La pyramide de Djéser est l'une des nombreuses pyramides monumentales construites durant l'antiquité égyptienne. Elle a plusieurs caractéristiques qui la rendent unique parmi toutes les autres : Non seulement c'est la toute première pyramide qui fut construite dans l'histoire de la civilisation égyptienne, mais c'est aussi l'une des rares pyramides à degrés à être encore visibles de nos jours, les autres s'étant effondrées entre-temps.
Pyramide de Djéser
Ce que l'on ignore habituellement, c'est qu'elle n'est qu'une infime partie d'un complexe funéraire de très grande taille dont elle n'est que l'élément principal. Elle partage cet aspect des choses avec le Taj Mahal, dont seul le mausolée en marbre blanc est connu alors qu'il s'agit d'un complexe funéraire très complet. Mais là où le monument indien est relativement récent, puisque construit au XVIIe siècle, la pyramide de Djéser date du début du XXVIIe siècle avant JC, une époque durant laquelle les techniques de construction étaient bien plus limitées.
Et pourtant Djéser, ou Djeser, comme on l'orthographie parfois, a bel et bien reçu le premier monument pyramidal de l'histoire de l'humanité.
En savoir plus sur le pharaon Djéser.
Le contexte
Contexte historique
La pyramide de Djéser fut construite un peu avant 2600 avant JC par Imhotep, grand administrateur du pharaon Djéser et prêtre. Elle se trouve dans la nécropole de Saqqarah, la principale nécropole de l'ancien empire.
Elle put être construite grace à une période de prospérité économique et de stabilité de la civilisation égyptienne, mais aussi grace aux découvertes faites dans l'architecture : la pierre de taille.
En savoir plus sur le contexte de la construction de la pyramide de Djéser.
Vue d'ensemble
La pyramide de Djéser n'est qu'un simple élément d'un ensemble funéraire de grande taille. D'un point de vue général, il est inclus dans un vaste rectangle orienté suivant les 4 points cardinaux entouré d'un haut mur. Deux cours se dessinent, une grande au Sud et une plus petite, au Nord, un tombeau séparé, un temple, des chapelles, des galeries avec de nombreuses salles, des autels en plein air, une entrée et sa longue colonnade, etc.
Voici ci-dessous deux vues du complexe, tel qu'il était autrefois.
Schéma du complexe funéraire de Djéser
Schéma du complexe funéraire de Djéser
Si l'on regarde en détail, on est en présence d'un grand nombre de bâtiments. Tout d'abord, une enceinte rectangulaire, de 544 x 277m et d'une hauteur de plus de 10m. Mur de protection fortifié, il était entouré, bien plus loin qu'aux pieds de la muraille, d'un fossé large de 45m équipé d'une galerie d'escarpe. D'ailleurs cette zone laissée entre la muraille et le fossé a servi à la construction des pyramides d'Ounas et d'Ouserkaf, de la Ve dynastie.
L'enceinte dispose d'une seule entrée donnant sur une colonnade couverte dont l'extrémité donne sur la cour Sud, la plus grande. Elle permet d'accéder à la tombe Sud, au "temple T" ainsi qu'aux chapelles de la fête-Sed, des bâtiments importants détaillés ci-dessous. En plein centre du complexe se dresse la pyramide, bien sûr, c'est elle qui sépare les 4 secteurs du monument. Ainsi à l'Ouest de la pyramide se trouve un gigantesque massif creusé de nombreuses salles, à l'Est on trouve ce que l'on appelle les "pavillons du Sud" et "Pavillons du Nord" et au Nord du complexe, il y a une autre cour, plus petite, de laquelle on peut aller au temple funéraire et au "serdab". C'est également au Nord que se trouvent d'autres galeries, dans un autre massif.
Détails
L'enceinte
Ce qui marque lorsque l'on arrive sur place, c'est évidemment l'imposante pyramide à degrés, mais il faut avouer que l'enceinte du complexe funéraire de Djéser est impressionnante, pour ce qu'il en reste. Il s'agit d'un véritable monument à elle seule et mériterait largement la visite, rien que pour elle.
L'enceinte à redans
Il s'agit d'une enceinte à redans. Ca signifie que le mur n'est pas rectiligne, il est fait de petites portions décalées dans le sens de la profondeur, ces portions prenant des tailles différentes en fonction de leurs emplacements. Les plus grands sont décorés d'une fausse-porte dont la signification symbolique nous échappe, il y en a 14, plus une quinzième, réelle celle-là. C'est la seule entrée du le complexe. Le mur à redans était fortifié, il était équipé de 211 bastions et d'un chemin de ronde. En cela il se rapproche de ce qui fut construit près de 4000 ans plus tard, dans un style bien plus modeste (mais un peu plus efficace : la tour de Londres, qui elle aussi était équipée d'un mur d'enceinte et de bastions réguliers.
