de bâtiments, de jardins, de plans d'eau et de fontaines à la symétrie parfaitement organisée contenus dans un terrain rectangulaire de 580 par 305 mètres. Il comprend deux mosquées, dont une est inutilisée car elle n'est pas orientée vers la Mecque, symétrie oblige, trois portes de style iranien, 3 bâtiments de briques rouges, une fontaine centrale et 4 plans d'eau organisés en croix. Le Taj Mahal est visité annuellement par 4 millions de visiteurs, ce qui en fait le monument le plus visité d'Inde. Il est aussi le monument le plus connu d'Inde, et son symbole, comme la statue de la Liberté l'est pour les Etats-Unis, la tour Eiffel pour la France, ou la statue du Christ rédempteur pour le Brésil.


Un symbole d'amour en marbre

Chaque matin le même spectacle émouvant se répète. De façon d'abord timide, puis avec force, les rayons de Soleil illuminent le puissant monument bâti sur la rive de la Yamunâ : La vague silhouette attendant dans le calme gris de la nuit redevient le joyau scintillant de l'architecture indo-islamique.

Quel dut être l'émotion de Shah Jahan lorsqu'il put fêter l'achèvement du Taj Mahal ! L'année de la mort de son épouse favorite, Mumtaz-i Mahal (l'élue du palais), l'empereur moghol fit venir plusieurs milliers d'ouvriers des grands centres de l'architecture orientale, Lahore, Delhi, Chiraz et Samarkand pour réaliser ce projet grandiose. On pense que le principal maître d'oeuvre était l'architecte impérial Ustad Ahmad Lahori. Mais le nom du véritable auteur du projet reste incertain : Jahan, connu pour ces talents artistiques, en fut peut-être personnellement le père spirituel. D'une ambition extrême, son projet était tout aussi grandiose qu'onéreux; nul doute qu'il voulait surpasser toutes les merveilles du monde de l'époque.

Un mausolée moghol devant pérenniser le souvenir des défunts et constituer leur lieu de repos éternel, l'environnement du Taj Mahal fut lui aussi conçu avec le luxe nécessaire. Les larges allées des jardins, les immenses portails et les vastes allées réservées aux invités laissent supposer l'apparat dont l'empereur et sa cour voulait entourer la mémoire de Mumtaz-i Mahal.

Derrière le patio d'entrée entourée d'arcades percées de quatre portails, une vision idyllique s'offre au regard : Au Sud, un jardin divisé en quatre, avec terrasse de marbre et fontaine centrale, au Nord, sur une terrasse de grès s'étirant sur la largeur du jardin, le mausolée et ses annexes, une mosquée à l'Ouest et un hall de réunion identique à l'Est.

La coordination des couleurs, elle aussi, est empreinte du sens de l'harmonie indien. Le vert des cyprès et des parterres s'accorde avec l'eau bleue des canaux et le rouge chaud du monument de grès latéral. Cette grace parachève la blancheur réhaussée de couleurs du mausolée de marbre, selon le principe rémanent dans les monuments de Jahan : tout paroxysme comprend un commencement et une fin. C'est pourquoi le mausolée semble flotter en apesanteur. Outre la structure de marbre qui accroche la lumière, les hauts portails et les niches latérales alignées verticalement renforcent cette impression. Enfin, les quatre minarets qui se dressent aux angles du bâtiment principal réhaussent l'effet d'élévation. Comme l'a rapporté un invité lors de l'inauguration, cette effet ascendant peut être comparé à une prière votive s'élevant vers le ciel. Le mausolée réunit les éléments formels qui influençaient l'architecture du Nord de l'Inde au XVIIe siècle. Sa double coupole - son dôme extérieur bulbeux reposant sur un tambour couvre un plan octogonal - est d'une conception purement perse. De la même façon la façade est défini par la sobre unité de forme géométrique. En revanche ses "mosaïques florentines", encore appelées pietra dura - incrustation dans le marbre de pierres semi-précieuses polies et absence de joints - et les socles des reliefs, malgré leurs motifs perses, reflètent sans contexte l'esprit indien, pour un résultat feutré et féerique.

Tel un aimant le mausolée attire à Agra les visiteurs de tous les horizons. Des gardiens contrôlent l'accès au hall principal relié à quatre petits pavillons. Avec un grand respect, la foule tourne autour du paravent de marbre ajouré et bordé de pierres semi-précieuses incrustées, derrière lequel on aperçoit les cénotaphes. Les restes de Mumtaz-i Mahal sont conservés à l'abri dans la crypte, un étage plus bas.

