Le Christ rédempteur est une œuvre d’art mettant en jeu l’ingénierie, l'architecture et la sculpture. C’était une évidence pour l'architecte et ingénieur Heitor da Silva Costa - l’auteur du projet - qui souligna l'importance de la rigueur mathématique dans l'œuvre du Christ Rédempteur dont la hauteur (38 mètres avec le socle) correspond à un immeuble de 13 étages.
Le Christ rédempteur
Dans ses écrits Silva Costa définit le projet comme étant audacieux car la statue sera soumise à la fois à la complexité de la mise en œuvre mais aussi aux conditions climatiques, vents et foudres en tête. La partie la plus difficile, disait-il, était la construction des bras car la partie supérieure de la colline était trop petite pour accueillir un échafaudage. Le plateau fait seulement 15 mètres de large, soit la moitié de la distance entre les extrémités des doigts. En dépit de ces conditions défavorables, aucun ouvrier n’est mort pendant la construction (comme pour la la tour Eiffel). Sans compter que, à l'époque, l'accès routier au Corcovado n’allait pas au-delà des Paineiras. Heureusement, il y avait le train qui était entré en service en 1885, c’est lui qui transporta l’ensemble du matériel nécessaire à la construction. Il servit aussi au transport des ouvriers, des ingénieurs, mais aussi de toute personne utile au chantier, y compris les cantiniers, infirmiers, etc.
Le corps et les bras du Christ ont été étudiés par Silva Costa comme une œuvre d'ingénierie et d'architecture à part entière, et les mains et la tête comme de la sculpture. La dureté du béton a été adoucie par le revêtement en stéatite, un matériau utilisé précédemment par Aleijadinho dans quelques-unes de ses œuvres. La statue est donc couverte par de petits triangles (des tesselles), qui forment une grande mosaïque. L'auteur du projet a puisé son inspiration à partir de deux sources qu’il avait vues dans la galerie des arcades, sur les Champs-Elysées à Paris. A la demande de Dom Sebastião Leme (Evêque de Rio, promoteur de la statue), le monument reçu un cœur sur la face avant mais aussi à l’intérieur de la statue. C’est un détail qui humanise cette statue austère. Une grande importance a été donnée à ce cœur intérieur, il est la seule partie du monument le décorant de l’intérieur.
La force de la statue, sa longévité, c’est sa structure interne en béton armé. Ce matériau novateur dans les années 20 a permis la construction d’une architecture de piliers, poutres et dalles sur laquelle furent plaqués les tronçons du corps, coulés sur place, et la fixation des éléments préfabriqués : la tête et les mains. Le revêtement en stéatite contribue également à la protection de la structure.
D’après Maurício Brayner, un ingénieur ayant fait sa thèse sur le Christ rédempteur, le coût d'entretien est faible. Chaque jour, Brayner découvre un nouveau détail dans le Christ :
On se demande souvent comment je réaliserais ce travail si j’avais reçu cette commande de nos jours. Les solutions qui viennent à l'esprit ne manquent pas, mais leurs réalisations seraient toutes problématiques. On tenterait la grue, le monte-charge, le plan incliné, peut-être une pompe pour amener le béton au sommet de la colline, mais tout serait cher.
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