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Armes et armures


La 'Line of Kings' (Lignée des rois, en français) est l'exposition permanente qui se trouve dans la tour blanche. Elle présente une grande collection d'armes et d'armures qui ont été fabriquées durant les siècles en Angleterre, mais aussi qui ont été prises à l'ennemi, ou qui ont été utilisées dans les différents pays du Commonwealth. C'est un musée très intéressant où se mêlent des mannequins portant les armures en situation, voire à cheval, et des jeux pour enfants, par exemple pour tester sa force lors du bandage d'un arc.

Les canons et mortiers

Les canons et mortiers


Une exposition marquante

La collection d'armes et d'armures présentée dans la tour de Londres est vraiment impressionnante, même pour qui ne s'y intéressent pas. Dans la succession de grandes salles qui caractérisent la tour blanche le visiteur traverse plusieurs thèmes. Le principal est celui des armures. Il y en a de nombreuses, la plupart présentée sur des mannequins. Certaines sont présentées avec un cheval, lui aussi harnachés de métal pour sa protection. Les plus marquantes sont les armures finement ciselées d'or, elles sont généralement des propriétés des rois.

Les armes sont également assez nombreuses. On y trouvent des arcs anglais, une arme particulièrement prisée des britanniques qui ont su, durant les siècles, l'améliorer pour les rendre quasiment aussi efficace que des armes à feu modernes. On y voit aussi beaucoup d'armes des pays membres du Commonwealth, comme des épées hindous, des armes maoris, des boomerangs arborigènes, et mêmes des parures des plumes de chefs indiens.

La plupart des armes sont ultérieurs au XVe siècle, en particulier les épées. Le second étage est plus consacré aux armes un peu plus modernes, comme les premiers mousquets et autres pistolets de poing. Au contraire le rez-de-chaussée est consacré aux canons, qu'ils soient anglais ou pris sur leurs ennemis (surtout aux Français, tiens...) A noter que pour les canons la tour de Londres présente de nombreuses pièces de taille et d'époque différentes un peu partout. On en voit à l'entrée de la caserne Waterloo (les plus modernes), le long de la rue de la rive (les plus imposants), aux pieds de la tour blanche (Les plus décorés), etc.


Une exposition historique

C'est au 1er et 2e étages que se trouvent la collections d'armes et d'armures royales d'Angleterre. Les plus anciennes remontent au temps d'Henri VIII. Avant cette époque l'armure anglaise était assez primitive. Les armes étaient généralement fabriquées à l'arsenal royal de Greenwich mais conservées dans la tour de Londres.

Alors que le premier inventaire de l'armure royale a été faite lors de la mort d'Henri VIII, ce n'est qu'en 1660 que l'Arsenal dans la Tour Blanche a commencé à en exposer une partie comme un musée. C'était, pour l'époque, relativement novateur. La plupart des armures ayant survécu de l'époque des rois Tudor et Stuart est présentée ici.

En 1600, la plus grande partie de la tour blanche avait été construit comme un arsenal. Ironiquement, l'utilisation de l'armure a considérablement diminué au cours des années 1600. De nos jours la Tour Blanche expose la collection suivant un ordre chronologique, les armes les plus anciennes étant au dernier étage.

En fait l'armure était peu utilisée par l'infanterie : c'était lourd et coûteux, et ça rendait difficile le combat proprement dit. Quand à l'équipement nécessaire pour équiper la totalité d'une armée, il était tellement important qu'il ne fut jamais fabriqué. Seuls les nobles et les personnes riches pouvaient se permettre d'en avoir une, ça allait de paire avec les chevaux qu'il fallait pour le déplacer.


Les principales armes et armures

Voici une liste de quelques pièces intéressantes présentées à la tour de Londres. A noter que l'armure d'Henry VIII ci-dessous n'est que l'une des nombreuses armures qu'il possédat dans la vie : On peut en voir une autre, vers la fin de sa vie, au Metropolitan Museum de New-York.


