L'histoire de l'art est une matière scolaire enseignée à divers degrés dans l'Education Nationale. Elle a pour but l'enseignement des oeuvres artistiques qui ont été réalisé dans le passé d'un point de vue technique, historique, contextuel et symbolique. Elle s'attèle à mettre en évidence les artistes, leurs vies, leurs opinions et comment ces dernières ressortent à travers leurs oeuvres. Elle explique également l'impact d'une oeuvre sur le public dans un contexte culturel, démographique ou religieux propre à l'oeuvre.
Le Christ rédempteur est une statue monumentale mondialement connue, il est normal qu'on la trouve au programme de la plupart des cursus. La suite de cette page fournit des explications qui peuvent utilement se retrouver dans une étude de ce monument, que se soit pour des écoliers, des collégiens, des lycéens ou des étudiants. A chacun de puiser dans ces ressources les informations dont il a besoin.
Méthodologie de l'histoire de l'art
La mise en oeuvre de l’enseignement de l’histoire des arts s’appuie sur trois éléments de l’enseignement de l’histoire des arts :
- Périodes historiques
- Domaines artistiques
- Listes de thématiques
Il parait donc normal de retrouver les réponses à ses 3 éléments dans les devoirs d'histoire de l'art. De plus les oeuvres sont analysées à partir de quatre critères au moins : formes, techniques, significations, usages. C'est à travers ces quatre critères que nous allons étudier le Christ rédempteur de Rio. Voyons d'abord ce qu'elles comprennent avant de les détailler précisément :
Analyse des formes
Ce critère consiste à étudier les catégories, les types, les genres, les styles artistiques, la structure ou la composition. Ce critère est probablement le moins important en ce qui concerne le Christ rédempteur.
Analyse des techniquesCe deuxième critère concerne l'étude des matériaux, des matériels, des outils, des supports, des instruments, mais aussi des méthodes et des techniques corporelles, gestuelles, instrumentales qui ont été utilisés pour sa construction. Ce critère n'est pas non plus le plus intéressant en ce qui concerne le Christ rédempteur.
Analyse des significationsTroisième critère dans la description d'une oeuvre, il approche les messages (émis, reçus, ou interprétés), les sens (usuel, général, particulier, les variations des sens dans le temps et l’espace), le code, le signe (signifiant / signifié), la réception, l’interprétation, le décodage et le décryptage. Ce critère est probablement le plus important concernant le Christ rédempteur.
Analyse des usagesLe dernier critère d'étude conduit à comprendre la fonction, l’emploi, les catégories de destinataires et d’utilisateurs, la destination, l’utilisation, la transformation, les rejets, ou les détournements de l'oeuvre. Cette partie est assez importante mais elle n'a pas besoin d'un développement particulièrement long en ce qui concerne le Christ rédempteur.
Enfin, il est important de donner son ressenti sur l'oeuvre, ce qu'elle évoque pour soi. Cette partie étant purement subjective, elle ne peut être développée ici, et pourtant je vous fournis un court texte donnant mon propre ressenti sur la statue.
Présentation du Christ rédempteur
Il est impossible de faire un dossier, un devoir, un texte sur le Christ rédempteur de Rio si on ne le commence pas par une courte description du contexte dans lequel il a été construit, de son auteur et de l'oeuvre elle-même.
Introduction
Le Christ rédempteur de Rio est une statue monumentale située au sommet du Corcovado, l'un des pics de la ville brésilienne de Rio-de-Janeiro. Visible de la ville, elle a un rôle religieux fort de protection la ville mais aussi un rôle symbolique de représentation du Brésil. Elle a été réalisée par Heitor da Silva Costa, ingénieur brésilien qui la fit fabriquer par le français Paul Landowski. La première pierre fut posée le 4 avril 1922 et l'inauguration eut lieu le 12 octobre 1931. La raison pour laquelle elle fut commandée est classique pour cette époque, il s'agissait officiellemen de commémorer le centenaire de la République Brésilienne, mais la raison réelle était d'accroitre la force de la religion catholique au Brésil. D'ailleurs le projet sera en grande partie promu, suivi et inauguré par l'Eglise catholique.
L'évènement le plus marquant dans la construction de la statue fut le manque d'expérience du constructeur da Silva Costa, qui avait proposé une statue infaisable et ne parvenait pas à définir un projet acceptable. C'est donc entouré d'une équipe de spécialistes européens qu'il parvint à la réaliser concrêtement, l'un la redessinant, l'autre la construisant, le 3e choisissant les matériaux, un autre calculant les forces en jeu, un dernier dessinant le visage, etc.
