La période pharaonique
La période pharaonique commence dès la fin du néolithique, entre 6500 et 3500 avant JC, et dure jusqu'à l'invasion de l'Egypte par l'empire romain, durant l'antiquité. Cette période, très riche, est détaillé sur une page qui lui est spécialement dédiée.
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De l'antiquité à l'an mil
Rome commença à s'immiscer dans la politique égyptienne sous le règne des derniers rois lagides. Déjà Ptolémée XII (80-51 av. J.-C.) n'avait régné qu'en achetant la protection de Pompée, qui promenait alors son armée triomphante dans la région. En 48, César installe Cléopâtre sur le trône d'Egypte. Rentré à Rome, il tombe en 44 sous les coups de Brutus. Il est remplacé par un triumvirat formé d'Octave, Lépide et Antoine. Ce dernier succombe aux charmes de Cléopâtre, et Octave, saisissant l'occasion de se débarrasser d'un rival encombrant, écrase ses légions à la bataille d'Actium. Devenu empereur de Rome sous le nom d'Auguste, Octave fait de l'Egypte une préfecture impériale et met en place une administration chargée de gérer le pays au profit de Rome les richesses du Pays. L'Egypte doit s'acquitter de l'«annone» (expédition annuelle vers Rome d'une grande partie de sa récolte de blé). Cette organisation restera en place pendant trois siècles, jusqu'au règne de Dioclétien.
Alexandrie sera pendant cette période le cadre de fréquentes émeutes, opposant entre elles les différentes communautés (égyptienne, grecque ou juive) qui composent sa population, ou l’ensemble de celle-ci contre le préfet romain. Toutes seront réprimées. Certains préfets tenteront sans succès de rompre le lien qui unit l'Egypte à Rome en s'emparant du pouvoir : c'est le cas notamment d'Achilléus en 296. Dioclétien soumet Alexandrie au terme d'un blocus de huit mois. Il abolit alors la préfecture d'Egypte et divise le pays en cinq provinces désormais rattachées au «diocèse d'Orient». En 331, l'empereur Constantin fonde Constantinople sur l'emplacement de Byzance, et en fait la capitale de l'Empire romain. II n'est plus représenté à Rome que par un préfet. Enfin, en 395, l'Empire est partagé entre les deux fils de Théodose, Honorius et Arcadius, et l'Egypte est englobée dans l'Empire romain d'Orient.
Apparu en Egypte vers l'an 60, le christianisme y avait fait de rapides progrès, notamment dans le Delta et à Alexandrie, malgré les persécutions dont il avait fait l'objet sous les règnes de Septime Sévère en 199, puis de Dioclétien en 303. Enfin, en 313, l'empereur Constantin proclame par l'Édit de Milan la liberté religieuse. L'Egypte chrétienne est rapidement en proie aux luttes intestines entre ceux qui, avec Athanase, le patriarche d'Alexandrie, affirment la divinité de Jésus-Christ et les ariens qui la nient et que soutient le plus souvent le pouvoir impérial. Les coptes quant à eux professent le monophysisme qui n'admet qu'une nature — divine — dans la personne de Jésus-Christ. L'Egypte est aussi sévèrement exploitée par les empereurs byzantins qu'elle l'avait été du temps de Rome, et les révoltes sont fréquentes. Pendant ce temps, les Arabes, fédérés au VIIe siècle sous la bannière de l'islam naissant, se sont lancés à la conquête de la Perse et de la Syrie. Mal organisée et mal défendue, l'Egypte est conquise en 641 sans vraie résistance par l'armée d’Amr ibn al-'Âs, tandis que l'Empire byzantin entame une longue décadence.
Devenu gouverneur de l'Egypte, 'Amr organise l'exploitation du pays au profit des Arabes, mais sur des bases plus justes : une partie du produit des impôts, calculés à nouveau grâce au nilomètre, est affectée à l'entretien des canaux. Les conversions à l'islam sont nombreuses et l'arabe devint en 715 la langue officielle de l'Egypte. En 661, Mu'âwiyya ibn Abu Sufyân se fait reconnaître comme calife par l'ensemble des musulmans. L'islam étend alors son empire sur le Maghreb, l'Espagne et le sud de la France. La capitale de la dynastie des Omeyyades est établie à Damas. Mais, affaiblie par l'échec du siège de Constantinople en 717 et la défaite devant Charles Martel à Poitiers en 732, cette dynastie ne peut résister aux prétentions d'Abû al-Abbàs et s'effondre en 750. Les Abbâssides vont dominer l'Egypte jusqu'en 968, depuis Bagdad, leur capitale, mais de façon de plus en plus nominale à partir de 868. L Egypte change souvent de gouverneur, et cette instabilité est préjudiciable à sa prospérité. En 868, Ahmed ibn Tûlûn, jeune officier de la garde des califes, envoyé en Egypte pour commander les troupes de la province, fait du pays un fier quasi indépendant et étend son pouvoir sur la Syrie. Le règne des Tûlûnides va durer 35 ans et permettre de rétablir la prospérité de l'Egypte par une juste administration. En 905, les 'Abbâssides reprennent le pouvoir, mais, dès 935, Ikhchid, gouverneur de l'Egypte, imitant Ibn Tûlûn, fait sécession et instaure pour trente-deux ans le règne de sa famille, les Ikhchïdides.
