L'Egypte, ou plutôt la République arabe d'Egypte pour lui donner son nom officiel, est avant tout l'isthme qui rattache l'Afrique à l'Asie. Pincé entre la Méditerranée orientale et la mer Rouge qui s'enfonce dans les terres comme un coin, le territoire de ce pays semble avoir giclé sur les côtés. Avec sa forme de besace dissymétrique, il couvre d'une part l'angle nord-est du continent africain et de l'autre un appendice de la péninsule arabique, le Sinaï, qui appartient déjà au continent asiatique. A cette voie de passage intercontinentale est venue s'ajouter une liaison maritime entre la Méditerranée et la mer Rouge depuis qu'un canal a été percé à travers l'isthme de Suez. Est-ce assez dire que l'Egypte, carrefour terrestre et maritime, occupe l'une des zones éminemment stratégiques du globe ?
Les frontières
Mitoyenne de la Libye, à l'ouest, le long d'une frontière perdue parmi les sables du désert, l'Egypte en partage une autre avec Israël, à la racine de la péninsule du Sinaï, du golfe d'Aqâba à la Méditerranée.
Vers le sud, une troisième frontière tracée à la perpendiculaire de la frontière libyenne, entre le djebel Uweinat et la mer Rouge, sépare l'Egypte du Soudan. Le territoire égyptien couvre au total un million de kilomètres carrés.
La prééminence du Nil
La partie africaine de l'Egypte forme un vaste quadrilatère que le Nil partage en son milieu, du sud au nord. Son cours inférieur trace un couloir bien net qui vient des steppes du Soudan et gagne la Méditerranée. Le Nil est à la fois l'axe du pays, sa voie navigable, son artère vitale et son pôle d'activité. Hérodote allait même plus loin lorsqu'il affirmait que « l'Egypte est un don du Nil ». Peut-être est-ce exagéré. Mais, ce qui est certain, c'est que la vallée du Nil regroupe la majeure partie d'une population de 96 000 000 habitants.
Sur les rives mêmes du fleuve, Le Caire, qui réunit 5 millions de personnes et près de 9 avec sa banlieue, n'est pas seulement la capitale de l'Egypte ; c'est aussi l'agglomération la plus peuplée d'Afrique.
Climat de l’Egypte
La nature semble s'ingénier à faire de l'Egypte un désert. Par suite de sa position géographique, ce pays s'inscrit en effet presque entièrement dans la zone tropicale aride.
S'il est vrai que l'extrémité méridionale de la zone climatique méditerranéenne, caractérisée par des pluies d'hiver, intéresse le nord de son territoire, elle ne concerne qu'une minuscule frange littorale. Pour le reste, les chiffres parlent avec une terrible éloquence. Ceux qui expriment les précipitations, par exemple. Celles-ci sont encore de type méditerranéen à Alexandrie, mais chutent déjà à 50 mm au milieu du delta du Nil, c'est-à-dire à moins de 100 km vers le sud. À Assouan (Aswân), à l'extrémité méridionale du pays, les précipitations deviennent presque inexistantes, moins de 1 mm d'eau par an.
Si l'on considère maintenant les températures, on constate que la chaleur augmente régulièrement à mesure qu'on s'enfonce vers le sud du pays. La moyenne annuelle d'Alexandrie est de 20,7 °C; celle d'Assouan de 25,8 °C.
Dans ces conditions, on ne s'étonnera pas que la majeure partie de l'Egypte soit constituée de déserts.
Les saisons
En dépit d'une certaine unité imposée par la sécheresse, le climat égyptien se nuance de variations saisonnières. Le début du printemps (février-mars) est une période fraîche, aux rares pluies lavant le ciel en même temps qu'elles humectent le sol. Avril, en revanche, est le mois détestable où souffle le «khamsïn». Venant du sud désertique, ce vent répand sur l'Egypte son souffle brûlant et chargé de sable. Il se manifeste en général durant une bonne partie de mars et la totalité d'avril, d'où son nom, «le vent des cinquante jours». Caractérisé par une violence inouïe, de jour comme de nuit, le khamsin obscurcit le ciel et s'infiltre partout. Le trafic aérien s'en trouve fortement perturbé par suite des modifications imprévues des horaires d'envol, du détournement impératif d'avions vers des aérodromes momentanément épargnés, voire des catastrophes aériennes.
