Gaspard Coriolis
Biographie
Gaspard Coriolis est l'un des 72 savants dont le nom est inscrit sur le premier étage de la tour Eiffel. Il est le 13e, sur la face tournée vers l'Est.
Gaspard-Gustave de Coriolis, mathématicien, est né à Paris en 1792. II est mort dans la même ville, le 15 septembre 1843. Il entra en 1808 à l'Ecole polytechnique et il en sortit en 1810 pour passer par l'Ecole des Ponts et Chaussées. Il avait un très vif penchant pour les mathématiques et il désirait beaucoup pouvoir s'y consacrer exclusivement. Il quitta, aussitôt qu'il pût le faire, la carrière d'ingénieur pour devenir répétiteur d'analyse et de mécanique à cette même Ecole où il avait été un élève brillant. Quelques années plus tard, il y succéda à Dulong, comme directeur des études.
Coriolis a fait de belles découvertes dans le domaine de la théorie et de la pratique. Il a démontré les lois d'accélération centrifuge composée, et c'est lui qui a indiqué les règles des mouvements multiples pour déterminer les vitesses. Jusqu'à lui, on n'avait pu traiter les questions de mouvements relatifs, parce que la force donnée ne faisait connaître que l'augmentation du mouvement absolu, dont on ne savait que faire. Le théorème auquel Coriolis a laissé son nom, en résolvant complètement la difficulté, a fourni les moyens de ramener à des questions de mouvements absolus toutes celles qui se rapportent aux mouvements observés à la surface de la terre. C'est ainsi notamment qu'on a pu expliquer la déviation vers l'Est des graves ou poids suspendus abandonnés à eux-mêmes, la rotation du plan d'oscillation d'un pendule, l'action séculaire exercée par les cours d'eau sur leur rive orientale dans notre hémisphère.
Coriolis a été, avec le général Poncelet, un des réformateurs de l'enseignement de la mécanique rationnelle; ce sont leurs méthodes qui ont conduit à une bonne pratique des machines industrielles. N'oublions pas d'ajouter que sa théorie des effets du jeu du billard est une des plus ingénieuses applications que l'on ait faites des théories abstraites de la mécanique à l'étude des phénomènes du mouvement compliqués de toutes les circonstances accessoires qui encombrent les questions courantes. Cette célèbre théorie date de 1835.
En 1842, peu de temps avant de succomber, Coriolis avait publié son célèbre Traité de la mécanique des corps solides et du calcul de l'effet des machines.
D'une santé extrêmement chancelante, quotidiennement il devait, comme il le disait, résoudre en même temps que ses problèmes mathématiques celui de prolonger sa vie. "Ne me troublez pas, répétait-il chaque matin, et surtout épargnez mes instants. Qui sait si ce soir je serai encore vivant. Je sens mon corps défaillir. Mon esprit est seul debout. Il se peut qu'il s'anéantisse tantôt avec mes dernières et faibles forces." Si Coriolis ne s'était pas éteint à peine âgé de cinquante et un ans, ses puissantes facultés intellectuelles, perfectionnées par l'âge et les méditations, eussent certainement accompli encore de belles et utiles découvertes dans le domaine inépuisable des mathématiques. Le portrait ci-dessus le représente fidèlement avec son air souffreteux et méditatif. Il a été fait peu de temps avant sa mort.
Le nom de Coriolis a été donné, seulement en 1890, à une des rues de Paris, sur la rive droite de la Seine.
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