Juste à côté se trouve le sarcophage de Jahan, qui n'est jamais parvenu à réaliser la seconde partie de son rêve de marbre, à savoir son propre mausolée de l'autre côté de la rivière. Parvenu sur le trône en commettant un assassinat, l'empereur malade fut déposé et emprisonné par son fils Aurangzeb en 1658. Ce dernier exauça cependant le souhait de son père : avoir de sa prison du fort rouge la vue sur le souvenir d'un blanc éclatant de son grand amour.

Albrecht G. Schaefer, repris de "Les trésors du patrimoine mondial", édition France Loisirs.


Introduction

Installé à Agra, ville de moyenne importance dans l'Inde moderne, le Taj Mahal est la plus belle trace que l'Empire Moghols nous ai laissé. Il s'agit d'un complexe de grande taille comprenant 3 parties orientées Sud-Nord qui sont, respectivement, la cour intérieure, servant d'antichambre entre le monde terrestre, symbolisé par la ville, et la 2e partie que sont les jardins, une image du Paradis sur Terre. La 3e partie, tout au Nord est la plus sacrée et se compose du fameux mausolée blanc, d'une mosquée (à sa droite) et du pavillon des invités, une réplique de la mosquée située à gauche. Le tout est ceint d'un mur haut, protecteur. La cour intérieure et le jardin est séparée par une porte, qui est ici un édifice rectangulaire de grande taille, le Darwaza-i rauza. Les jardins, eux, sont parfaitement symétriques. Ils sont coupés en 4 par deux canaux qui ne se joignent pas tout à fait au centre (Il y a une fontaine, juste au centre). La partie Nord est surélevée de 7m, on y accède par un escalier ou une pente douce, sur les côtés.

Cette courte description n'est qu'une introduction, la description complète est ci-dessous.

En savoir plus : Description du Taj Mahal


Les raisons de la construction du Taj Mahal

On sait tous que le Taj Mahal est une preuve d'amour d'un mari envers sa femme. Ce serait la tombe qu'a construit le mari pour son épouse décédée beaucoup plus jeune que lui, et sa magnifiscense correspondrait à l'amour qu'elle lui portait. C'est une très belle histoire, mais ne serait-ce pas une légende ?

Et bien non. Le Taj Mahal a bel et bien été construit pour Mumtaz Mahal, 3e épouse du 5e empereur moghol Shah Jahan, qui lui vouait un amour fou. Lorsqu'elle est morte le 17 juin 1631 en mettant au monde son 14e enfant, elle fut enterrée à Burhanpur, sur le lieu de sa mort. Mais cette tombe fut temporaire, c'est ce qu'avait décidé Shah Jahan qui décida, ravagé par le chagrin, de construire à son épouse un mausolée aussi beau que fut son amour pour elle. Il mit 22 ans à cette tache et ruina partiellement le trésor des Moghols, mais l'écrin fut à la hauteur de ses espérances. Le Taj Mahal était né. Donc cet histoire est bien réelle.

Par contre, ce qui est faux, c'est la volonté de construire un 2e Taj Mahal de l'autre côté de la rivière, noir celui-là, et qui aurait servi de tombe à l'empereur. C'est faux, des recherches archéologiques ont bien montré des traces de construction, le Mehtab Bagh ("Jardin de la Lune"), mais ce n'est pas un 2e Taj Mahal. D'ailleurs il aurait été impossible à construire, les finances de l'Empire avait été vidées par cette première construction.

En savoir plus : Le contexte historique


La construction

La construction du Taj Mahal prit 22 ans, de 1631 à 1653. Les 5 dernières années ont été consacrées à l'édification des jardins, le mausolée et les autres bâtiments étaient finis. On l'attribut à Ustad Ahmad Lahauri, mais on ne sait pas réellement la part qu'il a prit dans ce travail par rapport aux autres architectes, car il est attesté qu'il y en a eu plusieurs. Les bâtiments ont été construits en grés rouge, une pierre très fréquente au Nord de l'Inde. Le mausolée aussi est en grés, mais recouvert de marbre, d'où sa couleur blanche. En fait les constructeurs ont joué sur le contraste entre le rouge et le blanc, et sur le blanc ils ont incrusté du marbre noir pour les inscriptions, ce qui en fait un ensemble très réussi.

La construction a été faite avec 20 000 hommes qui ont alterné sur le chantier. Vu la mortalité que l'on peut imaginer à l'époque, ça signifie que certains artisans ont passé toute leur carrière professionnelle sur ce chantier. Ils ont été aidé par 1000 éléphants qui servaient au transport des charges lourdes. Bien sûr les ouvriers utilisaient du matériel précis, mais les techniques de construction n'ont pas vraiment été notées, ce qui fait qu'on n'a pas, de nos jours, d'idées précises sur ces méthodes de construction.

