L'histoire de l'art est une matière scolaire enseignée à divers degrés dans l'Education Nationale. Elle a pour but l'enseignement des oeuvres artistiques qui ont été réalisé dans le passé d'un point de vue symbolique. Elle s'attèle à mettre en évidence les artistes, leurs vies, leurs opinions et comment ces derniers ressortent à travers leurs oeuvres. Elle explique également l'impact d'une oeuvre sur le public dans un contexte culturel, démographique ou religieux.
La tour Eiffel est une oeuvre d'art du domaine de l'architecture, elle est généralement au programme de la plupart des cursus. La suite de cette page fournit des explications sur sa construction, ses origines et la vision du public à son propos.
La tour Eiffel, le soir
Distinction des niveaux
Mais avant d'aller plus loin, il faut distinguer les cursus car l'Education Nationale n'attend pas la même connaissance de la part des élèves en fonction des niveaux. Cliquez sur votre niveau. Notez que la différence entre le niveau primaire, secondaire et universitaire, en histoire de l'art, ne réside pas dans le format à utiliser pour répondre aux questions mais dans la profondeur de la réponse. Ca signifie que le mécanisme d'apprentissage est le même, quelle que soit le niveau de l'élève. Donc au primaire il faut répondre de la même façon que pour les cours de niveau supérieur, mais en allégeant bien sûr les réponses. Pour le secondaire et le niveau universitaire, il faudra adapter la réponse en fonction du niveau réel des élèves. Ainsi pour les élèves de 5e, qui sont tout juste sortis de ce cycle, les réponses seront plus dans la partie "primaire", mais avec des compléments alors que les universitaires devront compléter leurs devoirs par des informations prises ailleurs, dans le site.
Quand on dit "niveau primaire", on devrait plutôt dire "cycle 3", du CM1 à la 6e. C'est à cet âge que les élèves sont le plus aptes à faire ce genre de travail, lorsqu'ils sont jeunes.
Ce qu'on attend de l'histoire de l'art, c'est une analyse des formes, des techniques, des significations et des usages propre à l'oeuvre étudiée. En ce qui concerne la tour Eiffel un élève de primaire peut répondre de façon factuelle à quelques questions, c'est généralement ce qui est fait en cours, mais si il doit produire lui-même un texte sur le monument, il devra se baser sur ces 4 éléments de travail.
Mais avant tout il faut donc commencer par quelques informations simples, pour situer le monument.
La tour Eiffel est une tour en fer qui a été construite en plein centre de Paris, face au palais de Chaillot, sur le champs de Mars. Elle est dans le 7e arrondissement de Paris. Elle est faite de poutres et poutrelles métalliques qui s'entremêlent. Le constructeur de la tour d'appelle Gustave Eiffel, lui l'appelait "la tour de 300m". Elle a été dessiné par Maurice Koechlin, son chef de service d'étude, et Emile Nouguier, le chef de service des méthodes. Gustve Eiffel était un entrepreneur de la fin du XXe siècle qui s'était spécialisé dans la construction de ponts. Son pont le plus impressionnant est le viaduc de Garabit, qui est dans le Cantal, mais il en a fait beaucoup d'autres.
La tour Eiffel était le plus haut bâtiment du monde à sa construction. Il n'a été dépassé qu'en 1936 après la construction de l'Empire State Building, à New-York.
Puis, il faut faire une analyse des formes, qui peut être exprimée ainsi.
La tour Eiffel est un bâtiment en fer, c'est un ensemble de poutres entremêlés qui a la forme d'une pyramide aux côtés incurvés. La base est faite de 4 piliers contenant des escaliers et des ascenseurs qui se rejoignent au 2e étage. A partir de là les 4 piliers ne forment plus qu'un seul pylone qui s'élève jusqu'à 324m de hauteur. Il y a 3 étages à la tour Eiffel, chaque étage a 2 niveaux. Le premier étage est large, grand, il y a 3 pavillons modernes qui contiennent des boutiques, un musée, une salle de conférence, un restaurant, etc. Le 2e étage est plus ancien, il est dans le même état qu'au moment de la construction. Le 3e étage est beaucoup plus petit que les autres, il y a une galerie intérieure et au dessus une galerie à l'air libre.