Les décors extérieurs du mur d'enceinte étaient d'inspiration thinite, c'est à dire qu'ils avaient le même style que ce qui se faisait durant les Iere et IIe dynastie. Ce sont des extrudations de la façade plane, peu profondes et rectangulaires. De nos jours, le style fait un peu penser à de l'art-déco basique.
L'ensemble du complexe était entouré d'un fossé dont la largeur était de 45m et la profondeur... encore inconnue, les fouilles n'étant pas encore terminées. Ces fouilles ont mis à jour des éléments architecturaux tels qu'une galerie d'escarpe, prouvant que le fossé n'était pas une douve.
L'entrée
L'entrée du complexe est unique, elle ne mesure guère qu'un petit mètre de large ou approximativement 3 de haut, sans aucune fioriture. Il n'y a pas de porte, non plus, et se trouve sous un des 211 bastions, bien sûr. Elle se trouve à l'angle sud-est de l'enceinte et donne, intérieurement, dans un couloir d'une vingtaine de mètres et 6,60 de haut. Ce couloir était décoré de 20 demi-colonnes saillantes des murs, 10 par côté. Au bout du couloir, s'ouvrait la grande cour Sud.
La pyramide
Description
Pyramide de Djéser
La pyramide de Djéser est l'emblème du complexe funéraire de Djéser. Elle possède 6 étages réguliers. L'inclinaison globale est de 84° et sa base mesure 121 x 109m. Elle fait 62m de haut, et à l'époque c'était la construction la plus haute jamais réalisée par l'homme. Elle a été rendue possible grace à deux éléments qui sont arrivés concomitamment : L'invention de la pierre de taille, qui remplaça le mélange bois-brique crue, bien plus fragile, et la prospérité économique, qui permit la stabilité de la civilisation égyptienne et donc l'obtention d'une main d'oeuvre qualifiée disponible en grand nombre.
Pour la construire, les bâtisseurs ont utilisé des moellons de pierres calcaires de taille différente en fonction de ce qui était construit. Comme expliqué ci-dessous, la pyramide s'est faite par étape. Toute la construction des mastabas s'est faite avec des pierres de 30cm de hauteur. Quand ils ont construit la première pyramide, ils ont augmenté la taille de pierres à 38cm, alors que les deux dernières pyramides ont été faites avec des pierres plus grandes, de 52cm de hauteur.
Evolution
La pyramide ne fut pas construite telle quelle dès le départ, sa forme définitive est le résultat d'une succession d'améliorations.
En fait au départ, Imhotep fit construire un mastaba, comme c'était l'usage durant les Iere et IIe dynastie. Djéser, premier pharaon de la IIIe dynastie, pouvait suivre cette tradition, mais plusieurs idées permirent d'obtenir un tombeau d'un nouveau style qui fera école, la fameuse pyramide.
Les archéologues utilisent des codes pour décrire les différents états de la pyramide à travers le temps. Il y a eu 3 mastabas, puis 3 pyramides. Les 3 mastabas sont appelés M1, M2 et M3 et les 3 pyramides p.1, p.2 et p.3.
Mastaba M1
Le mastaba M1 était le tombeau initial de Djéser. Entièrement fait en pierres de taille, une nouveauté pour l'époque, il avait ses dimensions relativement modestes pour un pharaon (63 x 63 x 8m). Il était au centre du complexe funéraire qui comportait tous les autres bâtiments, tout à fait normalement.
Mastaba M2
Le mastaba M2 est le résultat de la première modification, elle a consisté à étendre le mastaba M1 par l'ajout de massifs sur les 4 côtés, massifs légèrement moins hauts que le bâtiment initial. L'ensemble mesurait 71,5 x 71,5 x 8m, avec les ajouts ne mesurant que 7m de haut.
Mastaba M3
Le mastaba M3 marque un changement dans la structure du bâtiment. Il fut agrandi sur le côté Est par un autre massif servant de point de départ à 11 puits de profondeur variable, dont le plus profond atteint quand même 33m. Ils donnent tous sur une galerie d'une vingtaine de mètres. Les 5 les plus au Nord ont servi à l'ensevelissement de la famille royale, ils furent pillés durant l'antiquité, mais les 6 autres étaient encore inviolées quand les archéologues modernes purent les ouvrir. Ils y découvrirent de la vaisselle des Iere et IIe dynastie, en grande quantité. Ce nouveau mastaba mesurait 79,5 x 71,5 x 8m, l'ajout n'ayant que 5m de haut.