La chaleur augmente en mai, fait lever les récoltes, et empourpre les flamboyants.
L'été égyptien, torride au Caire, se fait plus supportable en Haute-Egypte grâce à l'extrême sécheresse de l'air. Cette chaleur, très forte, lève des brumes sur les côtes de la Méditerranée et de la mer Rouge.
L'automne et l'hiver constituent une longue période froide. C'est elle qui convient le mieux aux touristes.
La nature
À l'exception de la zone du Nil, la végétation naturelle de l'Egypte est pauvre. Quelques graminées comme le « drinn» et des épineux tel l'acacia, dans le lit des wâdï (oueds) et les vallons secs, sont les rares témoignages du règne végétal dans un monde essentiellement minéral.
L'absence de couverture végétale continue aggrave les différences thermiques au sol, par conséquent, contribue à accentuer l'aridité de ces territoires.
Géologie
Du point de vue géologique, l'Egypte, dans son ensemble, dépend du vieux socle cristallin du continent africain. C'est de ce soubassement et de ses inclusions granitiques que les Égyptiens de l'époque pharaonique ont extrait les matériaux permettant à leurs temples de braver les millénaires. Des sédiments secondaires, les grès nubiens, assurent la couverture du socle sur une bonne partie de sa surface. Ils sont eux-mêmes surmontés par des calcaires et du nummulitique d'âge crétacé. Ces calcaires ont été plus ou moins relevés et cassés par les mouvements orogéniques consécutifs aux étirements de la plaque lithosphérique africaine. Ainsi le massif montagneux du Sinaï doit-il être considéré comme un horst isolé entre deux grandes fractures tectoniques, le fossé de Suez et celui d’Aqaba. Encore le horst du Sinaï a-t-il été puissamment relevé vers le sud où son altitude atteint 2 637 m au djebel Moussa, dans le massif du Mont-Sainte-Catherine, tandis que ses reliefs plongent vers le nord sous des plateaux sédimentaires, eux-mêmes modelés en cuestas.
À l'ouest du Sinaï, le bouclier africain a été bombé, puis s'est effondré, formant le fossé de la mer Rouge. De ce bombement, il ne subsiste que la racine : sur le talus oriental du fossé, ses assises relevées se dressent jusqu'à 2 100 m grâce à des reliefs dissymétriques que l'on appelle parfois la chaîne arabique.
Toujours plus à l'ouest, le plateau libyque étale ses horizons plats aux limites incertaines où l'aridité a été aggravée par l'enfouissement progressif des eaux sous les sédiments perméables. Ce désert est l'une des rares zones du globe où l'aridité d'origine climatique s'ajoute à une aridité d'origine karstique. Une quintessence de désert.
Dans ces conditions, on comprend que le Nil constitue à lui seul le plus clair au réseau hydrologique de l'Egypte. Ses eaux venues d'Afrique équatoriale traversent le territoire égyptien comme une étrangeté de passage, comme une sorte d'épiphénomène au milieu de l'aridité. Et on devine tout de suite le rôle vital que joue cette artère pour le pays tout entier.
Passé Le Caire, le grand fleuve entre dans son delta, construction postglaciaire qui a continué de progresser durant la période historique.
S'agit-il là d'une zone encore en extension ? il semble que non. L'expansion du Delta semble à présent bloquée. Pour deux raisons. D'abord le sol sous-marin présente une déclivité profonde et à pente raide, difficile à combler. Par ailleurs, un fort courant balaie le littoral et éparpille les alluvions.
Tel qu'il se présente, le territoire égyptien se décompose donc logiquement en quatre zones aux limites évidentes: la vallée du Nil, le désert Libyque à l'ouest de celle-ci; le désert arabique entre le fleuve et la mer Rouge; enfin la péninsule du Sinaï.
Des régions qui possèdent toutes un attrait particulier et gardent des atouts propres à favoriser la mise en valeur de l'Egypte actuelle.