La forme de la tour Eiffel a été étudié avec beaucoup de précision. Les ingénieurs ont fait des calculs précis pour être sûr qu'elle ne s'effondrerait pas. Ils ont étudié le poids qu'elle ferait pour savoir si le sol bougerait ou pas.
Cette description amène naturellement sur l'analyse des techniques.
Pour construire une telle tour il a fallut utiliser plusieurs techniques. Gustave Eiffel avait un service entier pour trouver les méthodes de fabrication de la tour. Ca a commencé par les fondations, qui ont été creusé à la main par des ouvriers. La terre a servi à aplanir le sol, et quand il y en avait trop elle a été jeté hors de Paris. Deux piliers ont nécessiter une autre technique : On a mis une sorte de cloche à l'envers sur le sol et les ouvriers ont creusé à l'intérieur. Petit à petit la cloche s'est enfoncée dans le sol. Quand ils sont arrivé au bon niveau ils ont coulé du béton dans la cloche, pour faire la fondation.
Au dessus des fondations on a construit un gros bloc de pierre et on y a mis les premières poutres. Dès que c'était trop haut pour travailler avec de simples échaffaudages, on a construit de grands échaffaudages en bois sur lesquels les poutres s'appuyaient. Arrivé au premier étage, les ouvriers avaient mis des boites à sable. En faisant couler le sable petit à petit les piliers pouvaient descendre un peu pour s'aliger comme il faut. Ils avaient aussi mis des gros verins dans les piliers pour les orienter.
Les poutres étaient préparées à l'atelier de Gustave Eiffel, elles étaient mêmes montés quand elles étaient petites. Sur le chantier les ouvriers les installaient et les rivetaient : Ca consiste à mettre un rivet très chaud dans les trous qui réunissent deux poutres et à taper fort au marteau pour écraser les têtes. Comme ça les poutres étaient réunis et ne pouvaient plus bouger.
Une fois que l'alignement du premier étage a été fait les ouvriers ont construits les galeries de cet étage, puis l'étage complet, et ils ont monté sur le 1er étage des échaffaudages pour continuer la construction. il a fallut utiliser des grues pour monter les poutres si haut. Ces grues étaient mis sur les rails des ascenseurs (qui n'ont été installé que plus tard). Comme ça la grue construisait elle même les rails sur lesquels elle monterait un peu plus tard.
C'est grace à toutes ces techniques que la tour Eiffel a pu être monté.
Ensuite il faut se poser la question de la signification de la tour Eiffel.
Prise à part, ce serait une étrange question que de se demander la signification de la tour Eiffel. Mais dans le sens d'un devoir sur l'histoire de l'art, il faut y indiquer tout ce que cette tour signifie, ses symboles. Au niveau primaire, il suffit d'indiquer qu'il s'agit d'un symbole important de la ville de Paris, et d'une façon plus générale de la France. D'ailleurs, lorsqu'un pays étranger veut symboliser la France, il utilisera quasiment toujours la silhouette de la tour Eiffel. Il y a un autre symbole important, mais c'est un symbole ancien : La tour Eiffel, c'est avant tout la preuve du savoir-faire technologique français, puisqu'elle a été créé exprès pour montrer ce que savaient faire les français grace à leurs industries. Rappelons nous qu'elle a été construite pour l'exposition universelle de 1889.
Enfin arrive la 4e partie, celle sur l'usage
L'usage de la tour Eiffel a évolué dans le temps. Construite comme on vient de le voir pour l'exposition universelle de 1889 où il fallait montrer le savoir-faire de la France, elle a immédiatement été utilisé pour gagner de l'argent, puisque les visiteurs se sont pressés, du moins au début, pour monter dessus. C'est Gustave Eiffel qui a obtenu la concession, c'est à dire le droit de faire payer les visiteurs, pendant 20 ans. Au bout de 20 ans la tour devait être démolie. Et c'est pour éviter ça qu'Eiffel a développé des expériences scientifiques qui ont prouvé l'utilité de la tour. Du coup, la tour a eu un nouvel usage, celui de permettre des expériences scientifiques. Les militaires ont alors découverts qu'ils pouvaient s'en servir pour communiquer par radio, et la tour fut sauvé définitivement.
