Maarten van Heemskerck était un peintre hollandais, portraitiste et spécialiste des peintures historiques. Il vécut au XVIe siècle aux Pays-Bas (Naissance en 1498 à Heemskerk, déces le 1er octobre 1574 à Haarlem. Il est un produit de l'école d'Anvers, qui produisit bon nombre d'artistes renommés.
Autoportrait
Si van Heemskerck est intéressant ici c'est qu'il a peint en 1572, deux ans avant sa mort, une série de peintures représentant les sept merveilles du Monde. Si ce travail avait déjà été fait précédemment, un peu à toutes les époques, son travail le rendit célèbre par la qualité du trait et l'assurance dont il fait preuve dans l'exécution des personnages. Cette série de peinture se caractérise par une foison de détails qui rendent chaque oeuvre complexe et interprétable à différents niveaux. Il multiplie volontairement les personnages qu'ils montrent plus volontiers en plein labeur de construction de chaque monument, au moment de leur fin pour que ces derniers soit bien montré. Chaque gravure - parce qu'il s'agit de gravure - possède une force émotionnelle certaine, avec en particulier des personnages mythologiques en pleine réflexion qui appelle le contemplateur à réfléchir sur le sens de la vie humaine.
La série des 7 merveilles du Monde
Pyramide de Gizeh
Jardins de Babylone
Mausolée d'Halicarnasse
Colosse de Rhodes
Temple d'Artemis
Statue de Zeus
Phare d'Alexandrie
Le but de l'artiste était de proposer une représentation la plus fidèle possible du monument, mais même si on imagien qu'il savait ne faire qu'une interprétation, c'était probablement moins documenté qu'il ne le pensait. Ses gravures montrent des monuments très éloignés de la réalité , le travail archéologiques et documentaires qui est fait depuis plus d'un siècle nous le prouve. Sa représentation de la pyramide de Gizeh est imagée, avec une pointe bien plus affutée que la normale, son colosse de Rhodes est bien plus grand que la taille qu'il avait réellement (un peu plus de 30m) et il n'enjambait pas l'entrée du port contrairement à la croyance qu'Heemskerck a popularisé. Le phare d'Alexandrie était à trois blocs de formes différentes (cublique, octogonal et cylindrique) alors que le dessin montre une tour se rapprochant de ce que l'on pensait être la forme de la tour de Babel.
Pour les jardins suspendus de Babylone l'auteur semble avoir eu en main de la documentation car c'est peut-être celle qui est le mieux représentée. Encore que c'est aussi cette merveille-là que l'on connait le moins, avec une documentation parcelaire et peu fiable. La mausolée d'Halicarnasse est également bien différent puisque ce dernier était monobloc, avec une partie basse quasiment cubique, une partie intermédiaire entourée de colonnes et une partie supérieure formée d'un toit à degrés. La statue de Zeus est aussi relativement bien reproduite, probablement parce qu'elle ne diffère pas trop de l'imagerie populaire. Cette statue a été représentée dans une sorte de choeur d'église alors qu'en vrai elle était dans un naos, l'équivalent du choeur dans les temples grecs. Sauf que ceux-ci avaient une décoration faites de bas-reliefs et de statues en calcaire, alors que ce décor est typique de l'art chrétien baroque. Cette gravure est un excellent travail de réappropriation d'une oeuvre antique dans la représentation contemporaine. Enfin, le temple d'Artémis est un bâtiment de style néerlandais comme il en existait à l'époque de la gravure, il est fort éloigné du véritable temple grec dédié à Artémis et dont les formes ne diffèrent pas de ce qu'on connait habituellement pour de tels temples.
Ces visions sont donc fortement influencées par l'artiste qui y mit un regard contemporain. Son travail n'est donc pas documentaire comme il était sensé l'être, il ne montre qu'une vision des merveilles de l'antiquité au XVIe siècle, en Europe.
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