Depuis son inauguration ce monument est devenu l'un des plus visités du Brésil.
Comment s'inscrit-elle dans les oeuvres de son époque ?
Le contexte dans lequel la statue de Rio fut édifiée est celui d'une république américaine jeune d'un siècle, durant la 1er moitié du XXe siècle. A cette époque les Etats-Unis n'étaient pas encore cette grande puissance que nous connaissons de nos jours, l'Europe avait encore une place dominante dans le monde. Les artistes étaient européens pour la plupart, et chaque monument érigé dans le monde était une oeuvre d'un de ces artistes français, britanniques, roumains ou italiens.
Trente ans auparavant un français, Auguste Bartholdi, érigea la statue de la Liberté dans le port de New-York. Cette époque était celle de la confrontation des grandes puissances mondiales pour poser leurs dominations coloniales, quelles soient militaires, culturelles ou artistiques. Durant les années 20/30 du XXe siècle cette confrontation s'était déjà largement étiolée, les puissances étant déjà parvenu à un équilibre précaire mais fiable. La construction du Christ rédempteur n'était donc pas dû à la volonté d'assoir la suprémacie du Brésil dans le Monde mais seulement de développer le Christiannisme dans ce pays déjà largement asquis à sa cause.
On imagine les questions que se sont posées les constructeurs pour parvenir à l'édifier : Une statue de 30m en haut du Corcovado semble plus simple à faire que cette fameuse statue de la Liberté, certes mise dans le port de New-York, mais surtout haute de 50m, à ériger sur un piédestal aussi haut qu'elle. Et pourtant les difficultés seront bien supérieures à ce qu'ils pouvaient croire au départ, preuve que la construction de cette statue devait être considéré comme évidente à construire si on la compare aux autres oeuvres de l'époque.
On peut aussi faire un arrêt sur le style artistique. Les années 30 sont celles du style Art-déco, un style que l'on retrouve un peu partout... dans le monde. C'est étonnant quand on y pense de trouver des bâtiments art-déco sur le littoral de Miami, dans les stations balnéaires de Normandie et sur des bâtiments de Saïgon. Qu'un style artistique se soit développé de façon aussi tentaculaire est surprenant, mais c'est une preuve de l'amélioration du traffic international des personnes du début du XXe siècle, une amélioration qui permit la circulation des idées tout autant que des marchandises et qui fit arriver aux quatre coins de la planète ce style si particulier qu'est l'art-déco. Au point qu'il sera utilisé par le designer de la statue de Rio. De nos jours le Christ rédempteur est la statue monumentale art-déco la plus imposante au monde.
Analyse des formes
La statue du Christ rédempteur fait partie, comme son nom l'indique, du domaine de la statuaire. Il s'agit d'une statue en ronde-bosse, terme désignant une sculpture qui n'est ni en bas-relief, ni en haut relief. On peut faire le tour d'une statue en ronde-bosse, ce qui n'est pas le cas des deux autres types de statues.
Le style artistique choisi est l'art-déco, comme indiqué ci-dessus. Il s'agit d'un courant artistique essentiellement architectural qui se caractérise par une épuration et un adoucissement des formes. "Epuration" signifie que l'artiste va limiter le nombre de traits sur l'oeuvre, il va la considérer sous la forme de blocs massifs distincts les uns des autres. "Adoucissement" signifie qu'il va utiliser les lignes droites et les courbes régulières pour rendre son oeuvre schématique. On reconnait de nos jours le style art-déco à ses longues lignes verticales ou horizontales agrémentées de lignes en demi-cercles. Le Christ rédempteur a donc suivi le style de l'époque, alors qu'au contraire sa soeur New-Yorkaise avait adopté le style néo-classique qui était en vigueur au XVIIIe siècle et jusqu'en 1830. La statue de la Liberté a donc été construite suivant un style ancien (elle fut inaugurée en 1886).