Par la suite et jusqu'à nos jours la tour Eiffel sert de lieu de visite pour les touristes. Elle embellit Paris, qu'on n'imagine pas sans elle, alors qu'au début au contraire Eiffel a reçu une forte opposition pour sa construction.
Il ne reste plus qu'à donner une opinion personnelle de ce monument. Là, c'est plus difficile de proposer puisque ça dépend de la façon dont l'élève le perçoit. La trouve t-il belle ? Bien proportionnée ? Grande ? C'est la partie la plus personnelle, donc c'est une partie qui doit être faite entièrement par l'élève.
Voilà, c'était quelques pistes pour faire un devoir d'histoire de l'art de niveau primaire, ou plus précisémentdu niveau cycle 2 car le cycle 1 n'est pas vraiment le bon âge pour faire de l'histoire de l'art, c'est plutôt une initiation qui leurs est proposée.
Que doit contenir un devoir en histoire de l'art ?
La pratique de l’enseignement de l'histoire des arts s'appuie sur trois éléments de l’enseignement de l’histoire des arts :
- Périodes historiques
- Domaines artistiques
- Listes de thématiques
Il faut donc retrouver les réponses à ses 3 éléments dans les devoirs d'histoire de l'art. De plus les oeuvres sont analysées à partir de quatre critères au moins : formes, techniques, significations, usages. C'est à travers ces quatre critères que nous allons étudier la tour Eiffel.
Analyse des formes
Ce critère consiste à étudier les catégories, les types, les genres, les styles artistiques, la structure ou la composition. C'est un critère assez important pour la tour Eiffel est un objet technologique dont la forme tout comme la taille a eu une grande importance. Cette partie est tout aussi importante pour l'étude du Taj Mahal en histoire de l'art, par exemple, alors que pour la Statue de la Liberté, ça va plutôt être les techniques et les significations.
Analyse des techniques
Ce deuxième critère permet l'étude des matériaux, des matériels, des outils, des supports, des instruments, mais aussi des méthodes et des techniques corporelles, gestuelles, instrumentales. En ce qui concerne la tour Eiffel cette partie est vraiment importante, c'est elle qui va contenir le plus d'informations car les méthodes utilisées, de même que les techniques et les matériaux, ont été parfaitement documentés et peuvent être étudier en détail.
Analyse des significations
Troisième critère dans la description d'une oeuvre, il approche les messages (émis, reçus, ou interprétés), les sens (usuel, général, particulier, les variations des sens dans le temps et l’espace), le code, le signe (signifiant / signifié), la réception, l’interprétation, le décodage et le décryptage. C'est un critère qui mettra en avant la symbolique de la tour Eiffel, bien sûr, et on constatera que c'est la partie la moins étoffée.
Analyse des usages
Ce dernier critère conduit à étudier la fonction, l’emploi, les catégories de destinataires et d’utilisateurs, la destination, l’utilisation, la transformation, les rejets, ou les détournements de l'oeuvre. Si cette partie est très importante, elle n'a pas besoin d'un développement particulièrement long en ce qui concerne la tour Eiffel, dont la fonction est simple et la trajectoire historique rectiligne.
Enfin, il est important de donner son ressenti sur l'oeuvre, ce qu'elle évoque pour soi. Cette partie étant purement subjective, elle ne peut être développée ici, et pourtant il y a quand même un court texte donnant mon propre ressenti sur le monument.
Présentation de la tour Eiffel
Mais comme toute description d'une oeuvre d'art, il est obligatoire de commencer par une courte description du contexte, de l'auteur et de son oeuvre.
