L'état du Bihar se trouve à l'est de l'Inde. Il compte 83 millions d'habitants sur une superficie de 94160 km2. La capitale est Patna et la langue officielle est l'hindi. L'état est traversé d'ouest en est par le Gange et possède donc une plaine alluviale très fertile. L'agriculture est la principale activité économique de l'état. Les cultures se font essentiellement le long du bassin du Gange (cannes à sucre, riz, blé, pommes de terre, tabac, jute, etc.). À part les usines de sucre, il y a peu d'industries et l'état est pauvre.
L'état du Jharkhand fut crée en l'an 2000 pour répondre aux revendications des populations tribales (Adivasi). Ses 27 millions d'habitants se répartissent sur une superficie de 79710 km2. L'état est dominé par le plateau minier du Chotanagpur (une des régions minières les plus riches du monde et la principale de l'Inde). On y extrait principalement le charbon, le fer, la bauxite, le cuivre et le mica.
Histoire
L'histoire de cette région est très ancienne et fut marquée par d'importants événements religieux. C'est au Bihar, à Bodhgaya, que le prince Siddhartha Gautama atteignit l'illumination et devint le Bouddha. C'est à Pawapuri que naquit Mahavira, le 23e Tirthankara, considéré comme le fondateur du jaïnisme. C'est également au Bihar que le dixième gourou du sikhisme, Gobind Singh, naquit.
Mais l'histoire du Bihar reste surtout marquée par la dynastie Maurya et notamment par les règnes de Chandragupta (IVe siècle avant J.C.) et d'Ashoka (IIIe siècle avant J.C.) qui firent de Pataliputra (aujourd'hui Patna) une des villes les plus développées de l'Inde.
Les dynasties Gupta régnèrent jusqu'à la fin de l'antiquité sur le Bihar puis ce furent les Pala qui gouvernèrent jusqu'à l'arrivée des musulmans au XIIe siècle. Le Bihar perdit alors son influence politique et économique. La seule personnalité remarquable de la période moghole fut Sher Shah au XVIe siècle.
Les britanniques placèrent le Bihar sous la présidence du Bengale jusqu'en 1912. À cette date le Bihar et l'Orissa furent réunis en une seule province. Ce n'est qu'en 1935 que la Province du Bihar devint une unité administrative de la colonie en tant que telle. À l'indépendance cette province devint un état de la république. En novembre 2000 le Bihar fut quasiment coupé en deux pour permettre la création de l'état du Jarkhand au sud.
Carte des provinces du Bihar et du Jarkhand
Carte du Bihar et du Jarkhand
Patna
Patna, capitale de l'état du Bihar, est l'une des plus anciennes villes du monde. Historiquement sa création remonte au roi Ajatshatru quand il décida de bâtir un petit fort sur les rives du Gange dans un endroit alors appelé Pataligram. Nous sommes alors au VIe siècle avant J.-C. La ville est rebaptisée Pataliputra et elle va dominer la région jusqu'au Ve siècle après J.-C. Elle sera un grand centre de culturel et d'enseignements.
Vers 273 avant J.-C. le grand empereur Ashoka remplace les palissades en bois par des remparts de pierre. Les constructions érigées à cette époque impressionnent tous les voyageurs de passage et la réputation de la ville dépassera les frontières. Malheureusement la chute de Pataliputra sera rapide. Au Ve siècle elle est saccagée par les grecs puis dévastée par les inondations. La ville ne sera "redécouverte" qu'au XVIe siècle par Sher Shah Suri et baptisée Patna. Elle sera ensuite contrôlée par les moghols puis par les nawabs du Bengale. C'est à Patna que les britanniques bâtirent leurs premières usines en 1620. Ils prendront définitivement le contrôle de la ville en 1764 après la bataille de Buxar.
Le Golghar
Ce bâtiment ovoïde de 29 mètres de haut fut construit par John Garstin en 1786 dans le but de stocker du grain. Les britanniques voulaient ainsi éviter que se reproduise la famine qui avait frappé la région en 1770. Ce silo pouvait stocker jusqu'à 140 000 tonnes de grains mais il ne fut jamais rempli. L'escalier qui l'entoure permet de monter au sommet où une terrasse offre une vue sur la ville.