Les grandes régions
Le Nil et sa vallée
"Tu créas le Nil à partir des Enfers Et le fis surgir à ton gré Pour que vivent les hommes, Toi, leur Seigneur!", déclarait le pharaon Akhenaton au dieu solaire dans son magnifique « Hymne au Soleil».
De tout temps, la vie de l'Egypte a été réglée sur le Nil. Aujourd'hui, à l'entrée du Caire, un nilomètre reconstitue le puits maçonné et gradué 4 000 ans avant J.-C. à l'aide duquel les anciens Egyptiens surveillaient les caprices du fleuve. Le Nil commençait à monter en juin. Dans la deuxième quinzaine de juillet, ses eaux se gonflaient sensiblement et le niveau atteignait son maximum fin octobre. La décrue s'étalait ensuite jusqu'en janvier. Alors le fleuve regagnait son lit.
Crues fertilisantes, décrues, étiages fixaient les rythmes d'une vie agricole concentrée dans la vallée du fleuve.
Aujourd'hui encore, la présence au milieu de la zone désertique de l'énorme accumulation de population de l'Egypte est due exclusivement aux apports d'eau de ce grand collecteur de l'Afrique.
Apports énormes, d'ailleurs. Le débit moyen du Nil est de 2 500 m3/s à Assouan (Aswân) et sa crue maximale atteint 8 500 m3/s. Ces eaux proviennent des pluies tropicales tombées sur les hautes terres de l'Ethiopie et sur le plateau des lacs d'Afrique orientale. Car, si le fleuve provenait, selon la croyance antique, de réservoirs souterrains proches de Cataracte et gardés par Khnoum, le dieu à tête de bélier, on sait aujourd'hui que le Nil arrive du lac Victoria à travers l'Ouganda et le Soudan, recevant à Khartoum le Nil Bleu, son principal affluent, qui vient, lui, du lac Tana, en Ethiopie.
L'Egypte ne possède que le cours inférieur de ce fleuve long de 6700 kilomètres. Aux confins soudano-égyptiens, le cours naturel du Nil est coupé parles cataractes, simples rapides numérotés de 1 à 6 dans le sens aval-amont. Cette modeste rupture de pente du fleuve a été modifiée par la construction du haut barrage d'Assouan, situé en amont de la cataracte. Le lac Nasser, c'est-à-dire la colossale retenue qui est résultée de cet ouvrage, a noyé purement et simplement les cataractes amont.
En aval d'Assouan, le cours du Nil s'élargit notablement. Le fleuve coule avec majesté dans une vallée large en moyenne de 20 à 30 kilomètres. A partir du Caire, enfin, le Nil entre dans son delta, vaste plaine alluviale éminemment fertile, qui s'élargit sur 200 kilomètres. Circulant au milieu de ces terres plates, porteuses de riches cultures, le Nil aboutit à la mer par les deux seules branches actuellement actives du Delta: la branche de Rosette et celle de Damiette, aux modules respectifs de 1 076 et 508 m3/seconde.
Les barrages
Depuis un siècle, le Nil a vu son cours transformé par de grands travaux : édification de barrages pour élever le plan d'eau, notamment dans le Delta; création de barrages-réservoirs pour améliorer le débit en période d'étiage, à Assouan, au djebel Aulia et à Sennar. Enfin, à proximité d'Assouan, le haut barrage, construit de 1960 à 1964 et dont la mise en eau a été achevée en 1972, est l'un des plus imposants du monde.
L'intérêt, capital pour l'Egypte, d'un développement de l'irrigation et l'avantage de la production hydroélectrique sont à l'origine de cet ouvrage. Bien entendu, cette coupure artificielle a supprimé la grande palpitation annuelle de la crue et de la décrue du fleuve, modifiant ainsi le rythme millénaire de la vie rurale installée sur ses berges. Même le climat est touché. À présent, des pluies brèves mais torrentielles, alimentées par l'évaporation de cette mer intérieure, viennent parfois s'abattre sur la Haute-Egypte.