Introduction
Initialement nommée "La tour de 300m", la tour Eiffel a prit le nom de son auteur une fois terminée, assez rapidement. Elle a été appelé ainsi par gratitude envers son constructeur Gustave Eiffel, entrepreneur dans les travaux publics, spécialisé dans la construction de ponts et viaducs en métal. Né le 15 décembre 1832 à Dijon il sera élevé par sa grand-mère. Il fera son lycée dans cette ville, puis intègrera l'Ecole Centrale de Paris dont il sortira diplomé en 1855. Il se spécialise alors dans la métallurgie, une science nouvelle, l'industrie métallurgique étant en plein essor (Nous sommes dans la révolution industrielle). Travaillant pendant un an pour Charles Nepveu, un constructeur de machines à vapeur, il fit suivre sa carrière par un poste à responsabilité, en 1857, au bureau d'études de Pauwels et Compagnie où il concevra son premier pont, celui de Bordeaux.
Gustave Eiffel
Il quitte son poste en 1866 pour s'installer ingénieur-conseil, puis créé son entreprise en 1867 avec laquelle il obtiendra richesses et reconnaissance. Auteur de nombreux ponts et viaducs partout en Europe, puis dans le Monde entier (Portugal, Roumanie, Algérie, Siam, etc.), il réalisera quelques constructions hors-normes : Gare de Budapest, structure interne de la state de la Liberté, à New-York, etc.
A partie de 1887 il se consacre à l'étude d'une tour métallique de 1000 pieds, qui représente un défi pour tous les architectes du monde. Cette tour, que certains pensent irréalisable, va naître de l'esprit de son chef de service d'étude Maurice Koechlin. Emile Nouguier, son chef de service des méthodes, travaille également sur ce projet. Parallèlement Paris accueille l'exposition universelle de 1889. Eiffel propose donc de construire cette tour en tant que porte d'entrée de l'exposition. Un concours est lancé pour son édification, c'est donc l'origine de la tour Eiffel : Le concours de l'exposition universelle de 1889.
La tour est construite de 1888 à 1889. Elle est inauguré le 31 mars 1889. Prévue pour être démolie 20 ans plus tard, à l'issu de la concession d'exploitation donnée à Eiffel, elle sera sauvée par l'armée qui y aura fait des essais de télétransmissions radiophoniques concluants. Entre temps Eiffel aura multiplié les Expériences scientifiques pour prouver son utilité. C'est grâce à ça qu'elle se dresse toujours en plein centre de Paris.
Comment s'inscrit-elle dans les oeuvres de son époque ?
En raison de son importante charge émotionnelle, la tour Eiffel parisienne n'a jamais sérieusement été classée parmi les "titans technologiques" qui ont marqué la fin du XIXe siècle.
La fin du XIXe siècle et le début du XXe sont marqués par l'escalade à laquelle se livrent les grandes puissances mondiales dans le monde des arts et de la technologie. Les nouvelles possibilités offertes par la culture industrielle fascinent aussi bien les ingénieurs que les artistes. Leur collaboration n'engendre pas seulement des héros de fer blanc (ici, du fer puddlé) mais aussi des tours vertigineuses et des navires "titanesques" parfois porteurs de ce nom...
A cette époque, la France ne figurait pas encore parmi les grands de ce monde et considéraient de telles démonstrations de puissance avec méfiance. Plus tard, en 1941, dans l'élan de son développement, l'Amérique devait prendre la tête de cette gigantomanie avec les sculptures présidentielles des monts Rushmore dans le Dakota du Sud.
Plus de détails sur les Le contexte technologique à la fin du XIXe siècle
Analyse des formes
Comme son nom l'indique la tour Eiffel fait partie du domaine de l'architecture. Son nom de tour peut être vu comme une usurpation, en réalité il s'agit plus d'un pylone que d'une tour. Elle est de style post-industrielle de la fin du XIXe siècle, selon la volonté de ces concepteurs et conformément à l'époque. Il ne s'agit pas d'un style néo-industriel comme on peut en trouver de nos jours, c'est à dire un style imitant ce qui existait à cette époque, mais fait en matériaux modernes.
