Le temple d'Artemis, qui est aussi appelé l'Artemision, est un édifice sacré de l'époque hellénique bâti sur les vestiges de temples plus anciens. Il se trouve à Selçuk, en Turquie, près de la mer Egée, sur un territoire autrefois dominé par l'empire grec. Cet édifice a été placé sur la liste des sept merveilles du Monde de part sa grandeur et ses décorations. Ce document explique comment il fut construit, ainsi que ses matériaux de construction.
Réplique du temple d'Artemis
Les matériaux de construction
Seul deux matérieux différents ont été utilisé sur le temple d'Artémis, aussi bien sur le temple archaïque que sur l'hellénique : le marbre et le bois.
Le marbre
Le marbre était un matérieux novateur, il était peu utilisé. Il faut dire qu'il avait plusieurs inconvénients pour l'époque : Il était lourd, rare et peu travaillable à la main. Le fait qu'il soit lourd posait d'énormes problèmes de transport, car les carrières, étaient éloignées du site de construction. Les moyens de transports du marbre n'existaient pas encore au VIe siècle avant JC, il était donc difficile de s'en procurer. De plus il existait peu de carrières en Asie mineur ou en Grèce, il fallait donc le faire venir de loin. Enfin le marbre est un matériau dur, donc solide pour la construction mais difficile à travailler. Or à cette lointaine époque les techniques de construction était assez basique, d'où une grande difficulté dans l'utilisation de cette pierre. Mais alors, pourquoi l'utiliser ?
La réponse est simple : Justement par ce qu'il est rare, le marbre était considéré comme un matériau précieux, donc qui était tout indiqué pour construire un temple à Artémis. De plus il y avait une notion politique là derrière : La ville de Samos, qui avait fait construire un temple peu avant, ne l'utilisait pas, en l'employant à Ephèse les habitants se plaçaient au-dessus de leurs rivaux en termes de réussite architecturale, et c'était un point important. Enfin, et c'est un concours de circonstance, il semble qu'une carrière fut découverte près d'Ephèse peu avant le début de la construction. Un coup de chance qui permirent aux constructeurs d'utiliser ce matériau alors qu'il n'était pas prévu initialement.
A noter que le marbre est resté un matériau rare pour la construction dans l'Antiquité, très peu de bâtiments l'utilisaient.
Le problème du transport du marbre
Même si une carrière avait été trouvé à proximité d'Ephèse, le problème du transport de bloc de plusieurs tonnes se posait. Comment acheminer des tronçons de colonnes ou des architraves si lourdes sur place ?
La réponse existait depuis la préhistoire : En utilisant la roue. Les tronçons de colonnes furent tout simplement roulés au sol, tirés par des boeufs. Les blocs de pierre furent percées à leurs extrémités par deux trous dans lequel on faisait passer un essieu, essieu sur lequel on fixait de grandes roues de bois. Il ne restait plus qu'à atteler les boeufs pour avancer. Cette technique, si elle demandait du temps, était quand même très efficace, elle a été utilisé à de nombreuses reprises dans tout l'empire grec puis romain.
Le bois
Pour ce qui est du bois il faut faire confiance à Pline, auteur romain ayant vécu de l'an 23 à l'an 79 de notre ère. Dans ces récits il écrit que les parties du temple en bois étaient très travaillées. Il cite l'emploi de l'ébène, du cyprès et du cèdre, utilisés car il s'agit d'essence aptes à durer. Le cèdre était utilisé pour la charpente, il était débité en poutres solides. Le cyprès, lui, était employé pour fabriquer les portes monumentales qui donnaient accès au naos, la partie centrale du temple. Malheureusement on ignore si il parle du temple archaïque (du VIe siècle avant JC) ou du temple hellénistique (du IVe siècle avant JC). L'ébène aurait été utilisé pour les portes du temple. Elles étaient sensées être arrosé en permanence de "nard", une huile parfumée très précieuse qui servait pour les onctions sacrées.
Technique de construction
La principale difficulté de la construction a été le creusement des fondations. Il faut dire que le temple a été construit dans une zone proche du fleuve vaguement marécageuse, et le sol était donc peu enclin à supporter le poids d'un tel monument. Bien que plus petit, les monuments précédents avaient déjà prouvé qu'il était difficile de construire à cet endroit. Les bâtisseurs avaient donc fort à faire pour parvenir à leurs fins.
Si l'on en croit Pline l'Ancien, c'est l'architecte du temple de Crésus Théodoros de Samos qui trouva la solution. Il eut l'idée de faire installer un substrat fait d'un mélange de sable et de charbon sur un lit de peaux d'animaux. Ce substrat permit de fixer le sol pour faire les fondations. Cette technique semble avoir réellement été utilisée puisque les archéologues ont effectivement extrait du sol des vestiges d'éléments carbonifères et divers fragments d'origine organique. Sur ces fondations a été posée une couche de schistes pris dans l'argile, puis une dalle de plaques de marbres polygonales formant le sol.
Si l'on se base sur des estimations récentes, le poids supporté par chaque colonne devait avoisiner les 100 tonnes. Une telle masse devait donc être hissée à 20m de hauteur et parfaitement ajustée. Comment l-on t-ils fait, sachant que les technique ne valaient pas encore celles utilisés dans les siècles suivants ? Ca reste un mystère, mais la science avançant chaque jour, on peut espérer avoir la réponse dans le futur.
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