La statue de la Liberté est sans aucun doute la statue monumentale la plus connue au Monde. Elle a un rayonnement international,
et quelle que soit la personne avec qui vous dialoguez, elle saura la reconnaître rien qu'à sa description. Et pourtant, parmi les
statues monumentales, c'est l'une des plus petites qui existent. Le record est tenu par le Bouddha du Temple du Printemps
(Chine) et ses 128m de haut, suivi par Laykyun Setkyar (116m, Myanmar) et l'Ushiku Daibutsa (110m, Japon). La statue de la Liberté
domine péniblement la statue de Genghis Khan (40m, Mongolie) et un peu plus le Christ rédempteur du Corcovado (30m, Brésil). Alors
on peut se poser la question : Pourquoi nous parait-elle si belle ?
La réponse n'est sans doute pas unique. Chacun l'apprécie pour des raisons qui lui sont propres, mais en général c'est sa proximité
de nos modes de vie qui ressort. Elle a été fabriquée par un français, livré à un pays ami, occidental, qui l'a placé de façon à mettre
en avant les relations entre l'Europe et les Etats-Unis. Elle est surtout un symbole dont l'Occident partage les valeurs, la Liberté,
la résistance à l'oppression. Et bien sûr, elle a les traits d'une européenne, habillée selon des critères de beauté reconnus par nos
peuples, à savoir l'antiquité.
Description
Par où commencer pour décrire cette statue ? Peut-être par sa beauté générale, qui porte plus sur l'incarnation virginale de la
liberté que sur des critères purement physiques qui sont forcément dépendants de la civilisation d'où provient le contemplateur.
Pourtant, à la comparer avec son illustre prédécesseur grec, le Colosse de Rhodes, la statue de la Liberté est largement gagnante
sur le plan de la beauté artistique. Et la comparaison peut être flatteuse : Cette antique statue était quand même l'une des sept
merveilles du monde...
Modèle
La "Liberté" possède un joli nez, héritage respectable du classicisme grec. D'une manière générale, cette monumentale coproduction
franco-américaine tient plus de la déesse Athéna au regard sérieux, que de la passionaria aux seins nus, brandissant le drapeau tricolore,
qui valut à son créateur Eugène Delacroix une place au Louvre, aujourd'hui au Louvre Lens, tandis qu'elle-même était reproduite à des
millions d'exemplaires sur les billets de banque français. D'où lui vient ce visage si caractéristique ? Bartholdi a entretenu le secret
jusqu'à sa mort, ce qui fait qu'aujourd'hui encore on en est à faire des suppositions. Ça pourrait être celui de la veuve d'Isaac Singer,
celui d'une jeune fille, prise au hasard sur les barricades lors de la révolution contre Louis-Napoléon Bonaparte, voire même celui de sa
propre mère. "Miss Liberty" échange le bonnet phrygien contre la couronne de rayons solaires représentant les 7 continents et les 7 mers
du globe, et gagne en même temps un sérieux qui lui apporte la sérénité nécessaire à la position. Belle, la statue de la liberté ?
Indéniablement, mais au risque de me répéter, elle a cette beauté froide, classique, des maîtresses-femmes, assurées, volontaires, qui
enchantent le monde et font courir l'humanité à ses pieds.
Voir aussi : Les sources d'inspiration.
Taille et forme
D'un point de vue plus pratique, cette statue est réellement colossale. Haute de 46,50 mètres, elle est juchée sur un piédestal aussi
haut qu'elle. Elle atteint tranquillement le vénérable poids de 225 tonnes, tandis que les dimensions des parties de son corps inspirent
le respect : Un nez d'un mètre 37, un index de 2m 44, une tête de plus de 5m de haut... Elle est drapée dans une robe large format de
nombreux plis et masquant sa poitrine qui n'est pas particulièrement généreuse. Un gage de consensualité peut-être ? A ses pieds, le
sculpteur a positionné les chaînes brisées de l'esclavage, seuls éléments représentant la liberté. Et un élément très discret, en plus.
Cette statue a un nom plus juste que son surnom : Le fait qu'elle éclaire le monde est plus évident qu'elle n'est l'incarnation de la
liberté. (Petit rappel : "Statue de la liberté", ce n'est que son surnom, son nom officiel est "La liberté éclairant le monde") Elle porte
une tablette, réincarnation laïque des tablettes de la loi de Moïse. Celle-ci porte la date du 4 juillet 1776, date de l'indépendance des
Etats-Unis, ce qui parait cohérent en regard de son histoire.
Quelques mesures
Hauteur piédestal-torche |
92.99 m |
Hauteur pieds-tête |
33.86 m |
Hauteur de la tête |
5.26 m |
Largeur de la tête |
3.05 m |
Espace inter-orbites |
0.76 m |
Longueur du nez |
1.37 m |
Longueur de l'index |
2.44 m |
Longueur du bras |
12.80 m |
Longueur la tablette |
7.19 m |
Largeur de la tablette |
4.14 m |
Toutes ses dimensions sont expliquées ici : Dimensions de la Statue de la Liberté.
Son emplacement
Sa position géographique lui confère un rayonnement international. Issue du génie français, elle fut placée à l'entrée du port de
New-York, probablement la plus grande ouverture au monde du plus grand pays occidental. Et rayonnement est le mot juste, puisqu'elle
fut un phare durant ses premières années. Pendant 60 ans, toute l'immigration américaine est passée sous son regard. Elle apportait
la joie, la crainte aussi, mais surtout l'espérance d'une vie meilleure que ce qui était vécu dans la vieille Europe à cette époque.
Voir aussi : Emplacement de la statue.
Sa conception
La statue de la Liberté est un monstre de métal, comme aime à le dire certaines personnes mal intentionnées. Monstre, sûrement pas, mais
de métal, sans aucun doute. Sa structure interne était initialement en fer forgé, la spécialité de son architecte Gustave Eiffel, dont la
tour en fera la démonstration quelques années plus tard. En 1984 d'importants travaux de rénovations la remplacèrent par une armature en
acier, plus prompte à résister aux intempéries de ce climat marin. La couche travaillée en force qui donne sa forme à la statue est en
cuivre.
Elle est composé de 300 plaques de cuivre de 2.3 mm d'épaisseur seulement, ce qui, il faut bien le dire, est extrêmement fin en regard de la
grande dimension de l'œuvre finale.
Le socle, lui, est en pierres granitiques
du Connecticut, réputées extrêmement stables aux intempéries marines. Aussi haut que la statue elle-même, elle contient un musée, et son
sommet est orné d'un balcon qui permet d'en faire le tour, offrant une très jolie vue sur la Skyline de New-York.
Voir aussi : Construction de la statue.