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Sources d'inspiration de la statue de la Liberté



Le colosse de Rhodes

Le mémorial de Niccolini

Le Dieu-Soleil Hélios

St Charles de Borromée

La statue en tant que source d'inspiration


Le colosse de Rhodes

Le colosse de Rhodes

Le colosse de Rhodes

Les sources qui ont inspirées la statue de la Liberté sont multiples, mais la principale est bien sûr le colosse de Rhodes, la sixième merveille du monde qui était située à l'entrée du port de Rhodes pour servir de phare. Elle fut détruite par un tremblement de terre. Il faut savoir qu'Auguste Bartholdi a présenté à deux reprises un projet de construction d'une statue gigantesque à positionner à l'entrée du canal de Suez, une statue qui ressemblait fortement à la future "Liberté". Le projet était de reproduire la déesse de la liberté du panthéon romain, Libertas, sous les traits d'une paysanne égyptienne. La similitude entre les deux projets est frappante, jusqu'au nom des œuvres, "La liberté éclairant le monde" pour l'œuvre New-Yorkais et "La liberté éclairant l'Orient" pour le projet égyptien. Ce site présente une gravure du projet initial prévu pour le canal de Suez sur la partie Origine de la statue de la Liberté.

En savoir plus sur le Colosse de Rhodes


Mais l'histoire de l'art nous a légué diverses représentations d'hommes ou de femmes debout, torche en main. C'est le cas de "La Vérité", une peinture de 1870 de Jules Lefebvre (aujourd'hui au musée d'Orsay) En effet, l'homme (ou la femme) debout est fier(e), il avance, sûr de lui. La lumière qu'il porte éclaire son environnement, comme un guide. C'est donc tout naturellement que cette représentation ai servi depuis toujours à exprimer la confiance, la force, la sérénité, la volonté, etc.


Le mémorial de Niccolini

Le mémorial de Niccolini

Le mémorial de Niccolini

C'est à Florence, dans l'église Sainte Croix, que se trouve ce qui pourrait être une source d'inspiration importante pour Auguste Bartholdi dans la création de la statue de la Liberté. Si on trouve à de nombreuses reprises des femmes ayant une telle posture dans l'art, il est plus rare que la représentation soit si similaire à cette statue du mémorial de Giovan Battista Niccolini. Il s'agit d'une œuvre de Pio Fedi faite en marbre blanc représentant la liberté accordée à la poésie. Elle a été construite entre 1871 et 1877, soit à peu près à la même époque que la statue de la Liberté. Sur sa description, dans l'église, on peut lire ces mots :

The Florentine statue represents The Liberty of Poetry, and thus the freedom of art and of creative genius in general.

Ce qui se traduit par :

La statue florentine représente la Liberté de la poésie, et ainsi de l'art et du génie créatif en général.

En quoi cette statue a inspiré Bartholdi, nous ne le saurons probablement jamais, mais il faut bien remarquer les nombreuses similitudes. Tout d'abord, la posture générale, debout, le bras gauche baissé le droit levé. Puis son habillement, identiquement fait d'une toge, et surtout sa couronne, quasiment identique l'une de l'autre. Les rayons sortant sont sans doute la plus forte ressemblance que l'on peut trouver aux premiers abords. Car à y regarder de plus près, la ressemblance la plus flagrante est symbolique : Les deux statues sont des symboles de liberté, celle de New-York a "les chaînes brisées de l'esclavage" à ses pieds, peu visibles, celle de Florence les tient dans la main. Le morceau à ses pieds est plus visible. Finalement les principales différences ne portent que sur des symboles évidents : La lyre de l'écrivaine-poète est remplacée par une tablette marquée du jour de l'indépendance américaine, et la chaîne brisée par une torche, symbole qui met en avant l'avenir d'un monde éclairé que le passé d'aliénation des êtres humains. Les autres différences encore plus anecdotiques : La toge qui ne se drape pas de la même façon, son bras droit non tendu, et le fait que celle-ci avance alors que le colosse est statique. Reste le visage, doux comme les statues antiques pour la florentine alors qu'il est plus sévère pour la new-yorkaise.