Il ne s'agit pas d'un courant artistique à proprement parler. Ce que l'on nomme "style post-industriel fin du XIXe siècle" n'en est devenu un qu'au XXe siècle, en référence à l'utilisation de pièces industrielles en guise de décoration. Mais à cette époque personne n'avait conscience de l'impact artistique que l'industrie pouvait amener. C'est même l'inverse qui s'est produit, puisque, au moment où commençaient les travaux, une quarantaine d'artistes reconnus rédigèrent une lettre publiée dans "Le quotidien" du 14 février 1888 pour dénoncer l'enlaidissement de Paris par "de la gare de train au kilomètres". Voici un extrait de cette lettre :
II suffit d'ailleurs, pour se rendre compte de ce que nous avançons, de se figurer un instant une tour vertigineusement ridicule, dominant Paris, ainsi qu'une gigantesque cheminée d'usine, écrasant de sa masse barbare Notre-Dame, la Sainte-Chapelle, le dôme des Invalides, l'Arc de triomphe, tous nos monuments humiliés, toutes nos architectures rapetissées, qui disparaîtront dans ce rêve stupéfiant. Et pendant vingt ans, nous verrons s’allonger sur la ville entière, frémissante encore du génie de tant de siècles, nous verrons s'allonger comme une tache d'encre l'ombre odieuse de l’odieuse colonne de tôle boulonnée...
De façon plus pragmatique la forme de la tour Eiffel est dépendante de lois de la physique. Pour construite une tour de 300m en fer, il faut qu'elle réponde à des critères de forme qui sont imposés, sans considération artistique. D'ailleurs quelques années plus tard un concours a été lancé à Londres pour construire une tour plus haute que celle de Paris, dans les mêmes conditions. Le seul projet viable était une tour octogonale dont la réalisation réelle a obligé l'architecte à la transformer en pyramide à 4 piliers, soit exactement la même forme que sa petite soeur. On peut donc en conclure que la forme de la tour Eiffel est imposée par sa nature même de tour de grande hauteur.
La tour le 12 mars 1889
La tour Eiffel est une pyramide incurvée ayant pour base quatre piliers indépendant se réunissant au niveau du 2e étage pour ne former plus qu'un seul pylone. Elle a 3 étages : Un premier alors que les piliers ne sont pas encore joints, un second au niveau de la jointure des piliers, et un troisième au sommet. On parle parfois de 4e étage pour désigner les salles contenant les installations techniques de radio et télédiffusion qui sont au-dessus du 3e étage, mais leurs proximités fait qu'on a l'impression qu'il s'agit d'un seul étage. A noter également la présence d'un étage intermédiaire entre les 2e et 3e, il servait de transbordement des passagers à la construction, lorsque les ascenseurs n'avaient pas encore la possibilité de monter les 160m les séparant en une seule fois.
Mais plus que sa forme ce sont les décorations qui donnent le style de la tour Eiffel. Initialement les décorations étaient très chargées, du moins c'est ainsi qu'on les perçoit de nos jours. On peut parler de style baroque. En 1937, mais surtout en 1980 les nouveaux aménagements rendirent la tour très modernes, les étages avaient des formes épurées, rectilignes, anguleuses. Le premier étage a été refait à nouveau en 2011, il est maintenant encore plus épuré et moderne, mais d'un style arrondi, à l'image des pavillons ou des gares d'ascenseurs.
La lumière joue un rôle important dans les formes de la tour Eiffel. En s'intégrant au sein même de la structure, elle ne se contente pas d'en souligner la silhouette mais représente un des éléments structurels, élément qui n'existe que le soir, bien sûr.
Analyse des techniques
La construction de la tour Eiffel a nécessité de grandes compétences dans plusieurs domaines. Il est donc normal que cette partie soit l'une des plus longues. La tour est constituée de poutres entremêlées sur lesquelles viennent reposer les étages, qui peuvent être vus comme des plaques coupant l'axe de la tour. On appelle "arbalétriers" les poutres principales qui structurent l'édifice, elles partent des socles à raison de 4 par piliers et se rejoignent 2 à 2 au niveau du second étage, pour se rejoindre toutes au sommet. Mais avant de se poser la question des techniques utilisées pour la montée de l'architecture métallique, il faut commencer par tout ce qui a été nécessaire de faire avant.
La conception des plans n'a pas nécessité de techniques particulières, il s'agit de plans tout à fait classiques, bien qu'il y ait eu un grand nombre de pages et de dessins techniques. C'est à la réalisation des fondations que commença vraiment l'utilisation des techniques particulières.