Armure à cheval

Armure à cheval

Cette vitrine montre une scène questre. Le personnage à une armure complète de très bonne qualité. Elle a sans doute été donnée à Henry par l'empereur Maximilien, elle est minutieusement gravée d'ornements, par exemple l'ourlet de sa "jupe" est de très grande qualité. Elle était conçue pour basculer avec le cheval car, trop lourde et trop rigide, les deux faisaient corps.

L'armure du cheval a probablement été faite dans les ateliers créés par Henry en Angleterre en utilisant les artisans qu'il a empruntés à Maximilian.


Armure d'Henry VIII

Armure d'Henry VIII

Peut-être l'armure la plus célèbre de la tour de Londres est celle de Henry VIII, c'est lui qui a amené l'armure anglaise aux normes de l'Europe du Nord. Les pièces montrées datent d'environ 1540 et peuvaient être échangées en fonction de la situation. La configuration montrée est très probablement celle destinée au combat debout car un cheval n'apprécierait probablement pas la protubérance entre les jambes. Probablement que les six épouses de Henry ne l'étaient pas non plus... Cependant, il était sage de protéger les bijoux de la couronne durant la bataille...

Outre son but défensif, cette armure est une véritable œuvre d'art avec des gravures basées sur les dessins de Hans Holbein le plus jeune, son artiste de la cour qui est mort de la peste en peignant le portrait de Henry. La corpulence du roi Henry VIII ayant changé durant son règne, ses armures durent changer également, devenant de plus en plus larges. Cet ensemble présenté ici a une taille de poitrine de 54 pouces. Henry avait 49 ans quand elle fut fabriquée.

Cette armure pèse environ 80 livres. C'est peut-être une bonne défense, mais elle est probablement trop lourde pour Henry qui ne put pas vraiment attaquer avec.


Armure de Charles Ier

Armure de Charles Ier

L'armure de Charles 1er est d'une grande finesse. Elle dénote des autres par sa modernité, il s'agit d'une des dernières armures construites, l'époque féodale étant largement dépassée. Cette armure a été fabriquée pour Charles I et Charles II au milieu du XIXe siècle, en 1854 exactement.

Elle est finement ciselée avec de l'or.


Armure de James II

Armure de James II

L'armure de James II est désormais présentée à cheval, en situation. Pendant longtemps elle l'avait été debout, tout simplement. Si la forme générale de l'armure est simple, très simple même, c'est le masque devant le visage qui est particulièrement travaillé, avec des chevaux cabrés.


Arsenal

Arsenal

L'étage supérieur de la tour de Londres contient également un présentoir de barrils de poudre à canon. Cet ensemble rappelle que la tour blanche fut longtemps le plus grand magasin de munitions d'Angleterre. En 1667, près de 10 000 barils semblables à ceux présentés sur place étaient stockés ici. C'était énorme !

Étant donné que le Grand Feux de Londres de 1666 s'est arrêté juste à cour de la tour, les Britanniques comprirent qu'ils venaient d'échapper à une catastrophe et commencèrent à déplacer ce mélange volatil ailleurs. C'était une sage décision car la tour blanche commençait déjà à accueillir les premiers documents des Archives Nationales.

De nos jours les barils sont présentés surmontés d'un dragon de métal, une métaphore très originale pour marquer la puissance de feu de la tour de Londres.


Armure de poitrail

Armure de poitrail

Ces armures sont présentées sous forme d'un mur. Leur grand nombre évoque le nombre de soldats qui les ont porté, au fil du temps. Il s'agit de protection individuelle partielle. En effet, l'Angleterre n'a jamais développé un plan d'équipements d'armures pour l'ensemble de ses soldats, qui se battaient donc faiblement protégés. Ces protection de poitrails étaient déjà des bons éléments, et ils avaient l'avantage d'être bien moins lourds qu'un ensemble complet d'armures.