Le mémorial de Niccolini

Le mémorial de Niccolini


Qui a inspiré qui ?

La réponse semble simple. Le poète Giovan Battista Niccolini est décédé en 1861 (1782-1861, exactement). Ce mémorial a été commandé pour le 10e anniversaire de sa mort, donc en 1871. Il fut achevé en 1877, mais il n'a été installé et inauguré qu'en 1883 à Ste Croix. Un tel travail demandait beaucoup de compétences différentes, et les artistes du monde moderne communiquait beaucoup, les plans de la sculpture ont dû parvenir à Bartholdi qui faisait partie des cercles artistiques français, il était déjà très connu en France pour ses premières œuvres.

Car c'est en 1865 que Bartholdi se fit connaître pour la construction de Miss Liberty. Il travaillait déjà à une statue gigantesque à placer à l'entrée du canal de Suez, projet qui fut rejeté pour un coût trop important. Cette statue ressemblait à l'actuelle statue de la Liberté, mais sans les symboles. Or, ces symboles sont visibles sur l'œuvre de Fedi. Il parait logique que Bartholdi ait eu en main les plans de cette statue et en ai prit ce qui l'intéressait : chaines de l'esclavage, couronne, rayon. Le reste, il l'avait déjà : Posture, toge, stature. On sait que Bartholdi retravailla son projet égyptien durant les premières années (1865-1971) et on sait qu'il a fait son premier voyage aux Etats-Unis en 1871 pour proposer un emplacement. On peut donc estimer qu'en 6 ans il a eu le temps de fournir des plans précis de son œuvre, donc on voit mal comment l'œuvre de Fedi a pu l'influencer pour l'aspect général de sa statue, qu'il avait déjà défini des années avant. On peut affirmer sans trop se tromper que oui, le mémorial de Giovan Battista Niccolini est une source d'inspiration, mais pour les symboles seulement.

Le mémorial de Niccolini

Le mémorial de Niccolini


Le Dieu-Soleil Hélios

Hélios, Dieu du Soleil

Hélios, Dieu du Soleil

Hélios est, selon la mythologie grecque, le Dieu du Soleil. Son culte est en relation avec la lumière. Il est représenté très souvent avec une couronne de rayons solaires au-dessus de sa tête, pour être exact, il y en a 7, quasiment toujours. C'est ainsi qu'il est représenté sur la statuette ci-contre, qui est visible au musée du Louvre. Une autre est également visible sous la forme d'un buste de bronze, toujours avec les 7 rayons partant du dessus de sa tête. Au fil des siècles Hélios a été confondu avec Apollon, puis assimilé au Dieu égyptien Râ, lui aussi Dieu du Soleil.

Vu la similitude des 7 rayons avec la statue de la Liberté, nous pouvons croire sans trop de problème qu'Hélios a participé aux choix que Bartholdi a fait au sujet de la présence de ces rayons. A noter que l'artiste Sidney Barclay réalisa une gravure sur bois en 1880, c'est à dire pendant la construction de la statue, sur laquelle est représentée le Colosse de Rhodes ceint d'une couronne à 7 rayons. De là à dire qu'il s'est inspiré des plans de la Statue de la Liberté, il n'y a qu'un pas... qu'on ne peut pas franchir sans avoir plus de preuve, car Rhodes était placé sous la protection du Dieu Soleil, il est donc logique qu'il soit représenté avec un diadème et des rayons, comme c'est le cas d'ailleurs sur l'image ci-dessus.


