Voici le texte racontant comment s'est déroulée la visite de la Statue de la Liberté, par une belle journée d'été.
Le bateau à quai
Voilà quelques jours que nous sommes à New-York. Nous sommes en juillet, le temps est au beau fixe depuis le début de notre séjour. Prévoyant, j'ai acheté sur le site de la "Statue Cruise" nos billets pour la couronne de la Statue de la Liberté, et ça depuis déjà 3 mois. J'ai bien fait, car deux semaines plus tard il n'y avait déjà plus aucune place durant la période où l'on était sur place. Un peu plus et on ne montait pas là-haut. Rendez-vous le matin, dès 8h30, à Battery Park. Soit une demi-heure avant le départ du premier bateau. On se frotte les mains, à priori on sera dans les premiers, il ne devrait pas y avoir trop de monde.
On quitte l'hôtel avec un léger retard, Le métro nous amène de central park, où nous longeons, à Battery Park, directement. Une bonne demi-heure qui se passe bien, comme on a pris une marge, on arrive à l'heure. Et là, surprise : La queue est déjà formée, et particulièrement longue. On recherche notre guichet, on le trouve et on attend notre tour. Le passage est finalement assez rapide. On passe donc dans la seconde file d'attente, celle de la sécurité. Là, ça ne rigole pas. Tout est contrôlé, sac par sac. Certaines personnes s'énervent, ce qui n'accélère pas les choses. On s'énerve aussi, car l'heure tourne et l'on ne veut pas risquer de perdre notre place pour la montée dans la couronne à cause de l'attente. Finalement un autre guichet de contrôle s'ouvre, devant nous, la file s'amenuise à la vitesse grand V. Un bon point pour eux, l'efficacité est au rendez-vous. Commence la 3e file d'attente, sur le quai cette fois-ci, juste avant de monter dans le bateau. Celui-ci arrive rapidement, et les organisateurs mettent en route le cérémonial. On les sent habitués, mais pas blasés. Peut-être qu'ils sont payés à la commission sur les ventes réalisées dans les bateaux, parce qu'ils passent leur temps à essayer de nous vendre des hotdogs, hamburgers et autres boissons gazeuses. De bon matin, nous refusons toutes les sollicitations, ce qui n'est pas le cas d'un bon nombre d'américains que l'on voit transpirer à grosses gouttes sous le soleil de juillet. Surtout ceux un peu forts, à la peau blanche des Etats du Nord. On sourit en douce, nous qui sommes du Sud de la France.
Dès le départ nous tournons un peu dans le bateau, assez grand pour qu'on s'y ballade. A gauche on a la vue sur Ellis Island, que l'on évite d'assez loin. Liberty Island se rapproche rapidement. La statue de la Liberté prend de plus en plus de place dans le champ de vision. Elle attire l'œil, inévitablement. Elle est vraiment impressionnante.
Dès que le bateau accoste les passagers peuvent descendre. Ceux qui attendent de monter nous font des sourires amicaux. D'où sortent-ils, puisqu'on a pris le premier bateau ? Sortis les premiers on marche d'un bon pas en suivant les panneaux. Ça aussi, ça nous fait sourire : Avec 225 tonnes de cuivre devant nous, on se doute bien que le large chemin piétonnier qui s'ouvre à nous mène à la statue. On entre alors dans le fort, pas tout à fait dans les premiers puisqu'on s'est fait doubler par des hollandais ayant une tenue qui s'apparente plus à la course à pieds qu'au tourisme. On est accueilli par des gardiens efficaces qui nous font pénétrer dans le fort. Pas grand-chose à voir, si ce n'est l'impressionnante statue au-dessus de notre tête. Enfin on pénètre dans le musée. La visite commence par la salle de la torche, assez impressionnante. Elle est sur deux niveaux, on peut faire le tour au 1er étage le long d'un balcon. Puis s'enfilent quelques salles plus ou moins grandes donnant tout un tas d'explications sur la construction de la tour, comment elle a été décidé, réalisé, d'où viennent les fonds. Il y a de nombreuses photos, et tout un tas de gadgets ayant été fabriqués à l'époque pour participer à son financement. On voit aussi quelques photos de son inauguration, et des explications techniques.