Autres armures exposées

La Salle des Armures est dans la partie sud de la Tour Blanche. Elle est remplie d'armures complètes, qui ont été portées par les rois et les chevaliers d'Angleterre, et qui sont disposées de manière à les représenter à cheval et armés de toutes pièces. Aux pieds de chaque figure il y a une bannière portant le nom du chevalier représenté.

Edouard I, roi d'Angleterre (1272)

Cette armure est composée d'un haubert ou cotte de mailles, avec ses chausses et son capuchon. Anciens éperons : pointes aiguës; sans molettes.

Henri VI (1450)

Le roi porte une cuirasse à emboîtement, avec manches et basques de mailles. Il tient à la main une grande hache d'armes. Les éperons sont remarquables par la dimension de leurs branches. Le casque est surmonté d'un lion.

Edouard IV (1465)

Armure de tournoi. On y voit toutes les pièces d'une armure complète : la cuirasse, le casque, le hausse-col, les brassards, les gantelets, les cuissards, les jambards, les sollerets (souliers de fer), la grande garde, la pièce volante, etc. Cette figure tient une lance à la main, et sur le plastron de la cuirasse on voit le faucre, ou crochet destiné à soutenir la lance en arrêt.

Chevalier du temps de Richard III (1485)

C'est une armure richement travaillée. Elle fut portée au tournoi du comte d'Eglinton en 1840 par le marquis de Waterford. Il faut remarquer la construction des pédieux terminés en pointes d'une longueur démesurée.

Henri VII (1508)

C'est une armure cannelée. Ce genre d'armure fut introduit vers la fin du XV siècle. A la main une épée. Une petite hache d'armes est pendue au pommeau de la selle. La forme des pédieux a tout-à-fait changé.

Henri VIII (1520)

Armure d'acier poli, damasquinée en or. A la droite il porte un martel de fer, à la ceinture une longue épée. Le poitrail du cheval est orné de diverses figures, parmi lesquelles on voit la rose d'Angleterre et le lys de France.

Charles Brandon, duc de Suffolk (1520)

Ce harnais ressemble heaucoup à celui de Henri VIII. Il est d'acier poli.

Edouard Clinton, comte de Lincoln (1535)

Cette armure est dorée ; et les pièces dont elle se compose ne diffèrent pas beaucoup des deux précédentes. On doit remarquer le "mainfer" (main de fer), espèce de gantelet, que porte cette figure. Une masse-d'armes à la main : une épée au côté.

Edouard VI (1552)

C'est une armure superbe, damasquinée en or, et d'un beau travail. L'armure du cheval est ornée des devises de Bourgogne et de Grenade. On croit qu'elle a appartenu à Philippe, comte de Flandres, fils de Marie de Bourgogne, qui épousa Juana, fille de Ferdinand et d'Isabelle, les vainqueurs de Grenade.

François Hastings, comte de Huntingdon (1555)

Belle armure dorée. Cette figure porte une rapière, et les sollerets sont d'une construction curieuse.

Robert Dudley, comte de Leicester (1560)

C'est une armure de tournoi. Sur le chan frein du cheval on voit le dessein d'un Ours, emblème qui figurait dans les armoiries de ce chevalier.

Sir Henri Lee (1570)

Il était Champion de la Couronne sous le règne d'Elizabeth. Cette armure fut montrée autrefois comme celle de Guillaume le Conquérant ! Ici il faut s'arrêter, pour regarder dans l'enfoncement à droite une figure équestre du roi Henri VIII, revêtue d'une très-belle armure, qui est gravée sur toute sa surface de sujets tirés des légendes du moyen âge. Parmi les ornemenst, on y trouve les devises de la maison de Tudor entremêlées avec celles d'Aragon : il est donc probable que ce harnais fut fait pour le roi, à l'occasion des fêtes qui furent données pour célébrer son mariage avec Catherine. Entre l'enfoncement et la porte d'entrée. Sur un piédestal, une armure haute de six pieds, qu'on dit avoir été faite pour Henri VIII, alors âgé de 18 ans.



Voir aussi :

Les joyaux de la couronne

Histoire de la tour de Londres





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