Jean-Antoine Chaptal
Biographie
Jean-Antoine Chaptal est l'un des 72 savants dont le nom est inscrit sur le premier étage de la tour Eiffel. Il est le 18e, sur la face tournée vers le Nord.
Jean-Antoine Chaptal, comte de Chanteloup, agronome et chimiste, est né à Nogaret, petite ville du département actuel de la Lozère, en 1750. Il est mort à Paris en 1832. Chaptal a été un savant pratique et un ministre vulgarisateur. Il a su faire descendre la science des hauteurs de la théorie dans les chemins de l'utilité courante. A ses yeux, le laboratoire du chimiste devait être le vestibule de l'atelier et de l'usine. A ce point de vue, on peut le compter parmi les fondateurs de la méthode expérimentale.
Reçu docteur en médecine à la Faculté de Montpellier, il y occupa la chaire de chimie, instituée en 1781.
A cette époque, il créa une fabrique qui donna au commerce français l'acide sulfurique et l'alun artificiel. En 1793, il fut à la tête des ateliers de Grenelle, pour y diriger la préparation du salpêtre. Quelque temps après, il fut chargé du cours de chimie végétale à l'Ecole polytechnique. Admis à l'Institut, lors de sa création, Bonaparte le fit entrer au Conseil d'Etat en 1799 et le nomma ensuite ministre de l'intérieur. Jamais une direction plus féconde ne fut donnée au bien-être et à la richesse de la France par un homme placé dans une situation officielle.
On doit à l'initiative intelligente de Chaptal un grand nombre de mesures et de fondations importantes : l'établissement des Bourses et des Chambres de commerce, des Chambres consultatives d'arts et de manufactures; la création de la Société de vaccine; la réorganisation des Monts de Piété; l'introduction du travail dans les prisons; le rappel dans les hôpitaux des Soeurs de charité qui en avaient été éloignées par la Révolution; la réglementation de l'exploitation des eaux minérales; la construction de nos routes nationales et départementales; l'inauguration de celles du Simplon et du Mont-Cenis; la fondation à l'Ecole de Médecine de Paris de cours d'accouchement, etc. Chaptal a pu se consacrer à toutes ces mesures parce qu'il fut ministre pendant une longue suite d'années et qu'il ne fut jamais arrêté dans l'application de ses idées, ni par les bureaux de son ministère, ni par ses collègues du Gouvernement. Napoléon, pour le récompenser, le nomma sénateur, trésorier du Sénat, comte de l'Empire et grand officier de la Légion d'honneur. Toutes ces distinctions étaient bien méritées.
Chaptal a introduit en France la teinture du coton par le rouge d'Andrinople, la culture du pastel et sa substitution à l'indigo. Il a perfectionné la fabrication des savons, donné une large attention au procédé de Berthollet pour le blanchiment. Il est l'auteur d'un grand nombre de traités tout à fait remarquables sur une foule de questions industrielles. C'est lui qui a vulgarisé dans les pays de vignobles le sucrage des vins, méthode appelée dans la pratique générale du nom de : chaptalisation. Il a encouragé Amand Savalle dans la création des grandes distilleries et les perfectionnements à donner à la rectification de la pureté des alcools. Chaptal a été un ministre comme il en faudrait beaucoup à tous les pays. Une des rues de Paris, sur la rive droite de la Seine, porte son nom, ainsi qu'un collège célèbre et prospère.
Le portrait que nous donnons de Chaptal a été dessiné d'après une gravure exécutée sur nature et publiée en 1800 à Paris.
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