En savoir plus : Construction du Taj Mahal


Les décorations

Il y a trois types de décoration au Taj Mahal : Les peintures, qui sont rares, les bas-reliefs, essentiellement dans le marbre - mais pas que - et les pietra dura, qui sont des incrustations de pierres précieuses ou semi-précieuses sur des plaques minérales, essentiellement du marbre.

Si il n'y a pas grand chose à dire sur les peintures, les bas reliefs sont gravés dans de grandes plaques de marbre blanc qui ont été placées en bas des murs du mausolée essentiellement, mais aussi de la mosquée ou du pavillon des invités. Ainsi le mausolée est richement décoré de ces bas-reliefs, aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur, sous les iwans (ces grands porches de style perse). Les motifs représentés sont des plantes, quasiment essentiellement. Il y a des fleurs aussi, mais aucun animal et encore moins des représentations d'un quelconque être humain.

La pietra dura est une technique d'incrustation lapidaire, elle a été inventé et popularisé par les florentins au XVIe siècle, ils sont passés maître dans cet art. Au moment de la construction du Taj Mahal Shah Jahan, qui le faisait construire, appela les artisans florentins à travailler sur le monument, ce qu'ils firent. Ainsi ces décorations sont d'origine italiennes, réellement. Il y en a énormément, dans tous les coins du mosaulée, sur tous les murs, sur la balustrade derrière laquelle, dans la salle principale, il y a les cénotaphes, jusque sur les cénotaphes eux-mêmes. C'est cette technique également qui a été utilisé pour les inscriptions en marbre noir sur les façades du mausolée, mais aussi de la porte d'accès aux jardins. Ces inscriptions rappellent le devoir de piété de tout bon musulman, de façon douce pour la porte d'accès, mais de façon plus revendicative pour les façades du mausolée.

En savoir plus : Décorations du Taj Mahal

En savoir plus : Inscriptions sur le Taj Mahal


Les visites

De nos jours il est possible de visiter le Taj Mahal, mais c'est une possibilité assez récente puisqu'il a été réservé aux empereurs moghols et à leurs proches de sa construction à la chute des moghols. Ainsi qu'à tous ceux qui étaient en charge de l'entretien des jardins, des bâtiments. Mais à l'époque moderne, après l'indépendance de l'inde, la visite s'est organisée. Si il est toujours contestable de trouver trois tarifs distincts (un pour les indiens, un pour les ressortissants des pays limitrophes, et un pour tous les autres, donc les touristes occidentaux et orientaux), il faut bien reconnaître que le site est un vrai havre de paix dans lequel le visiteur à l'impression d'être hors du temps. Preuve que les constructeurs sont parvenus à leurs fins, puisque 400 ans plus tard on arrive à la même sensation qu'au début, et ça malgré le flot de touristes qui se déverse tous les jours (sauf le vendredi) sur le site.

Le lien ci-dessous donne des informations sur la visite du Taj Mahal, les horaires, les tarifs, les conseils, etc.

En savoir plus : Comment visiter le Taj Mahal


Les moghols

Qui étaient les Moghols ? Non, il ne faut pas les confondre avec les mongols, ce peuple du Nord de la Chine dont a été issus Genghis Khan, conquérant des terres d'Asie centrale. Les moghols forment une dynastie créé par Bâbur au début du XVIe siècle sur les restes du sultanat de Delhi. Descendant de Tamerlan, Bâbur était issu d'une famille seigneuriale turc. Il partit à la conquête du royaume de son père, le trône du Ferghana, face à d'autres prétendants, et l'obtient. Puis, craignant les Ouzbeks, il dirigea l'armée qu'il avait réussi à former sur le Pendjab et finit par conquérir Kaboul, Lahorre, puis Delhi. Son fils Humayun poursuivit son oeuvre et à sa mort un nouvel empire était né, il s'étendait sur tout le Nord de l'Inde, de l'Afghanistant au Bengale. Ses successeurs élargirent encore l'Empire, prenant les terres du Sud jusqu'à la 6e génération, la dernière ayant conquis du territoire. A partir de là, les autres empereurs ne firent que perdre de leurs influences, jusqu'à la colonisation anglaise durant laquelle la dynastie prit fin.

En savoir plus : Les Moghols





Copyright 2013 - 2024 - Toute reproduction interdite sans l'autorisation de l'auteur. Ce site Internet est un site privé, non officiel, issu du travail de compilation des oeuvres de différents auteurs. Sauf mention contraire, les photos sont la propriété du webmaster. Toute utilisation des textes, photos ou autres éléments de ce site internet sont interdits sans accord du webmaster. Pour le contacter, utilisez le lien sur la page crédits. Sources documentaires : cliquez ici. Pour consulter la politique de confidentialité du site veuillez cliquer ici : Politique de confidentialité.

Sites Internet du même auteur : Les Pyrénées-Orientales, Marguerite Duras, Merveilles du monde, Empereurs romains.