Pyramide P1
La pyramide P1 englobe totalement le mastaba M3 qui est recouverte par le premier degré de la pyramide qui en compte alors 4. D'une base de 85,5 x 77m et 42m de haut, sa forme symbolise le grand escalier qui permet au pharaon de monter vers le monde divin.
Pyramide P1'
La pyramide P1' est une approche de la pyramide finale, elle ajoute les 2 degrés que l'on connait de nos jours pour une dimension de 119x107m et 60m de haut.
Pyramide P2
La pyramide P2 est celle que l'on connait de nos jours, c'est un léger ajout de la P1'. Elle passe à ses dimensions définitives de 121x107m sur 62m de haut, une extension qui n'est que de 2m seulement aussi bien dans sa largeur que sa longueur et sa hauteur.
Galeries
Comme la plupart des pyramides pharaoniques celle de Djéser possède un réseau de galeries souterraines. La particularité, ici, est que ce réseau est assez complexe et a été creusé a des époques différentes.
Pour faire simple, il faut distinguer :
- Les 11 galeries du mastaba M3
- Le puits central et son réseau
- Les galeries ultérieures
Les 11 galeries du mastaba 3 partent de puits régulièrement creusés sous l'ajout qui a été fait pour construire le mastaba 3. Il s'agit de puits uniformes dont le plus profond atteint 33m. Ils partent tous vers l'ouest mais ne sont pas parfaitement parallèles, ils semblent éviter le puits royal, central par rapport à la future pyramide.
Le puits central fut creusé au centre de la pyramide. Il mesure 7m de côté et accueille, au fond, le sarcophage royal... hélas découvert vide. On pouvait y accéder par une descenderie dont l'entrée se trouve au niveau du 1er gradin de la pyramide, sur sa face Nord. Cette entrée est doublée d'une autre mais d'époque tardive, du moins ultérieure à la construction du complexe, et qui donne dans le temple, pas sur une face de la pyramide.
Du fond du puits partent aussi plusieurs galeries qui font un trois-quarts de son tour, à quelques mètres du puits lui-même. Elles desservent les appartements funéraires dont trois chambres bleues, appelées ainsi à cause de belles faïences bleues retrouvées sur place.
Les galeries ultérieures furent creusées à des époques variées. Les premières datent de l'époque saïtes. Il semble qu'à cette époque la voûte du puits menaçait de s'effondrer, les égyptiens de l'époque construisirent une galerie menant de la cour Sud au haut du puits. En extrudant le puits ils purent utiliser les pierres pour renforcer la voûte et éviter ainsi l'accident. Une seconde galerie lui fait face, elle date de l'époque romaine et arrivait au sommet du puits. L'intérêt de ce nouveau tunnel était de faire parvenir au haut du puits de grandes poutres en bois pour renforcer, encore une fois, la voûte.
Mais ce ne sont pas les seuls tunnels creusés ultérieurement : De nos jours les archéologues ont identifié de nombreuses galeries qui ne furent percées que pour tenter de découvrir des salles cachées.
Le temple funéraire
Le temple funéraire est un bâtiment classique des sépultures des pharaons de l'ancien empire, il était destiné à préparer le corps du pharaon après sa mort. On retrouve ces temples dans toutes les sépultures de l'époque, mais celui de Djéser est particulier dans la mesure où il se trouve le long de la face Nord, habituellement, il est sur la face Est.
La structure interne du temple tourne autour de deux cours intérieures, une à l'Est l'autre à l'Ouest, et d'un long couloir qui suit le mur extérieur Nord et permettant aux visiteurs d'aller de l'entrée, à l'Est, aux chambres (via une petite antichambre) qui servaient au culte du pharaon. Ces deux chambres représentaient la haute et la basse Egypte.
A noter la présence, dans la cour Ouest, d'un accès aux galeries souterraines qui partent sous la pyramide.
La cour Sud
Cour Sud
La cour Sud est la plus grande des deux cours. On y accède de la colonnade menant à la porte dans l'enceinte. Elle possède en son centre deux curieux autels en forme de lettre B, inclinés et mesurant la bagatelle de 11m de long. Leurs fonctions sont inconnues, mais ils peuvent être associés à la fête-Sed. La fête-Sed, c'était le jubilée du pharaon, que l'on commençait à célébrer à partir de 30 ans de règne. La cour possède aussi un autre autel, accolé à la face Sud de la pyramide. Il y a un caveau juste devant, de taille modeste.