Le Golghar
Le Har Mandir
Construit au coeur de la Vieille Cité, le Palais de la Cité est composé de bâtiments entre lesquels ont été construits des cours intérieures et des jardins. Les bâtiments n'ont pas tous été érigés à la même époque. Le Chandra Mahal occupe la partie centrale. Le rez-de-chaussée abrite un musée. À l'intérieur du palais plusieurs salles méritent le détour notamment la Diwan-i-Am et ses manuscrits anciens en sanskrit et persan, et la Diwan-i-Khas et sa galerie de marbre.
Le Har Mandir
Le musée de Patna
Construit au coeur de la Vieille Cité, le Palais de la Cité est composé de bâtiments entre lesquels ont été construits des cours intérieures et des jardins. Les bâtiments n'ont pas tous été érigés à la même époque. Le Chandra Mahal occupe la partie centrale. Le rez-de-chaussée abrite un musée. À l'intérieur du palais plusieurs salles méritent le détour notamment la Diwan-i-Am et ses manuscrits anciens en sanskrit et persan, et la Diwan-i-Khas et sa galerie de marbre.
Le musée de Patna
Le musée de Patna
La bibliothèque orientale de Khuba Baksh
Cet endroit est célèbre pour ses superbes manuscrits arabes et persans, pour ses peintures et pour ses livres parmi lesquels des pièces rapportées d'Espagne lorsque les arabes durent quitter la péninsule.
Bodhgaya
Bodhgaya est le plus important centre de pèlerinage bouddhiste du monde. C'est en effet ici que Bouddha atteignit l'Éveil, sous un arbre (un banian) dont un des rejets est encore vivant. De nombreux sanctuaires et édifices bouddhistes furent élevés sous le règne d'Ashoka mais seuls quelques uns sont encore visibles.
De nombreuses personnes, moines ou curieux, viennent ici pour passer quelques semaines hivernales dans des centres de méditation.
Le temple de Mahabodhi
Ce bâtiment ovoïde de 29 mètres de haut fut construit par John Garstin en 1786 dans le but de stocker du grain. Les britanniques voulaient ainsi éviter que se reproduise la famine qui avait frappé la région en 1770. Ce silo pouvait stocker jusqu'à 140 000 tonnes de grains mais il ne fut jamais rempli. L'escalier qui l'entoure permet de monter au sommet où une terrasse offre une vue sur la ville.
Le temple de Mahabodhi
Les monastères bouddhistes
Les pays à forte population bouddhiste ont construit chacun un monastère ou un temple à Bodhgaya. On peut ainsi visiter un temple thaïlandais, japonais, birman, chinois, vietnamien, etc. Certains de ces monastères organisent des stages de méditation.
Gaya
Cette ville tire son nom de Gayasura (asura signifie démon), le fils de Tripurasura. Gayasura possédait le pouvoir d'envoyer au paradis tous ceux qui le touchait. Cela embêtait beaucoup Yama, le dieu de la mort, qui demanda à Vishnu de tuer Gayasura. Vishnu accéda à cette requête tout en assurant à Gayasura que la terre qui recouvrirait son corps serait sacrée et s'appellerait Gaya Ksetra. La ville de Gaya est donc vénérée par les hindous qui y viennent pour demander le salut de leurs défunts. Pour cela ils offrent des gâteaux funéraires (les pindas) en offrande.
Le temple de Vishnupada
Haut d'une trentaine de mètres et construit en 1787, ce temple hindou abrite l'empreinte du pied de Vishnu. Celle-ci mesure 40 cm de long et 15 de large et se trouve incrustée dans une roche placée dans un bassin d'argent de 1,2 mètre de diamètre.
L'Akshya Vat
Situé non loin du temple de Vishnupada, ce banian aurait été béni par Sita, l'épouse de Rama, lui conférant ainsi l'immortalité. Les bouddhistes le vénèrent également car Bouddha aurait médité sous cet arbre avant de se rendre à Bodhgaya.
Les grottes de Barabar
Situées à une trentaine de kilomètres de Gaya, ces grottes ont été excavées vers -200 avant J.-C. Deux grottes contiennent des inscriptions de l'empereur Ashoka. L'intérieur est remarquablement lisse, notamment celui de la grotte Sudama. La grotte Loma Rishi possède une magnifique façade sculptée, d'inspiration bouddhiste.
Les grottes de Barabar
Rajgir
Rajgir fut la capitale du royaume Magadha jusqu'à ce que Ajatshatru l'installe à Patna au Ve siècle avant J.-C.. À l'époque la ville s'appelait Rajagriha ou Girivraja. Rajgir est une ville sacrée pour les bouddhistes. Bouddha y passa plusieurs années, prêchant sur la colline Griddhakuta où il convertit le roi Bimbisara, père de Ajatshatru. Le premier concile bouddhiste se serait tenu non loin de la ville, six mois après la mort de Bouddha.
