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Fêtes du calendrier en Egypte


La vie quotidienne de l'Egypte est marquée par une forte imprégnation de l’islam, la religion de la majorité de sa population. La piété musulmane jalonne donc l'année de célébrations qui sont en même temps les grandes fêtes mobiles du calendrier égyptien.


La rupture du jeûne

De toutes les époques de l’année où les Égyptiens peuvent se livrer aux divertissements, aucune ne saurait être plus favorable que la clôture du jeûne occasionné par le ramadan. Le jeûne a duré pendant tout un mois; les musulmans fidèles à leur foi se sont privés de nourriture et de boisson depuis le lever du soleil jusqu'à son coucher. Aussi guettent-ils avec impatience le moment où le disque solaire disparaît derrière l'horizon pour avoir enfin le droit de se restaurer et de s'amuser. Même pour le fidèle dévot, ce mois de jeûne diurne et de compensations nocturnes paraît bien long. Le jour de YAïd al-lftar marque la rupture du jeûne, la clôture du ramadan, la fin des privations et le début d'une période plus libre. Pour les petits métiers, c'est le signal de la reprise des activités. Pour tous, c'est surtout le jour du «Petit Bayram», le jour où l'on fait réchauffer le foul national dans les grandes bassines de cuivre, le jour où le jus de canne à sucre coule à flots en lisière des petits bals. À la maison, les femmes confectionnent le kahk, la délicieuse mais pas très digeste galette fourrée de miel et de loukoum. Drapées dans leur voile de mousseline noire, elles partagent et offrent aux voisins, à la famille, ce plat traditionnel. Geste obligé mais lourd de conséquences. Derrière les remerciements d'usage, la critique des gourmets sera impitoyable. On appréciera la quantité de beurre utilisée pour la fabrication, indice infaillible du degré d'aisance domestique.

Ce jour-là, au Caire, al-Husayn s'illumine. Des lampions multicolores s'allument pour signaler à l'attention de tous le tombeau du petit-fils du Prophète qu'abrite cette mosquée de la capitale. Sous la coupole des mosquées, les dos musulmans se courbent par millions sous la voix grave des imams qui parlent tournés devant le mihrâb, en direction de La Mecque. La prière du soir clôture le ramadan. La chicha fait son apparition, la vie reprend ses droits et son cours ordinaire.

Il ne faudrait pas confondre le Petit Bayram avec le Grand Bayram qui commémore le sacrifice d'Abraham. Cette fête se célèbre le 10 du dernier mois de l'année, mais dure plusieurs jours. Il est vrai que sa date coïncide aussi avec l'époque du retour des pèlerins de La Mecque. Dans chaque foyer musulman, on tue un agneau ou un animal de basse-cour — selon le degré d'aisance du foyer— pour agrémenter le menu de fête.


Naissance du Prophète

Bien entendu, la naissance du Prophète est aussi le prétexte à des festivités très folkloriques qu'accompagne la confection de jouets en sucre pour les enfants.


Cham al-Nassim

Mais la plus gaie des fêtes égyptiennes est sans conteste Cham al-Nassim, la fête du Printemps. Ce jour-là toute la campagne égyptienne s'anime de folles cavalcades. Les villageois défilent en cortège sous des bannières colorées. Des pique-niques s'organisent, les hommes font la sieste à même cette terre qu'ils travaillent toute l'année. C'est le jour des rondes d'adolescents et des premières fleurs que l'on cueille à l'écart. À cette occasion, la fête foraine déploie ses balançoires rouillées ou sa grande roue de bois dans chaque village de quelque importance et sur les places des villes. Les marchands ambulants proposent des gazouza, les sucreries, et les charbât, les sorbets.


Les fêtes coptes

La minorité copte n'est pas en reste sur la majorité musulmane pour servir de prétexte à la fête. Les principales fêtes du calendrier copte sont Noël, qui est célébré avec un décalage de huit jours sur le calendrier des catholiques, et les Rameaux, qui donnent lieu à des processions et à la décoration des foyers.

À ce calendrier qui tire sa tradition des pratiques religieuses s'ajoutent les fêtes laïques et les fêtes locales. Au chapitre des premières s'égrènent le premier de l'an, la fête du Travail, le 1er Mai, la fête des Mères, le jour de la Révolution (23 juillet) et le jour de la Victoire (23 décembre).


Les fêtes locales

Quant aux fêtes locales, elles tirent souvent prétexte d'un pèlerinage islamique. Louqsor fête Abu el-Haggag; les fêtes de Sidi Morsi et d'Abû al-Abbâs sont proches d'Alexandrie et celles de Sayed el-Bedaoui tirent Tantah de sa torpeur.

Enfin, certaines localités riveraines du Nil continuent de célébrer des fêtes paysannes en relation avec la crue du Nil malgré la régulation apportée par le haut barrage. C'est Leit el-Noqta, la nuit de la Goutte, qui marque la montée des eaux, et Khalig, la coupure des digues.

Mais la fête permanente se tient au souk, au marché, dans la rue, lorsque la vie offre le spectacle des femmes parées de leurs bijoux et sous des mousselines légères, qu'elles vont et viennent avec leurs allures de Nefertiti sous le soleil déjà brûlant de la matinée. C'est le moment où des gamins au crâne rasé vendent des brimborions avec des regards suppliants et rusés. La fête, c'est l'occasion, celle qu'offre l'achat d'un dromadaire par exemple, événement qui oblige le paysan à dépenser ses économies. Alors tout le village vient le congratuler jusque dans sa maison; il est mabrùk, le Veinard. Et, bien sûr, quelle meilleure occasion de fête que le mariage ? Car, pour le mariage égyptien, on invite tout le monde après qu'une promenade en ville a exhibé à chacun le nouveau couple. Cortège en musique, avec flûte et tambourin, où les femmes poussent le zagharit, cri aigu, trembloté et prolongé, qui est davantage une manifestation d'émotion que de joie.


L'Egypte n'est pas très riche. Mais elle sait faire la fête.





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