Statue de St Charles Borromée, Arrona (Italie)

Cette statue n'est pas une source d'inspiration symbolique mais technique pour la statue de la Liberté. Elle se trouve près du lac Majeur, en Italie, à Arrona. Elle se rapproche assez de la statue new-yorkaise par sa grande dimension (23m40, plus 11m70 pour le socle), et surtout par sa conception, en cuivre repoussé, comme sa sœur américaine. Elle a été réalisée par le sculpteur Cérani qui y travailla en 1697. La description ci-dessous provient de la revue "Le génie français", spécialisé comme le titre le laisse supposer dans l'explication des grands travaux du génie en France. Elle a été écrite en tant qu'exemple de statue existante au moment de la création de la statue de la Liberté, fin XIXe.

St Charles de Borromée

St Charles de Borromée

St Charles de Borromée

St Charles de Borromée

La statue est formée d'une enveloppe en cuivre repoussée supportées au moyen de crampons et d'armatures en fer par un massif intérieur en maçonnerie qui est presque tangent à cette enveloppe et qui monte jusqu'au cou.

Les feuilles de cuivre n'ont que 1,5mm d'épaisseur (2.3 pour la statue de la liberté), elles n'ont pas dû être martelées sur des gabarits, mais directement à la main. Ces plaques sont assez mal jointes par de gros rivets espacées entre eux de 40mm (25 pour la statue de la Liberté), l'ajustage est très grossièrement fait. Elles sont reliées directement à la maçonnerie au moyen de pitons et de crochets en fer. Pour augmenter la rigidité de l'enveloppe on y a appliqué intérieurement des armatures en fer plat de 13mm qui se croisent verticalement et horizontalement à environ 1m de distance. Ces fers passent l'un sur l'autre sans attache aucune, d'ici et là seulement un gros rivet en cuivre les relie à l'enveloppe. Le bras droit, qui est dans une position presque horizontale, est supporté par une grande poutre en chêne de 35 à 40cm d'équarrissage scellé dans la maçonnerie (De nos jours, elle est métallique). Cette poutre est armée de fers méplats, comme une vergue de navire, et est soutenue par des tirants scellés dans la pierre; tous les assemblages sont à clavette et des plus grossiers. Le bois en est aujourd'hui complètement pourri, et il ne reste que l'armature. La main gauche, qui tient un livre, est supportée par trois tirants en fer rond de 20mm suspendus à une potence de fer qui est elle-même scellée dans la maçonnerie. On entre dans la statue par une ouverture cachée sous un pli de l'aube et à laquelle on arrive par des échelles. A l'intérieur, l'ascension est assez pénible : Il faut grimper dans une espèce de cheminée, en s'aidant des crampons en fer qui relient l'enveloppe à la maçonnerie.

Comme on le constate dans cette description du XIXe siècle, il y a pas mal de similitude entre les deux statues qui nous intéresse. L'italienne, si elle est plus petite, peut toutefois être considérée comme colossale, on peut y entrer et la gravir intérieurement jusqu'au sommet. Elle est faite de plaques de cuivre repoussées assemblées, mais l'assemblage est beaucoup plus fin pour la statue new-yorkaise. Le cœur devait initialement être en maçonnerie pour les deux, mais l'intervention d'Eiffel dans le projet fit que cette idée fut abandonnée, remplacée par une charpente de fer. Enfin les techniques d'accrochage de la structure à l'enveloppe de cuivre ont été améliorées pour la statue de la Liberté, mais le principe général est bien le même. Par bien des côtés les deux statues sont similaires, à deux siècles de distance.



La statue en tant que source d'inspiration

Si il est évident que la statue de la Liberté a plusieurs sources d'inspiration, elle est elle-même une bonne source d'inspiration pour énormément de personnes. La publicité n'échappe pas à la règle, mais ce domaine économique n'est rien en rapport aux innombrables domaines dans lesquels la statue apparaît. Et c'est sans compter sur les particuliers, chacun ayant sa propre vision de la statue.

Vous avez sur ce site tout un tas d'informations sur l'imaginaire populaire, vu à travers la statue, et ceci dans les domaines artistiques, publicitaires, éducatifs, du divertissement, etc.

En savoir plus : Imaginaire autour de la statue





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