La musique
En Egypte, la musique est avant tout une musique d'essence populaire. La musique est dans la rue. Il suffit de circuler dans les quartiers populaires du Caire ou d'Alexandrie pour entendre ces mélopées aux longues phrases ondoyantes, ponctuées de vocalises grelottantes ou plaintives et qui s'éteignent soudain comme tuées parle silence. La radio, la télévision et même le cinéma font grande consommation de ces chanteurs de music-hall arabes. Sur ces artistes de tréteaux que sont un Mahmûd Yassine ou un Monarem Fûad, une Naima Akef ou une Amir Rostum, plane l'ombre inoubliable de la très célèbre chanteuse Umm Kulthûm. Souvent comparée à la Française Edith Piaf, Umm Kulthûm, de son vrai nom Fât-tima Ibrahim, se produisit pour la première fois en 1922 sur une scène du Caire et obtint un triomphe. Sa renommée s'étendit bientôt à tout le monde arabe. Elle sera l'interprète de nombreux poètes qui écriront pour elle des chansons très populaires. Elle interprétera aussi plusieurs rôles au cinéma. A sa mort, en 1975, son public lui fera de véritables obsèques nationales.
Le fond de la musique égyptienne est généralement assuré par une section instrumentale où se mêlent les sons du nây, la flûte, du tûd, le luth, et du târ, le tambourin. S'y joint parfois le roud, guitare dont s'accompagnent aussi certains chanteurs comme Muhammâd Abd el-Wahab ou l'inoubliable Farid el-Atrach. Le rythme très marqué rappelle que la musique reste toujours très proche de la danse.
La danse
Bien entendu, l'expression chorégraphique la plus populaire en Egypte demeure la danse du ventre. Lent, presque immobile au début, le mouvement s'accélère vite et devient frénétique. La danseuse, lascive au milieu de ses voiles transparents, cheveux défaits, chaloupe en savants ghang, déhanchements. Soudain son ventre frémit, son bassin vibre. Tout son corps se vrille et se raidit. Et chaque mouvement déclenche de puissants « Allah ! » poussés par la virile assistance, au comble de la fièvre.