La structure interne
Vient ensuite la montée dans la statue elle-même. L'impression est saisissante : La vue se perd sur les poutrelles d'acier (celles en fer ont été remplacées en 1986), avec l'escalier étroit, en colimaçon, qui grimpe, qui grimpe... On s'affole un peu : Il va vraiment falloir monter tout là-haut ? D'ailleurs ça va être l'heure de la montée. Vaccinés par les attentes successives, on se présente à l'avance au comptoir de la montée avec nos billets. Le gardien nous fait passer en priorité, et l'on se retrouve à passer devant les hollandais qui nous gratifient d'un petit sourire. On ne comprend pas, mais on ne cherche pas non plus à comprendre. Commence la montée... Les premières marches sont faciles. Au bout de 10 minutes, la fatigue se fait sentir. L'escalier a des parois en acier qui empêchent de passer par-dessus la rampe. Au point de vue sécurité, c'est bien pensé, mais on a quand même une impression d'étouffement. Un peu de courage. On n'entend moins les brouhahas du bas, on dirait que le son est atténué. Etrange avec une telle caisse de résonnance. Plus on monte, plus on ralenti. D'autres visiteurs arrivent derrière nous, ils sont plus rapides, mais arrivés à notre niveau ils ne cherchent pas à doubler. Sans doute la fatigue eux aussi, et de toute façon on s'approche du sommet. Bizarre, mais on déboule directement dans la tête de la statue. Il y a du monde, mais pas tant que ç a. Il faut baisser la tête en entrant dans la petite salle.
L'intérieur de la tête
On s'infiltre à travers les visiteurs et découvrons une vaste étendue d'eau. La ville est au loin, mais finalement pas tant que ça, on voit bien la skyline. Il La violence du soleil de juillet atténue les contrastes, la ville semble dans un halo de lumière. On déguste la vue, en se disant que finalement ça valait le coup de monter si haut. Du monde arrive, les gens circulent, et il faut bien se rendre à l'évidence, on va pas rester ici toute la journée. Après un dernier regard à la ville, on redescend. C'est long, très long. Arrivé en bas, on fait comme tout le monde, on pousse un ouf de soulagement. Le gardien nous sourit, c'est bien le premier à Liberty Island.
On passe encore un peu de temps sur place et on décide qu'il est temps de poursuivre la visite. Surprise, il est déjà 13h, on a dû sacrément traîner à l'intérieur. On s'achète des "Liberty Burger" (et oui) et on les mange tout en marchant sur le chemin piétonnier qui fait le tour de l'île. On se retrouve au quai tout naturellement et on se met à faire la queue sur le ponton, en direction d'Ellis Island. Le soleil tape fort, on est en nage. Heureusement que le ponton est couvert d'une bâche blanche, ça fait un bien fou. Le bateau arrive rapidement, la manœuvre d'accostage est répétée, les visiteurs montent et on se précipite sur les sièges intérieurs, le soleil est décidément trop fort pour nous. Quelques personnes rouges-écrevisses restent au soleil. Je pari qu'avant la fin de la journée ils passent à la pharmacie prendre l'équivalent de la Biafine...
Le bateau accoste sur Ellis Island. Cette fois-ci on presse le pas pour entrer au musée, l'île n'étant pas spécialement visitable. On entre dans une très grande salle du genre hall de gare, via une verrière en fer rouge magnifique. La salle est d'une grande beauté. Les drapeaux américains rappellent l'importance que revêt ce lieu à leurs yeux. On les comprend. La découverte des panneaux explicatifs se fait sans enthousiasme, il manque un petit quelque chose de ludique. Panneaux, photos, textes, on n'a eu que ça depuis le début de la journée. On reste un peu de temps et on repart, assez fatigué il faut le dire. Re-attente sur le quai, toujours à l'abri. Re-embarquement, puis dépose à Battery Park. Durant le trajet on jette un dernier coup d'œil à la statue de la Liberté, qui semble nous dire au-revoir. On ressent un léger trouble à l'idée qu'on ne la reverra pas de sitôt.
Deux jours plus tard le souvenir de cette visite s'est imprégné durablement dans ma tête. Il n'est pas près d'en sortir. C'était vraiment une belle journée, fatigante, mais belle.
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