Sinon d'un pont de vue plus général le christ rédempteur de Rio est ce qu'on appelle une "statue titanesque", ou "statue monumentale". Elle mesure 30m de haut et elle est juchée sur un piédestal de 8m de haut. Plutôt fine, elle représente le christ les bras tendus en signe de ralliement. Cette position met en avant une volonté de l'artiste à faire une statue statique, sans mouvement. Le Christ semble arrêté, parfaitement immobile. Le style art-déco accentue cette impression d'immobilité puisqu'il simplifie les traits du Christ, le contemplateur ne voit pas les plis de la toge par exemple, plis qui peuvent donner l'impression du mouvement. Il ne voit pas non plus les traits précis du visage, qui là aussi pourraient donner une impression de mouvement.
L'emplacement de la statue participe aussi à sa forme dans la mesure où elle est placée au sommet du Corcovado, un des nombreux pics de Rio. Mais pas n'importe lequel, le plus proche de la ville, celui qui a une paroi verticale. Mettre la statue là haut la rend visible de toute la ville. La forme de la statue, bras en croix, se supperpose à la forme ogivale du Corcovado, formant un ensemble que les Cariocas voient au quotidien.
Analyse des techniques
L'analyse des techniques pour le Christ rédempteur est un chapitre un peu plus long que les autres. Il décrit comment a réellement été fabriqué la statue.
On peut donc se l'imaginer facilement, un projet de cette ampleur demande de nombreuses compétences. On dénombre celles nécessaires lors de l'établissement du projet (dessinateur par exemple) et celles qui ont été mises en oeuvre pour son exécution. Enfin, il faut certaines autres compétences pour sa maintenance.
Avant projet
Ca peut paraître incroyable mais le projet présenté par Heitor da Silva Costa, ingénieur brésilien qui remporta le concours pour l'édification d'un monument pour les 100 ans de la République du Brésil, se présentait sous la forme d'un croquis essentiellement, plus quelques documents expliquant comment réaliser la statue qui figurait sur cette copie. En comparaison le projet de la tour Eiffel se composait de milliers de pages, dessins techniques et autres feuilles de calcul. Les compétences nécessaires à l'obtention de l'accord furent réduites, il fallut seulement avoir l'âme artistique et proposer un dessin cohérent.
Par contre, dès l'acceptation tout c'est compliqué puisque la réalisation technique d'une telle statue ne pouvait pas se faire, après diverses simulations. Da Silva Costa se rendit en Europe pour rencontrer différentes personnes pour l'aider. La statue du Christ rédempteur est donc le résultat d'un travail d'équipe. Le dessin définitif fut fait par l'artiste Carlos Oswald, c'est celui-ci qui sera réellement fait. Le choix du matériau se posa à ce moment, puisqu'il fallait un matériau capable de supporter des forces énormes, les bras du Christ étant particulièrement lourds. Da Silva Costa choisit le béton.
Ce matériau était moderne dans les années 1930, si il était déjà assez populaire il n'y avait que peu de personnes qui était capable de le doser correctement, de comprendre les mécanismes chimiques à l'origine de la solidification du ciment. Il a donc fallut faire intervenir la bonne personne pour ça, ce fut Albert Caquot, un ingénieur français qui s'en était fait une spécialité. Le Christ rédempteur nécessita donc des compétences en calcul de la résistance du béton.
Durant la construction
Durant la construction il faut aller en Europe pour trouver les premières techniques. En effet la statue fut tout d'abord construite en argile dans un atelier parisien par Paul Landowski, un artiste français. Elle le fut d'abord à échelle réduite bien sûr, et une fois fait ce modèle réduit a été tronçonné en plusieurs morceaux et reproduit en taille réelle. L'étape suivante a consisté à créer des moules en bois à la taille correcte. Une problèmatique à du être mise en avant à ce moment : Comment faire un moule d'un modèle en argile ?
Le problème avant été résolu par Auguste Bartholdi lorsqu'il construisit la statue de la Liberté, mais ce n'est pas ce mécanisme qui a été employé ici. Bartholdi avait fait un modèle en platre sur structure de bois et chaque plaque de cuivre était martellée jusqu'à épouser la forme idéale. Chez Landowski, la statue du Christ rédempteur étant plus simple il s'est contenter de créer le moule ex-nihilo, c'est à dire sans point de départ pouvant l'aider, juste en mesurant le moule en argile. Il faut dire que le style art-déco de ce monument simplifie largement sa structure, toute droite.
Le visage du Christ a fait l'objet d'une attention particulière. On l'a confié à Gheorghe Leonida, un sculpteur roumain, qui travailla de la même façon que Landwski. Une fois tous les moules fait ils furent embarqués sur un bateau qui les emmena jusqu'à Rio. Là, da Silva Costa les fit monter au Corcovado où on les remplit de béton selon les directives d'Albert Calquot. Une fois sec les tronçons étaient montés les uns sur les autres par un échafaudage de grande taille monté au sommet du Corcovado.
