Le phare d'Alexandrie est la dernière des sept merveilles du Monde. Situé comme son nom l'indique dans la ville égyptienne d'Alexandrie, il a été construit à partir de 297 avant JC et les travaux aurait duré 15 ans seulement, une hypothèse désormais communément admise dans la communauté scientifique. Le gouverneur de l'Egypte était alors Ptolémée Ier, qui ne vit jamais le phare fini puisqu'il décéda pendant les travaux. Ces derniers furent terminés sous le règne de son fils Ptolémée II en 283 avant JC.
Un peu d'histoire...
Il faut savoir que l'Empire d'Alexandre le Grand, Macédonien ayant conquis en un temps record un empire qui reliait l'Occident et l'Orient, disparu en 323. Son empire fut partagé à ses généraux. Ptolémée fut nommé satrape d'Egypte (un satrape était un gouverneur répondant de ses actes au roi), il prit son indépendance en 303 et dirigea son royaume jusqu'en 283, année de sa mort. Son fils Ptolémée II prenant sa suite, il est donc le fondateur de la dynastie ptolémaïque qui régna sur l'Egypte jusqu'en 30 avant JC, année de la conquête romaine.
Au IIIe siècle avant JC Alexandrie était un port égyptien essentiel, le plus important du pays, c'était la porte d'entrée maritime du pays. Héritière du passé prestigieux de l'époque pharaonique elle était un centre de la connaissance, essentiellement dans les domaines de la littérature, les sciences, les mathématiques, l'astronomie et la médecine. Beaucoup de découvertes ont lieu durant cette période d'une intense activité culturelle favorisée par une certaine opulence, la ville bénéficiant de ressources suffisantes pour vivre richement, de même que le royaume.
Côté architecture, ce sont essentiellement les monuments qui sont remarquables. La ville se couvre d'édifice dont le but est de marquer la puissance du royaume. Ces monuments sont construits au fil du temps, à des époques différentes. Vers la fin du IIIe siècle avant JC la population s'était accrue considérablement. Le port avant une forte activité, c'est autour de lui que se construira le fameux phare.
Les phares avant le IIIe siècle
A partir du moment où le commerce maritime s'est développé il s'est fait sentir le besoin de repérer rapidement le port de destination, l'intérêt des phares fut évident dès le départ. La pratique consistant à allumer des feux sur des promontoires étaient courantes. Le Pirée, le port d'Athènes, en est un exemple ancien puisqu'on y a retrouvé des traces de plusieurs phares datant pour les plus anciens du Ve siècle avant JC, soit deux cents ans avant le phare d'Alexandrie. Ces traces se trouvent près du tombeau de Thémistocle ainsi qu'à l'entrée de l'anse de Mounychia. Il y en a d'autres sur le détroit du Bosphore. L'un des phares les plus anciens est celui de Phanari, il date du VIe siècle avant JC. De taille modeste (2m54), il se compose d'une tour cylindrique de 3m50 de diamètre au sommet duquel a été mis en place des dalles de grès sur lesquelles le feu était maintenu.
A cette époque les bateaux se repéraient avec la fumée du feu en journée et l'éclat des flammes la nuit, une technique qui ne sera pas amélioré avant des siècles.
La côte d'Alexandrie
Alexandrie étant au IIIe siècle avant JC une ville de grande importance, un lieu de science tout comme de pouvoir, elle devait être facilement identifiable pour les marins qui s'approchaient de la côte. Mais ils savaient qu'était était dangereuse, elle est remplie de haut-fonds et de récifs affleurant l'eau, voire restant légèrement immergés. Nombre de bateaux avaient coulés avant de parvenir à s'abriter derrière l'île de Phare et ses deux anses naturelles. La présence d'un phare était une évidence, mais il n'y avait pas de lieu en hauteur le long de cette côte désespérément plate. C'est pourquoi Ptolémée Ier prit la décision de faire un monument emblématique à l'entrée du port, monument qui servirait tout à la fois de symbole de puissance de la ville et de point de repère maritime.
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