Las de cet état d'anarchie, les Egyptiens offrent en 969 le trône aux Fatimides, dynastie originaire du Maghreb, qui s'était déjà établie à Alexandrie et qui pousse aussitôt son avantage jusqu'en Syrie et en Palestine. Fondée en 970, Le Caire devient le siège du califat. Le règne des Fâtimides sera marqué par la lutte contre les croisés, à partir de 1099. En 1771, Saladin (Salâh al-Dïn Yûsuf ibn Ayyùb) fonde la dynastie des Ayyûbides et recueille l'héritage des Fatimides, y compris la Palestine, reprise aux croisés en 1187. La prise de Jérusalem provoque la troisième croisade. Après le terrible siège de Saint-Jean-d'Acre (1191), Saladin conclut un traité avec Richard d'Angleterre. Pendant ce temps, l'Egypte vit en paix et prospère sous ses nouveaux maîtres. A la mort de Saladin, en 1193, l'Empire musulman sombre dans les luttes intestines. La dynastie Ayyûbide s'éteint en 1250. Le pouvoir tombe aux mains des Mamelouks, anciens esclaves ramenés par Saladin des bords de la mer Caspienne et dont il avait composé sa milice personnelle. Les Mamelouks vont régner sur l'Egypte pendant près de trois siècles.
Le deuxième millénaire
De la fin du XIe jusqu'au XVe siècle, Le Caire est devenu le centre intellectuel de l'Orient. L'Egypte connaît une grande prospérité économique, car le trafic des Indes vers l'Europe, se détournant de Bagdad, transite désormais par Alexandrie. Mais la découverte en 1497 par Vasco de Gama du cap de Bonne-Espérance ruine cette situation privilégiée. Par ailleurs, deux redoutables envahisseurs la menacent : Tamerlan, chef des Mongols, et Bajazet (Bayezid), sultan des Turcs Ottomans. Ceux-ci, après avoir subi une terrible défaite devant les Mongols à Angora (1402), se relèvent rapidement et prennent Constantinople en 1453. C'est sous le règne de Qà'itbây (1468-1496), le plus célèbre des sultans mamelouks, que commence la conquête de l'Egypte par les Turcs. Elle sera accomplie par Selim en 1517, Soliman «le Magnifique» (1520-1566), le plus fameux des sultans turcs, dote l'Egypte d'un nouveau statut : l'Egypte est désormais gouvernée par un pacha, nommé pour une courte durée, dont les pouvoirs sont limités par ceux des beys (préfets) qui l'assistent. Les impôts sont perçus par des « fermiers », propriétaires de leur charge, qui pressurent le fellah. Les Mamelouks sauront rapidement composer avec le vainqueur. Dès le début du XVIIIe siècle, les véritables maîtres de l'Egypte ne seront plus les pachas envoyés par Constantinople, mais les beys mamelouks, tandis que l'Empire ottoman essuie une série de revers dans ses guerres.
L'avidité des beys mamelouks menace les intérêts de la France dans la région (en 1536, elle avait signé avec la Porte les accords de Capitulations aux termes desquels le pavillon français était seul admis dans les ports ottomans). Aussi — soucieuse par ailleurs d'atteindre l'Angleterre en perturbant son commerce avec les Indes — décide-t-elle d'intervenir. Bonaparte prend la tête d'une flotte, débarque en juillet 1798 à Alexandrie et marche aussitôt sur Le Caire. La bataille des Pyramides s'achève le 21 juillet sur une rapide victoire française, mais une partie de la flotte est détruite en août par les Anglais dans la rade d'Aboukir. Tandis que Desaix se rend maître de la Haute-Egypte, l'armée de Bonaparte s'oppose aux Turcs, qu'elle met en déroute en juillet 1799. Bonaparte regagne alors la France, laissant à Kléber le commandement en chef de l'armée d'Egypte. Assassiné au Caire en juin 1800, Kléber est remplacé par le général Menou, qui doit s'incliner devant les armées turque et anglaise en août 1801.
Le 15 octobre 1801 les derniers soldats français quittent le pays. Ils laissent le champ libre à un jeune capitaine, chef du contingent albanais de l'armée ottomane, qui saura rapidement tirer parti de la rivalité entre ses maîtres et les Mamelouks, à qui le départ des Français abandonne le pays. Il s'appelle Méhémet-Ali.
La période moderne
Avec le départ des derniers soldats français commencent la période de l'Egypte moderne, qui commence avec le règne de Méhémet-Ali.
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