Pour monter les matériaux de construction ainsi que les ouvriers en haut il n'existait, à l'époque, que deux moyens : La route et le train. C'est le train qui fut choisi. Pendant 4 années ce train n'a servi qu'à ça, il était dédié au chantier.
Le revêtement de la statue a également nécessité des compétences techniques particulières : La mosaïque. En effet si on la regarde de près on constate qu'elle est recouverte d'une ¨grande quantité de pierres triangulaires - pour la plupart - d'une couleur uniforme. Il s'agit de stéatite. C'est un epierre qui a pour caractéristique d'être très peu soumise aux variations de température tout en restant une roche tendre. Cette pierre a été concassée en morceaux qui furent polis avant d'être appliquée en parement sur toutes les parties de la statue, formant une gigantesque mosaïque. Si l'on en croit Heitor da Silva Costa c'était la première fois que l'on appliquait la technique de la mosaïque à une statue monumentale. Les morceaux furent brisés à la main par une armée de femmes, celles-ci marquaient parfois des mots au dos des morceaux de façon à ce que leurs textes soient pour toujours prises dans la robe du Christ.
L'emploi de cette pierre a eu un effet négatif de nos jours. Lors de la dernière grande rénovation, en 2010 on a constaté que la carrière d'où étaient tirées les pierres était épuisée, du coup il était impossible de retrouver exactement la même couleur. On employa alors des pierres similaires et à la couleur légèrement différente, mais cette différence est si minime qu'on ne peut pas distinguer à l'oeil nu, quand on regarde l'ensemble de la statue.
De nos jours
De nos jours il est bien plus facile d'intervenir sur le Chirst rédempteur, à Rio. Les techniques de rénovation ont surtout été utilisé lors de la restauration du monument en 2010. A cette occasion la statue fut entièrement étudiée. De nombreuses pierres du parement furent remplacées, mais la structure même du monument n'a pas été un sujet d'inquiétude. Les interventions techniques sur cette statue consistent essentiellement à la réparer lorsque la foudre la touche, ce qui arrive plusieurs fois par an.
Analyse des significations
Que signifie le Christ rédempteur ? Quel message passe t-il ? Voila à les questions auxquelles cette partie doit répondre.
Cette partie contient peu d'éléments car la signification de cette statue est évidente, elle ne contient pas de messages cachées. Il s'agit d'une statue à vocation évangélisatrice, elle a été conçu pour mettre en évidence la foi chrétienne auprès de la population de Rio. Plus exactement, il s'agit d'une statue catholique. A ce sujet, lors de son édification, une vague de protestations à vu le jour pour marquer la désaprobation de la communauté protestante, mais celle-ci s'est rapidement calmée. Il faut dire que la communauté catholique est bien plus importante à Rio, donc les protestants étaient noyés dans la masse, et la beauté de la statue a permis son acceptation dans le paysage carioca.
La position et le nom de la statue vont de paire. Le "Christ rédempteur" est un Christ qui accorde sa rédemption au peuple. Le geste consistant à ouvrir les bras en signe d'accueil est lié à la rédemption. Le Christ accueille et pardonne aux pécheurs. Son visage inexpressif accroit la mysticité de la statue, il a un air sévère et neutre à la fois. C'est tout l'art de l'artiste roumain Gheorghe Leonida que d'être parvenu à ce résultat. De plus le style art-déco, un style épuré, accroit également la sensation d'être en relation avec un être supérieur.
La situation de la statue favorise également la mysticité du monument. Elle est placée sur le Corcovado, un des pics les plus hauts de Rio, mais aussi l'un des plus proches de la ville. Au sommet d'une telle aiguille le Christ parait dominer la ville, encore une attitude propre à la religion.
Enfin, dernière preuve de l'attribution religieuse de cette statue, il faut savoir qu'elle se trouve sur un socle de 8m de haut (qui lui permet de dominer la foule même lorsqu'elle est à ses pieds) contenant une chapelle, la chapelle Notre Dame d'Apariceda. Cette chapelle est toujours consacrée et on y pratique des offices régulièrement.
Analyse des usages
Faire une analyse des usages revient à se poser la question de l'utilité de l'oeuvre. Ici, quelle est l'utilité de la statue du Christ rédempteur ?