Le désert Libyque et ses oasis
A l'ouest de la vallée du Nil, le désert Libyque, ou désert occidental, ouvre jusqu'à l'horizon ses paysages de commencement du monde. Pour les géographes, il correspond aux marches les plus basses d'un vaste escalier saharien qui descend par degrés du massif du Tibesti. À ce relief en gradins s'ajoute une série d'effondrements générateurs de dépressions. Curiosités de la nature que ces dépressions de Kattara, de Siouah, du Fayoum ou d’Ouadi-Natroun (Wâdï al-Natrûn) ! Leurs fonds se situent largement en dessous du niveau de la mer. Et, comme pour nous rappeler l'origine tectonique de leur formation, leurs bords restent marqués par le miroir des failles primitives, formant des falaises.
Le gradin du plateau libyque, entre 200 et 500 m d'altitude, s'excave en une série de bassins, aujourd'hui occupés par des oasis. Leur chapelet où s'égrènent Baris, Kharguèh, Dakhla, Farafra et Bahriya, semble représenter les vestiges d'un cours fossile du Nil, tracé abandonné, il est vrai, depuis le pliocène, c'est-à-dire depuis plusieurs millions d'années.
Pour se faire une idée de cette zone désertique, il faut ajouter à l'image d'ensemble fondée sur un relief en gradins une morphologie plus sectorielle liée à des phénomènes d'érosion. Du nord au sud, le désert voit se succéder les étendues rocheuses du plateau libyque, les hamadas et les systèmes dunaires du Ghard Abou-Mokhariq, le grand désert de sable, les pics rocheux riches en ammonites et, tout au sud, un système montagneux qui annonce le Tibesti.
Cet ensemble est la zone la plus anciennement aride du Sahara. Sa stérilité qui s'étale au couchant du Nil en faisait tout naturellement la «rive des Morts» pour l'Egypte des pharaons. Elle serait littéralement vide de toute présence humaine sans l'existence des dépressions qui en excavent la surface. Les plus septentrionales d'entre elles se creusent sous le niveau de la mer et correspondent à un niveau aquifère. S'agit-il aune nappe souterraine ou de circulations plus ramifiées ? Cela demeure encore un sujet de débat pour les spécialistes. Toutefois, il semble que l'eau en réserve dépende d'un stockage fossile descendant du Tibesti vers la Méditerranée.
L’existence de cette eau souterraine explique les lignes de sources qui donnent vie à ces dépressions. La richesse des vestiges archéologiques répertoriés dans ces bassins et ces oasis témoigne de leur très ancienne prospérité et de leur aménagement par l'homme dès l'Antiquité.
"Le sable s'est transformé en terre cultivable et c'est ainsi que l'univers vint à l'existence" nous rappelle un poème en hiéroglyphes.
On sait aussi que le bassin d'Al-Natrûn fournissait à l'Egypte des pharaons le natron, carbonate hydraté de sodium, que l'on appelait alors netery, un mot qui signifiait « le divin », car il servait pour la momification. Signe des temps, il fait aujourd'hui l'objet d'une exploitation industrielle pour alimenter l'industrie chimique.
Le système d'irrigation antique des dépressions a malheureusement été dévasté par les nomades arabes. Aujourd'hui, l'Egypte s'efforce de repeupler ces bassins en multipliant les forages de puits. Dès maintenant, et sans compter la cuvette du Fayoum que l'on doit plutôt rattacher à la vallée du Nil, les dépressions du désert Libyque comptent plus de 100 000 habitants.
Aux paysages de dunes et de hamadas rocheuses viennent s'ajouter des champs de canne à sucre dans l'oasis de Dakhla et les champs de coton de la dépression de Kattara. De vastes projets de mise en valeur visent ces régions déshéritées où l'Egypte peut trouver à étendre ses terres cultivables au prix de chantiers gigantesques.
En bordure septentrionale de ce désert, la côte méditerranéenne apporte une frange de relative richesse avec l'aménagement de secteurs agricoles littoraux et d'une zone d'installations touristiques autour de Marsa-Matrouh.
Le désert arabique et sa côte sur la mer Rouge
Encore un paysage qui nous parle de l'aube du monde, au levant du Nil : le désert arabique. Ce désert oriental est tout différent de son homologue occidental. Plus de vastes plateaux, de dunes, de bassins effondrés. Ici, nous sommes en présence d'une véritable chaîne de montagnes. Elle s'étire même surplus de 800 kilomètres, des environs du Caire jusqu'à la frontière du Soudan, et culmine à plus de 2 000 mètres. Seuls des mouvements tectoniques peuvent justifier ce bombement local du bouclier africain ainsi que les fractures secondaires qui en rompent l'unité. Le mouvement est ancien, mais des traces subsistent, ces failles, très nettes, qui isolent le Sahra Erh Sargieh, à l'est de la ville de Miniah.
