Jean Gobert
Biographie
M. Jean Gobert, fondé de pouvoirs et conseiller intime de M. Eiffel, est né à Vic-sur-Aisne (Aisne) le 26 juillet 1841. Il entra le premier de sa promotion, en 1859, à l'Ecole centrale des Arts et Manufactures. Il avait dix-huit ans. Quand il en sortit avec le titre d'ingénieur diplômé, il se consacra à d'importants travaux, variés et nombreux, d'abord à Marseille, puis ensuite à Bordeaux. Il est depuis quinze ans dans la maison Eiffel où il a pris une situation prépondérante par ses talents d'ingénieur consommé et de mathématicien hors ligne. Il est l'auteur d'une nouvelle théorie pour la construction des voûtes et d'une méthode graphique pour déterminer la courbe de pression unique, donnant la plus petite épaisseur de clef et la section minima d'une voûte en berceau. Il a appliqué sa méthode avec succès à divers ponts de grande ouverture et il a formulé les données expérimentales sur lesquelles on doit fonder la résistance à l'écrasement.
Ce travail, devenu classique dans l'art du constructeur, a fait l'objet d'un rapport élogieux, le 10 janvier 1877, à la Société des Ingénieurs civils, à Paris, de la part de Tresca, juge éminent dans la matière, et le mémoire de M. Gobert aurait obtenu le prix, si son auteur, trop prévenant, n'avait pas eu l'idée de faire autographier son travail, pour la commodité de la lecture, le texte formel de la fondation n'admettant que des manuscrits pour le concours.
La méthode de M. Gobert, imaginée et pratiquée par lui, dès 1867, et restée presque inédite jusqu'en 1878, met en évidence, mieux que toute autre, le jeu des actions mutuelles qui s'exercent sur divers points d une voûte. Elle fournit la mesure précise des épaisseurs et des poussées à la clef relatives aux divers joints. Elle se prête de plus à l'étude graphique comparative des résultats produits par des surcharges variables et par des matériaux diversement résistants. Elle fournit enfin un moyen de comparaison sûr et rapide des divers projets qu'un même ouvrage peut comporter, ainsi que la possibilité de reconnaître, par une solution négative, les corrections à effectuer dans les cas où les dispositions projetées ne sont pas compatibles avec le degré de résistance des maçonneries.
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