Les massifs des fondations
Les fondations ont été faites par deux moyens différents. Celles ontSud sont les plus éloignées de la Seine, elles ont été faites à main d'homme, à la pelle. La terre a été répartie sur le chantier pour niveller le niveau mais le surplus, assez conséquent, a été évacué par des tombereaux tirés par des chevaux ou par des locomotives à vapeur, plus modernes. Les deux fondations Nord reçurent des infiltrations d'eau, elles étaient trop proches de la Seine. La méthode utilisée pour ne pas qu'elle se noient fut originale, elle avait déjà été testé sur d'autres chantiers. Elle a consisté à poser une cloche métallique de la dimension des fondations, à l'envers, sur le sol et d'y envoyer de l'air sous pression. Ainsi comprimé l'air empêchait l'eau de s'infiltrer et les ouvriers pouvaient creuser dans la cloche sans être dérangé par les infiltrations. Il y avait un sas qui permettait aux ouvriers d'entrer et sortir de la cloche, sas utilisé surtout pour évacuer la terre. Au fur et à mesure du creusement la cloche s'enfonçait dans le sol jusqu'à ce qu'elle soit à la bonne profondeur. On évacua alors ouvriers et matériels et on coula du béton.
Dans les fondations des massifs de béton ont été coulé, il s'agit de gros bloc sur lesquels prennent appui les piliers. C'est sur ces massifs que fut fixés le sabot servant de départ aux arbalétriers.
La liaison entre les fondations et les piliers a été faite à l'aide d'un sabot dans lequel s'est calé un contre-sabot. L'un pouvait légèrement pivoter etse déplacer par rapport à l'autre et entre les deux Gustave Eiffel a fait installer un vérin hydraulique de grande puissance. Ainsi lorsque les 4 piliers ont été construit, les vérins ont pu les pousser légèrement jusqu'à ce qu'ils soient tous alignés au niveau du premier étage, chose impossible à réaliser du premier coup. La présence de ces vérins a alimenté la légende qui veut que la Tour Eiffel soit monté sur vérin, ce qui est faux puisqu'ils ont été démonté dès que le premier étage a été fini.
L'assemblage des poutres a été faite en atelier, aussi souvent que ça a été possible. L'idée était de réduire au minimum le travail sur le chantier. Les poutres ne devaient pas peser plusde 80 Kg pour pouvoir pouvoir être soulevées à 2 hommes, sans aide mécanique. Elles étaient assemblées selon la technique de rivetage qui consiste à écraser à chaud un rivet, une sorte de gros clou, dans les trous de deux poutres pour les unir. Une équipe de riveteurs était composée de 4 personnes, un qui positionnait le rivet dans le trou, un qui le maintenait en place pendant qu'un troisième le frappait de l'autre côté, et un quatrième en charge de les faire chauffer dans un brasero.
Dès que les piliers ont commencé à s'élever il a fallut utiliser des échaffaudages en bois, un par pilier, mis à l'aplomb de chaque pilier. Au bout d'une certaine hauteur le pilier était trop enporte-à-faux pour tenir seul, il risquait de basculer. Les échaffaudages étaient donc non seulement des moyens pour monter les matériaux et travailler à l'assemblage, mais ils servaient aussi à maintenir l'équilibre de chaque pilier. Arrivé au niveau du premier étage, on a installé au sommet des échafaudages des boîtes à sable. Une boîte à sable est une technique pour ajuster finement la hauteur d'un pilier, dans le cas de la tour Eiffel. Ces derniers s'appuyaient sur des caissons remplis de sable. En vidant partiellement le sable on parvenait à régler la hauteur du pilier très lentement. Quand les 4 piliers ont été à la bonne hauteur, on a monté les lourdes poutres de liaison du premier étage. A partir de là, il n'y avait plus de risque d'effondrement de la structure.
