Pierre Berthier
Biographie
Pierre Berthier est l'un des 72 savants dont le nom est inscrit sur le premier étage de la tour Eiffel. Il est le 6e, sur la face tournée vers l'Est.
Pierre Berthier, minéralogiste, né à Nemours (Seine-et-Marne), le 3 juillet 1782, mort à Paris en 1801, est un savant de l'école expérimentale d'Haiiy et de Dolomieu. Il entra à l'Ecole polytechnique en 1799, et il en sortit en 1801. Il fut nommé, par Napoléon, ingénieur des mines à Nevers. En 1816, il fut appelé à Paris et devint professeur de docimasie à l'Ecole royale des Mines. Dans cette chaire, il augmenta l'importance théorique et utilitaire de cette science qui a pour but de déterminer les proportions des métaux utilisables contenus dans les minerais ou dans des mélanges artificiels. Son principal ouvrage est un traité demeuré classique sur les essais par la voie sèche et les propriétés de la composition des substances métalliques et des combustibles. Cet ouvrage a été publié en 1833 en deux volumes.
Pierre Berthier, par les progrès qu'il a fait faire à la science docimasique, a donné le moyen d'assurer la durée de beaucoup de monuments publics. En 1827, il fut nommé membre de l'Institut de France. Il a fourni aux Annales des Mines un grand nombre de mémoires-importants sur les analyses des terres. Il a entrevu la découverte qui devait être due à J. A. Barral, de l'existence de l'acide phosphorique dans les eaux pluviales. Se rendant régulièrement dans une petite propriété qu'il possédait près Nemours, sur les grès de Fontainebleau, il y fit nombre de fois l'analyse des sables et celle des vignes plantées dans ce sol. Il trouvait constamment de 12 à 14 pour cent de différence entre l'acide phosphorique du sol sablonneux et celui des sarments de ces vignes. Il faut donc, disait-il, que cet acide phosphorique soit fourni par de l'eau de pluie et absorbé et élaboré par les racines du végétal. Il a donc prévu ce fait marquant, qui devait être fixé dans la science en 1852, par les belles recherches analytiques restées classiques dues à Barral, et qui ont été exécutées sur les eaux pluviales tombées à l'Observatoire de Paris.
Pierre Berthier a poursuivi un très grand nombre d'analyses minéralogiques, chimiques, agronomiques, industrielles, plus de trois mille, ce qui est un chiffre énorme pour son époque, d'autant plus que la plupart de ces recherches étaient exécutées pour la première fois. C'est lui qui, en 1823, a entrepris avant tout le monde la tentative, devenue si féconde, de reproduction artificielle des minéraux. Ses expériences portèrent sur les silicates à bases multiples. Il eut l'idée de fondre la silice avec des bases appropriées et en quantités convenables. C'est ainsi qu'il put obtenir le pyroxène.
On a donné le nom de Berthier à une impasse de Paris, sur la rive droite de la Seine. Le portrait fait pour notre livre a été exécuté sur un dessin datant de l'année 1830. Pierre Berthier avait 49 ans.
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