En fait la réponse va beaucoup dépendre de l'endroit où l'on se trouve, et son rapport à la religion catholique. Au Brésil la foi catholique est très importante, et la mondialisation provoque un brassage des personnes, et donc des cultures. Confronté comme à peu près partout dans le monde à la mixité de la société le Christ rédempteur a un rôle de phare rappelant que la création de la République Brésilienne s'est faite sur la base de la religion catholique. Le monument a été construit pour renforcer la foi dans le pays, il a toujours ce rôle.
D'ailleurs lors de l'anniversaire du monument, pour ses 80 ans, plusieurs copies ont été faites du Christ rédempteur (à échelle réduite, bien sûr) et on été envoyé dans le monde pour favoriser la foi. Une de ces copies a été très remarqué à l'entrée de la cathédrale Notre Dame de Paris, pendant quelques semaines. Il est intéressant de constater la popularité d'un monument à travers le nombre de répliques qui sont faites dans le monde. Pas de surprise, pour le Christ rédempteur ce nombre est très élevé, et on les trouvent essentiellement en Amérique du Sud.
Mis bien sûr ce n'est pas le seul. Pour les personnes non-croyantes, le monument est le symbole de la ville de Rio, du Brésil et d'un point de vue plus large de l'Amérique du Sud. Et curieusement c'est le symbole de Rio qui est le moins prégnant puisque la ville possède d'autres symboles tout aussi importants, mais qui n'ont pas valeurs de symboles à l'échelle du pays : Le pain de sucre par exemple, la plage de Copacabana ou d'Ipanema ou même le stade du Maracana, mondialement connu mais qui ne peut pas prétendre à être le symbole du Brésil. PAr contre, le Christ rédempteur l'est, sans aucun doute. C'est lui qui est utilisé pour schématiser ce pays à l'étranger, systématiquement. Et si on veut élargir le territoire et choisir un symbole de l'Amérique du Sud, on tombera inévitablement dessus, avec la tour Eiffel pour symboliser l'Europe et la Statue de la Liberté pour l'Amérique du Nord, par exemple.
A présent, posons nous la question du destinataire : A qui est destiné ce monument. Là encore il n'y a pas de surprise, le monument est avant tout destiné aux catholiques, le but étant de raffermir leur foi. Mais à part ça, comme il a valeur de symbole, la ville de Rio a organisé dès sa construction des visites, et de nos jours on peut dire que le monument est essentiellement destiné aux touristes visitant la ville de Rio. La proportion de locaux le visitant est très faible, ce sont vraiment les étrangers qui organisent leurs montées sur place.
On le voit donc, le message est simple mais il dépend de la vision que l'on porte à la foi catholique : Pour les croyants, il s'agit d'un monument destiné à montrer la puissance de la religion catholique, pour les non-croyants, c'est plutôt un symbole touristique de Rio.
Sentiments personnels
Il est toujours difficile de donner des lignes directrices pour l'étude de la statue lorsqu'il s'agit de donner son sentiment personnel, tout simplement parce que si il est personnel, le sentiment ne peut être reproduit tel quel pour d'autres. Toutefois je me permets d'écrire ici les impressions opposées qui ressortent de l'étude de la statue.
Tout d'abord la position de la statue, son emplacement, son état statique et même son style art-déco, épuré, rend cette oeuvre intemporelle, ça lui donne une force mystique qui traverse le temps. La contempler donne la même sensation que ce qu'on pu ressentir les habitants de Rio dans les années 30. Ce calme, cette sérénité est approximativement identique à celle de la statue de la Liberté, à New-York. Seule la dimension mystique la différentie du Christ rédempteur. C'est par exemple le contraire de la "Renaissance Africaine", une autre statue monumentale de 52m de haut (au Sénégal, ) qui montre au contraire un dynamisme assumé et réussi.
Mais le fait d'être un non croyant me pousse à considérer cette statue uniquement comme une oeuvre d'art et donc d'y voir l'exploit technique, les savoir-faire qui ont été utilisés pour la construire plus que sa dimension religieuse. Du coup elle parait moins solennelle que ce pour quoi elle était prévue. Il n'empèche qu'il s'agit là d'un très beau monument, réalisé dans des conditions difficiles et qui mérite un coup de chapeau à ceux qui l'ont édifié.
Voir aussi :
Description du Christ rédempteur.