Pour monter les poutres Emile Nouguier, chef du bureau d'étude des méthodes, avait prévu l'utilisation de grues. Ces grues ont été montées sur les rails qui devaient servir, à la fin de la construction, aux ascenseurs, ce qui fait qu'elles montaient dans la structure en même temps qu'elle. Plus original : Les grues servaient aussi à monter les rails des futurs ascenseurs, donc elles créés elles-mêmes leurs futurs cheminements ! La technique de montée d'une grue était assez complexe. Il fallait l'immobiliser par des taquets, la faire grimper à l'aide d'une grosse vis de halage, faire suivre la montée par deux vérins de sécurité, monter ensuite la plate-forme et verrouiller le tout. Mais il fallait s'y prendre à plusieurs reprises, la course des vérins n'était que de 50cm.
Le premier étage en construction
A partir du premier étage les techniques utilisées étaient les mêmes : Grues et assemblage des poutres par échafaudage. A la deuxième plate-forme les échafaudages étaient en bout de course, ils ont été démontés et abandonnés, seuls les grues étaient utilisées, mais elles durent être modifiées car il n'y a plus de rails à partir du 2e car la tour se transforme en pylone, à partir du 2e étage. Les deux cages d'ascenseur se répartissent de part et d'autre d'un pylone central autour duquel fut assemblés deux nouvelles grues qui montaient selon un protocole un peu différent mais assez similaire.
Les techniques utilisées pour la construction de la tour Eiffel n'étaient donc pas spécialement novatrices, mais c'est la grandeur du chantier qui les rendaient si caractéristiques. La liste des techniques utilisées lors de la construction de la tour Eiffel est quasi-infinie. On trouve les métiers suivants par exemple :
- Ingénieurs en architecture métallique
- Dessinateurs
- Rédacteurs
- Ouvriers spécialisés dans la forge et l'usinage
- Carriéristes
- Conducteurs de chevaux
- Mécaniciens
- Assembleurs
- Riveteurs
Plus de détails sur sa Construction de la tour Eiffel
Analyse des significations
La tour Eiffel n'a pas été construite dans un but artistique, il est donc clair que cette partie sera la moins développée de toute. L'analyse des significations doit s'intéresser aux messages que passent le monument, à leurs destinataires. En fait il y en a assez peu, mais ils existent bel et bien et se trouvent dans l'origine de la tour Eiffel. Cette tour a été construite dans un seul but : Montrer le savoir-faire de la France en matière industrielle au monde entier.
C'est le message originel. La tour était initialement connue sous le nom de "Tour de 1000 pieds", puis "Tour de 300m" avant qu'elle prenne tout naturellement le nom de son auteur. L'idée était donc juste de réaliser un exploit, celui de construire une tour gigantesque avec des matériaux modernes, le fer puddlé. Elle servit de portail d'entrée à l'exposition universelle de 1889, raison du lancement du concours pour sa construction, et son but fut atteint puisqu'un peu partout dans le monde on a parlé d'elle et de son créateur.
Par la suite le message a changé. La tour Eiffel est devenu rapidement ce qu'elle est aujourd'hui : Le symbole de Paris, et au-delà celui de la France dans son ensemble. C'est en effet la tour Eiffel que l'on représente quand on veut symboliser la France en un seul logo, une seule image, une seule description dans un livre. A elle seule elle marque l'imaginaire du spectateur / lecteur qui associe un peuple entier à cette structure métallique. La portée de la tour dépend d'où on se place. En France, la tour Eiffel est une représentation de la capitale. En Europe et même ailleurs dans le monde, elle représente la France, mais parfois même c'est la tour Eiffel qui est choisie pour représenter l'Europe, encore que se soit plus rare.
On peut dire que ce monument symbole le génie français, Paris et la France, mais c'est à peu près tout, la tour n'a pas de charge symbolique particulière. A noter la volonté des aménageurs du premier étage qui, récemment, on placé un peu partout des "Places to kiss" (lieux où s'embrasser) amenant sur la tour elle-même l'image de romantisme que porte la capitale du pays.
Analyse des usages
La tour Eiffel a eu, au cours de son histoire, de nombreux usages. Le premier est le principal, il est lié à son origine, son rôle fut de mettre en avant le savoir-faire français dans le domaine technologique de la fin du XIXe siècle. Mais dès sa construction, l'utilisation du monument en tant que site touristique fut l'un de ses principales fonctions. Il avait même été conçu pour ça puisque la concession initiale de 20 ans était sensée servir à compléter le financement de l'ouvrage.