Moins apparentes, d'autres fractures produites par des soulèvements locaux ont hissé à 1 000 mètres d'altitude et plus des massifs qui s'égrènent le long de cette cordillère: djebel Niqrûb, djebel Mamâta et djebel Châ'ib, le point culminant (altitude 2 187 m).
Bien sûr, cette disposition montagneuse fait écran à l'humidité venue de la mer Rouge. Une humidité toute relative mais qui procure à cette fournaise des précipitations de l'ordre de 10 à 25 mm par an. De ces maigres pluies résulte tout de même un écoulement temporaire. Et c'est lui qui est à l'origine d'un réseau hydrographique normalement hiérarchisé dont la présence façonne surtout la façade orientale des reliefs.
Par suite de leur très grande ancienneté géologique, les assises du désert arabique renferment certains minéraux précieux comme l'or ou le porphyre. Richesses si bien gardées par les ténèbres de la mine et les incandescences du soleil que cette pauvre montagne fut considérée comme une fabuleuse région minière durant l'Antiquité.
À l'aube de la chrétienté, seules quelques congrégations monastiques de rite copte acceptèrent de s'installer dans ce désert. Il subsiste encore quelques couvents chrétiens qui assurent l'unique présence humaine sédentaire dans ces reliefs, parcourus sinon par de rares tribus nomades se livrant à une économie pastorale d'un autre âge.
Au pied du versant oriental de cette montagne, la côte de la mer Rouge n'est qu'une étroite bande littorale, écrasée de soleil. L'Egypte la considère pourtant comme une zone d'aménagement promise à un bel avenir. Outre le complexe chimique (phosphates) de Ham-rawein, cette côte voit s'ériger une série de stations balnéaires et de villages de vacances autour d’Hourghada.
Le Sinaï, terre promise de demain
Cette frange littorale trouve son pendant sur la rive orientale de la mer Rouge. Mais la côte qui s'étend du canal de Suez au Ras Munammad, l'extrême pointe de la péninsule du Sinaï, voit s'ériger sur sa maigre bande de terre plate des aménagements industriels puissants. Ici s'alignent les puits de pétrole de Soudr, Asl, Ras Matarma, Abou-Zénima, Abou-Roudeis, Belayim, July, Ramadan, Morgan, Shab-Ali; la fonderie de manganèse d'Abou-Zénima, les mines d'Oum-Bogma (manganèse).
Le tourisme balnéaire ne retrouve ses chances que sur l'autre face de la péninsule sinaïtique, riveraine du golfe d'Aqâba. Ici, les Égyptiens ont hérité des installations touristiques bâties par les Israéliens. Place stratégique rendue célèbre par la guerre des six jours, Charm el-Cheikh est maintenant devenu un centre touristique.
Quant à la côte méditerranéenne de la péninsule du Sinaï, en partie protégée par un long cordon littoral, elle voit se creuser le canal de la Paix qui doit relier Port-Saïd (Bûr Sa'ïd) à el-Arich.
À l'intérieur de la péninsule, le horst du Sinaï forme un massif montagneux élevé autour du mont Sainte-Catherine (djebel Kàthrina) et du mont Moïse (djebel Moussa) dont les 2 641 m en font le point culminant de l'Egypte.
Si ses reliefs élevés confèrent au Sinaï une fonction stratégique dont les récents conflits ont montré l'intérêt, la géologie a longtemps fait de cette montagne un enjeu économique; c'était à l'époque où les mines de turquoise alimentaient l'orfèvrerie des pharaons. Par la suite, la christianisation très ancienne de ces reliefs - et notamment l'implantation d'un couvent sur la tombe présumée de sainte Catherine - a métamorphosé ces montagnes désolées en cimes mystiques. Aujourd'hui, elles attirent plutôt les amateurs de randonnée et de trekking.