Le mur Sud de la cour abrite deux bâtiments. Un tombeau au toit arrondi dont la salle funéraire est enterrée au bout d'un long couloir descendant, et un temple accolé à partir duquel le couloir descend. Les couloirs souterrains se poursuivent vers trois magasins et des salles annexes dans lesquels les archéologues ont retrouvé des restes d'offrandes.
A l'est de la cour on trouve trois groupes de bâtiments :
- Le temple T
- Les chapelles de la fête Heb-Sed
- Les salles d'offrande
Il s'agit de bâtiments liés aux croyances de l'époque. Après son passage vers sa nouvelle vie (sa mort, pour nous), le pharaon pouvait continuer de fêter l'Heb-Sed grace à ces structures. Le temple T était destiné à faire les changements nécessaires entre les différents rites, tout ça symboliquement bien sûr, puisqu'on était après la mort du pharaon.
La cour Nord
La cour Nord est plus grande que celle du Sud, mais c'est le seul secteur du complexe funéraire qui n'ai pas été terminé. Elle permet l'accès au Serdab ainsi qu'aux galeries et aux magasins du Nord.
La cour accueille aussi un autel de grande taille (15x15m) directement taillé dans la roche mais dont le parement n'est pas terminé. Il devait probablement servir à recevoir les offrandes qui étaient stockées dans les magasins de Nord, juste derrière l'autel. De plus juste à côté de l'autel se trouve un puits menant à une longue galerie qui pourrait avoir servi d'entrepôt de grains et de fruits.
Le reste de la cour Nord n'a pas de constructions particulières, ce qui fait penser que le complexe n'était pas fini. Les constructeurs ont, au contraire, déversés là une grande quantité de gravats résultant des différentes constructions alentours.
Le serdab est une petite pièce accolée au côté Nord de la pyramide et au temple. Ouvert par deux petites ouvertures rondes sur le temple, elle contenait une statue grandeur nature de Djéser. Il semble qu'un deuxième serdab avait été construit, des restes d'une seconde statue ayant été trouvés, mais ce n'est à l'heure actuelle qu'une hypothèse.
Autres bâtiments
Il reste d'autres bâtiments non encore expliqués dans ce complexe funéraire. Les pavillons Nord et Sud, par exemple, sont deux bâtiments en bois aux toits arrondis et décorés de colonnes aux chapiteaux sculptés. Dans le pavillon Sud il y avait une petite chapelle en forme de L. L'utilité de ces pavillons est inconnue pour l'instant, mais il est possible que la découverte de deux puits proches permettent de connaître leurs buts prochainement.
Le dernier bâtiment est aussi le plus imposant, il s'agit des trois massifs qui prennent tout le côté Ouest du complexe. De taille décroissante en se rapprochant de la pyramide, ils restent largement inexplorés à ce jour. Seul celui du milieu, haut de 3m et large de 25, a montré la présence d'un réseau de galeries desservant de nombreux puits au fond desquels se trouvaient différentes salles. On n'a pas, pour l'instant, d'explications sur leurs utilités mais on y a retrouvé un squelette humain.
Dégâts récents et rénovations
Si l'on excepte les nombreuses interventions de l'antiquité destinées à renforcer la voûte du puits, les principaux dégâts reçus par la pyramide de Djéser sont récents, ils datent de 1992 et de 2008.
Le 12 octobre 1992 un tremblement de terre important est survenu en Egypte. Son épicentre était à 50Kms au sud-ouest du Caire, provoquant des dégâts importants. Le bilan humain fut lourd, avec approximativement 150 décès. De plus de nombreuses maisons furent détruites (350 maisons et immeubles, la plupart vétustes, s'effondrèrent), provoquant un grand nombre de sans-abris.
Mais si ces dégâts furent dramatiques, le patrimoine antique subit aussi des dégradations. Ainsi la pyramide de Djéser subit le tremblement de plein fouet par l'effondrement de la voûte du grand puits funéraire, ainsi que les plafonds de plusieurs galeries souterraines qui risquaient de s'effondrer. De plus des tonnes de pierres s'étaient écroulées de la structure extérieure. Il fallait donc agir, et vite.
Pour réparer les dégâts deux actions furent entreprises. Tout d'abord, on confia a une entreprise locale le soin de réparer les dégâts les plus visibles, mais d'après de nombreux spécialistes le résultat fut catastrophique. L'entreprise en question, égyptienne, n'était pas spécialisée dans la restauration des monuments anciens, c'était plutôt une entreprise de maçonnerie classique intervenant sur les sites anciens pour construire des bâtiments modernes. Les choix qu'ils firent dégradèrent la pyramide, au point qu'une partie de la structure s'est écroulée, menaçant de faire écrouler tout l'édifice. Un mur fut construit, mais il apporta une pression supplémentaire que la pyramide ne pourrait bien pas supporter.