Rajgir est également sacrée pour les jaïnas car le vingtième tirthankara y serait né et Mahavira y aurait séjourné. La ville attire aujourd'hui les touristes en raison du climat et de la présence de sources d'eau chaude.
La colline Griddhakuta
C'est à cet endroit que Bouddha se retirait lors de la saison des pluies pour méditer et délivrer des sermons. Un escalier taillé dans la roche à flanc de colline permet d'accéder aux deux grottes naturelles qui lui servaient de refuge.
La colline Griddhakuta
Le Venuvana Vihar
C'est sur ce site que le roi Bimbisara fit construire un monastère pour que Bouddha puisse méditer. Non loin se trouvait le bassin de Karanda dans lequel le fondateur du bouddhisme faisait ses ablutions.
Le Stupa Vishwa Shanti
Construit par les japonais sur la colline Ratnagiri, ce stupa de 38 mètres de haut abrite quatre statues de Bouddha représentant les quatre stades de sa vie (naissance, éveil, enseignement, mort). On peut accéder au sommet de la colline par un télésiège.
Les ruines du fort d'Ajatshatru
Le fort fut construit par Ajatshatru au VIe siècle avant J.-C. c'est ici qu'il emprisonna son père. Les archéologues ont découvert les restes d'un stupa contemporain de Bouddha.
Les ruines du fort d'Ajatshatru
Nalanda
Nalanda a une histoire très ancienne. Bouddha et Mahavira, les fondateurs du bouddhisme et du jaïnisme, se rendirent fréquemment dans la ville. Elle est aussi le lieu supposé de la naissance de Sariputra, un des grands disciples de Bouddha. Mais c'est surtout grâce à son université fondée au Ve siècle avant J.-C. que Nalanda acquit une grande renommée en Asie.
Les ruines de l'université
Cette université fut fondée par les rois Gupta. On y enseigna les textes bouddhistes et hindouistes. À la grande époque elle comptait plus de 10000 étudiants et 1500 professeurs. L'université prospéra grâce au patronage des rois qui y faisaient construire des stupas, des monastères ou des temples. La plupart des bâtiments ont été construits plusieurs fois les uns au-dessus des autres, la plupart du temps en briques rouges.
Ce centre d'enseignement fonctionna jusqu'à la fin du XIIe siècle, époque à laquelle elle fut pillée par les afghans. Elle tomba alors en ruines. Aujourd'hui celles-ci couvrent 12 hectares. Les archéologues ont découvert neuf niveaux d'occupation. La plus importante structure visible est le Grand Stupa, entouré de constructions érigées à différentes périodes.
Les ruines de l'université
Les ruines de l'université
Le musée archéologique
Ce musée regroupe les objets découverts sur le site de l'université. Il montre à quel point l'université avait développé ses écoles de sculptures et de peintures. On peut y voir des bronzes, des manuscrits et d'autres objets des grandes périodes Maurya et Gupta. D'autres collections regroupent des plaques de pierre et de cuivre recouvertes d'écriture, des pièces de monnaie, des poteries, etc.
Sasaram
Cette ville de l'ouest du Bihar se trouve sur la Grand Trunk Road, célèbre route traversant l'Inde d'est en ouest depuis le moyen-âge. Cette voie de communication commerciale connut un grand développement sous les moghols et fut réaménagée par l'architecte Aliwal Khan sous le règne de Sher Shah au milieu du XVIe siècle.
Le mausolée de Sher Shah
Situé au milieu d'un petit lac artificiel ce bâtiment massif fut construit à la mort de Sher Shah en 1545. Sa coupole mesure 46 mètres de haut pour 22 mètres de diamètre soit 4 de plus que le dôme du Taj Mahal. Les murs sont décorés de motifs géométriques bleus, rouges, blancs, jaunes. La tombe de Sher Shah se trouve dans la chambre octogonale centrale.
Le mausolée de Sher Shah
La tombe de Hassan-Sur-Khan
Hassan Khan était le père de Sher Shah et il fut lui aussi enterré à Sasaram. Entouré d'une enceinte fortifiée, le bâtiment construit en 1535 a toutefois moins bien résisté au temps et à l'extension de la ville.
Voir aussi :