Mais ce ne sont pas les seuls usages que l'on a fait de l'édifice. A la fin du XIXe siècle c'était la première fois qu'on disposait d'une tour de 300m, et ça en plein Paris. Il était donc tentant d'y faire un usage scientifique, ce qui fut fait dès sa construction. Il y eu un laboratoire météorologique, l'un des tout premiers, et pour la première fois on a pu étudier la différence de météo entre le sol et l'altitude de 300m. (voir les Observations météo 1889 et de 1890. Il y eut des applications dans les domaines de la physique, avec l'étude du spectre solaire, l' Absorption atmosphériques des radiations, la pression et la résistance de l'air, de l'équipement, qui a consisté à installer un manomètre hautes pressions au sommet de la tour, du domaine militaire avec la radiodiffusion militaire, la télégraphie optique, mais aussi dans le dommaine de la Navigation aérienne et de l'optique avec la mise au point de la téléphotographie. Mais c'est l'aérodynamisme qui a le plus avancé avec la tour Eiffel. Gustave Eiffel avait mis en place des équipements pour l'étude de la résistance à l'air de différentes formes géométriques et c'est grace à ces résultats que l'on créa les premières ailes d'avion, lançant l'aéronautique.
Cliché du Panthéon
Toutes ces expériences ont eu lieu durant les premières années d'existence de la tour, à une période où son créateur voulait prouver son utilité et ainsi la sauver de la destruction (ce qui fut fait). Mais par la suite elle eut d'autres usages, comme, par exemple, servir de support publicitaire à une marque d'automobile, qui inscrivit les célèbres lettres CITROEN sur une des faces de la tour. Beaucoup plus récemment elle servit à rendre hommage aux victimes des différents attentats qui eurent lieu à Paris, puis à Bruxelles, ce qui fut fait en adoptant, le temps d'une soirée, les couleurs du drapeau du pays touché, voire en s'éteignant.
La tour Eiffel est aussi un support pour les sportifs, et ça aussi de tout temps. On pense à la course "La verticale de la Tour Eiffel", qui consiste à monter le plus vite possible au 2e étage de la tour en courant. On se souvient d'un champion de roller, Taïg Kris, qui sauta du premier étage en roller sur une rampe de réception située au sol, c'était en 2009. Quelques années auparavant, en 1989, c'est un funambule, Philippe Petit, qui joint le premier étage au toit du Trocadéro en marchant sur un cable.
La tour Eiffel sert donc à énormément d'évènements, mais il s'agit rarement d'évènements artistiques.
Sentiments personnels
Difficile de donner des lignes directrices pour l'étude de la tour Eiffel lorsqu'il s'agit de donner son sentiment personnel face à ce monument, tout simplement parce que si il est personnel, le sentiment ne peut être reproduit tel quel pour d'autres. Toutefois je peux donner mes propres sentiments à son sujet, ça peut servir de base de travail.
Mon sentiment personnel est qu'il existe plusieurs tours Eiffel, ça dépend de la façon dont on l'approche. Si on la regarde de loin, en vue aérienne, ou avec une vue générale de Paris, c'est surtout l'impression de grandeur qui est mis en avant. Sa taille est impressionnante, et associée à la finesse de sa dentelle, j'ai l'impression qu'elle est d'une légèreté incroyable. Sa beauté est donc plutôt aérienne. Par contre, vue de près, je suis plutôt impressionnée par la solidité de l'édifice. Les liens de métal, par rivets interposés, renforcent l'impression de solidité que l'on peut vaguement avoir lorsqu'on la voit de près. La tour Eiffel renvoit alors un sentiment de force, elle impressionne celui qui la regarde. Enfin lorsque je suis sur la tour, dans les étages, elle a plutôt la beauté mécanique des engins parfaitement huilés. La beauté est technologique, au sens industriel du terme.
La tour Eiffel est donc bel et bien une oeuvre d'art, mais la façon dont je la perçois dépend beaucoup de l'endroit où je me place.
Voir aussi :