La première projection cinématographique en Inde eut lieu à Bombay le 7 juillet 1896. Il s'agissait de six films muets tournés par les frères Lumière. Harishchandra Bhatvadekar tourna les deux premiers films indiens en 1899. Le premier grand film indien fut réalisé en 1913 par Dada Saheb Phalke.
Le cinéma commença à devenir vraiment une industrie à partir des années 20. Il y eut de plus en plus de réalisateurs et de plus en plus de maisons de production.
Le 14 Mars 1931 Ardershir Irani réalisa le premier film parlant. Les années 30 virent le développement du cinéma en langue régionale et celui d'un cinéma "social" revendicatif. De très grands films furent tournés pendant les années 40 (Roti de Mehbood, Neecha Nagar de Chetan Anand, Kalpana de Uday Shanker...) Le premier festival international de cinéma se tint à Bombay en 1952. Le cinéma indien connut une petite révolution avec l'arrivée de Satyajit Ray. Il est le premier réalisateur indien a avoir reçu une récompense internationale. C'était le Grand Prix du documentaire au festival de Cannes en 1956 pour Pather Pachali. Ray était le chef de file de réalisateurs inspirés par le néoréalisme du cinéma européen. On peut citer Ritwik Ghatak et Mrinal Sen. Ray domina de sa stature internationale le cinéma indien jusque dans les années 70.
Les années 60 furent des années plutôt ternes. Les films étaient surtout tournés pour répondre à la demande du public au détriment de la qualité. On peut tout de même citer quelques très bonnes réalisations comme Gunga Jamna de Dilip Kumar, Bandini de Bimal Roy, Love in Tokyo de Pramod Chakravorthy, etc.
Les années 70 virent le développement du cinéma populaire et notamment des comédies musicales. Les scénarios étaient, et le sont toujours, construits sur les thèmes de l'amour et de la vengeance. La production cinématographique n'était pas l'apanage du nord. Le sud donna également de grands noms au cinéma indien (Balu Mahendra, Jayakantan, T.S. Ranga, P. Lankesh...) En 1989 la réalisatrice Mira Nair reçut la Caméra d'or au festival de Cannes pour Salaam Bombay.
Satyajit Ray
Aujourd'hui plus de 600 films sont produits chaque année pour plus de 5 milliards d'entrées. Une grande partie de la production est tournée à Bombay dans les studios de "Bollywood." Malheureusement la plupart de tous ces films sont inexportables du fait du genre tout à fait particulier du cinéma indien. De plus, très peu de films (environ 5%) sont véritablement rentables. Depuis 10 ans on assiste donc à une baisse de la production (l'Inde avait produit 950 films en 1990). Le public semble de plus en plus difficile à satisfaire d'autant que l'arrivée de la télévision par satellite a multiplié l'offre.
La part des films étrangers représente environ 5% de la diffusion mais la menace d'Hollywood se fait de plus en plus sentir. Pour l'instant la distribution des "english films" reste réservée aux grandes villes tant la population rurale reste indifférente aux effets spéciaux hollywoodiens.
L'industrie cinématographique indienne semble décidé à rationaliser la production. Faire mieux, en moins grande quantité et pour moins cher. Virage nécessaire surtout que l'état indien ne subventionne pas le cinéma.
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