Des associations locales se sont battues pour faire retirer le chantier à cette entreprise, qui s'est arrêté de lui-même suite à un manque de financement. Reste que le choix de l'entreprise a eu des répercutions politiques qui dépassent le cadre de la restauration du monument, rendant délicate l'affaire.
En parallèle une mission de sauvegarde a été commandée par le Conseil suprême des Antiquités égyptiennes, l'organisme en charge de s'assurer de la pérénnité des monuments historiques antiques. Cette mission est dirigée par l’architecte français Bruno Deslandes, elle est lettone et a permis non seulement de renforcer les galeries souterraines et le remplacement de la structure de la voûte du puits funéraire principal, mais aussi de découvrir de nouvelles galeries.
Explorations
Etude de Jean-Philippe Lauer
Jean-Philippe Lauer était un égyptologue français du XXe siècle qui consacra une grande partie de sa vie à l'étude et la reconstruction du complexe funéraire de Djéser.
Parmi ses principaux travaux, mis à part l'étude et la documentation du site, il est l'inventeur de la chambre aux céramiques bleues, qui est en sous-sol, au milieu des galeries souterraines. Il est aussi celui qui a reconstruit l'enceinte à redans, ce qui nous permet de la voir de nos jours, et le temple près de la porte d'entrée du site.
Lauer est le co-fondateur de la mission archéologique française de Saqqâra et le créateur du musée Imhotep, à Saqqarah.
La mission lettonne
Ce que l'on appelle la mission lettonne est une expédition financée par la Lettonie et dirigée par le français Bruno Deslandes. Elle se déroula de 2005 à 2007 et avait pour but la cartographie précise du monument en vue d'effectuer des opérations de rénovation suite aux dégâts subis par la pyramide lors du tremblement de terre de 1992.
Si l'on accorde un tel intérêt à cette simple mission de relevés c'est qu'elle a permis la découverte de plusieurs galeries inconnues jusqu'alors, prouvant que l'exploration d'un monument égyptien, aussi poussée qu'elle soit, ne permet pas de définir une fin définitive.
Les découvertes ont été :
- Deux galeries joignant l'escarpe du grand fossé aux galeries III et IV du mastaba 3. Celle de la galerie IV traverse une grotte
- Deux puits à proximité des pavillons Nord et Sud
- Une galerie reliant le réseau sous la pyramide à celui du tombeau Sud
La mission permit aussi d'étudier la galerie Saïte ainsi que de découvrir l'origine romaine de la seconde galerie menant au sommet du puits.
Karl Richard Lepsius
Karl Richard Lepsius était un archéologue allemand du XIXe siècle. Formé par Jean-Antoine Lettone, un des élèves de Champollion, il participa à de nombreuses fouilles et classifications des sites archéologiques égyptiens. Il est notamment à l'origine d'une liste des pyramides d'Egypte, auxquels il donna un numéro unique pour pouvoir les distinguer simplement. De nos jours encore les listes officielles font état de la pyramide de Lepsius N°25 ou N°50, par exemple.
Si Lepsius travailla sur la plupart des sites égyptiens, à Saqqarah il visita la pyramide à degrés de Djéser et y démonta les linteaux et les montants d'une porte où apparaît le nom du pharaon Neterikhet Djéser. Lepsius n'est pas l'archéologue ayant le plus travaillé sur cette pyramide, mais sa participation y est manifeste.
Explorations antérieures
On a peu de traces des différentes explorations de la pyramide de Djéser avant l'époque moderne. On sait que le caveau a été pillé dès l'antiquité, et que les romains accédaient régulièrement aux galeries souterraines, on imagine donc que les premières tentatives de cartographie de la pyramide furent faites très tôt, mais on n'en garde pas de traces.
De même on ignore sur les arabes tentèrent d'explorer la pyramide de Djéser. Ce serait bien possible car ils le firent pour la pyramide de Khéops, allant jusqu'à creuser une nouvelle galerie pour tenter de découvrir une salle cachée.
Circuit de visite
Vu que le complexe funéraire de Djéser est de loin le monument le plus important de la nécropole de Saqqarah, c'est vers lui que se tourne essentiellement les touristes qui viennent découvrir sa pyramide. Un circuit assez classique a donc été conçu pour diriger le flux de touristes vers les points les plus intéressants du site.
En savoir plus sur le circuit de visite de la pyramide de Djéser.